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La vie de Badou Zaki n’est pas un long fleuve tranquille. Comme pour ses prédécesseurs, la route de Badou avec les Lions n’est pas du toute tracée, elle est même semée de contraintes, de surprises, d’incertitudes mais aussi de son lot de justifications habituelles.

Bien que la sélection nationale Marocaine se soit qualifiée pour la phase des groupes des éliminatoires au Mondial 2018, son sélectionneur, Badou Zaki, fait l’objet de vives critiques depuis sa « première « défaite en match officiel face à la Guinée Equatoriale (1-0 à Bata) au point que beaucoup de voix commencent à réclamer son licenciement. Face à cette situation inédite depuis son retour à la tête des Lions, Zaki estime que le moment n’est pas à l’analyse du premier bilan même si l’opinion réclame une évaluation du travail accompli eu égard aux objectifs (de base) réalisés. « Je lance un appel à tous les jaloux de l’équipe nationale marocaine de ne pas suivre les campagnes tendancieuses qui sont derrière la distorsion et l’agitation que nous connaissons« a-t-il lancé dans cette interview accordée à un média Qatari. Question : Un état de désespoir et de tristesse régnait dans la rue marocaine après la défaite face à la Guinée équatoriale dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde ? Badou Zaki : Je sais que le public est en colère, mais il y a exagération qui dépasse les limites car il est inconcevable de jeter tout le travail effectué après seulement une défaite !! Bien que nous nous sommes qualifiés, je pense qu’il y a une grande injustice dans la lecture des évènements de ce match et beaucoup ont oublié que nous nous sommes qualifiés pour la phase de groupes malgré la défaite en match officiel. Je ne pense pas avoir commis un crime contre l’équipe nationale marocaine La vérité dit que nous nous sommes qualifiés pour le prochain tour. Nous sommes passés par beaucoup d’obstacles et de contraintes qui ont précédé ce match. Il y a beaucoup de choses qui n’ont pas été dites jusqu’à maintenant, avec regret d’ailleurs. Q : Quelles sont ces choses (obstacles et contraintes) auxquelles vous avez été confronté et qui ont affecté le rendement des joueurs comme vous l’avez affirmé ? Badou Zaki : La météo n’était pas idéale après notre arrivée dans la ville de Bata, il y a eu des précipitations qui m’ont obligé à écourter la séance de samedi et de quitter le terrain trempé d’eau. J’ai une vidéo que montre tout ça. C’est vrai qu’au moment du match, la pelouse paraissait bonne pour les téléspectateurs marocains, mais en ce jour du match, il a fait très chaud et le soleil était brûlant, sans mentionner le taux d’humidité qui était élevé, chose qui a affecté la respiration des joueurs. Le terrain a également souffert de la pluie qui est tombée la veille du match. C’est ma conviction ! Q : L’une des critiques dont vous faites l’objet est celle à propos des changements tactiques opérés lors du match retour à Bata, des changements plutôt inattendus qui ont surpris alors qu’on s’attendait à revoir 3 jours plus tard la même formation du match aller Badou Zaki : Je n’étais pas obligé de reconduire la même formation juste parce que nous avons gagné en match aller, chaque match a ses contraintes et ses dispositions, ainsi que ses hommes. Certains se demandent pourquoi je n’ai pas aligné Hakim Ziyech je leur réponds : Parce que c’est Zaki qui a enrôlé Ziyech et c’est lui qui l’ai intégré à la sélection marocaine, et c’est moi qui sais quand il doit jouer et quand il ne doit pas jouer. Car les conditions dans lesquelles le match a eu lieu m’ont obligé à m’appuyer sur des joueurs que je connais très bien [NDLR: Sous-entend qu’il ne connait pas assez Hakim. ]. Personne ne connait mieux que moi les capacités des joueurs, et personne ne connait leur niveau mieux que moi. J’assume l’entière responsabilité des choix opérés. Q : Vous semblez être affecté par ce qui est arrivé après ce match qui a fait couler beaucoup d’encre ? Badou Zaki : Je ne suis pas affecté mais un peu déçu de ce qui est arrivé et de la tournure des événements. Aujourd’hui, il est plutôt censé de parler d’une seule voix, celle qui implique de se qualifier après la phase des groupes, Ensuite, on peut s’asseoir tranquillement pour la correction et la réforme. Jusqu’à maintenant, je ne comprends toujours pas ce qui s’est passé exactement, j’ai suivi ça de loin car la critique n’aura pas raison de moi. Nous allons continuer de travailler avec confiance et nous allons respecter la stratégie que nous avons mise en place pour atteindre les objectifs fixés. Nous allons tourner la page du Match Guinée-équatoriale pour travailler sur les échéances qui nous attendent. Q : Que vous inspire cette campagne de critiques à laquelle vous avez été confronté récemment ? Badou Zaki : Je prends toujours les choses du côté positif, car la critique ne couvre que les perdants. J’ai vécu la même situation avant de participer à la CAN 2004, où beaucoup de gens pariaient sur mon échec, mais nous avons atteint la finale que nous avons perdu de justesse devant l’équipe du pays organisateur. Je n’ai pas demandé d’excuses, ni riposté contre l’instigateur qui avait mis l’opinion publique contre moi, ni boycotté ceux qui m’ont critiqué. Je suis rentré en laissant mes résultats positifs répondre à ceux qui m’avaient critiqué avant de participer à la finale de la Coupe d’Afrique, donc je parie que la même chose va se reproduire. Je vais continuer de travailler sans me soucier des critiques à mon encontre. Q : Quelles sont vos réclamations (ou vous souhaits) à ce moment précis surtout que l’équipe marocaine est à la veille de rendez-vous très importants, à la fois dans les éliminatoires de la Coupe d’Afrique ou dans celle de la Coupe du Monde? Badou Zaki : J’espère avoir l’opportunité de travailler tranquillement selon ce que je considère être bon pour cette équipe. Je suis le commandant du navire et si celui-ci coule, c’est moi qui serait responsable de son naufrage. Il est déraisonnable d’être critiqué alors que l’équipe marocaine a atteint pour le moment tous ses objectifs! Je n’accepte que la critique objective. Q : Vous savez que le public marocain est trop gourmand et désireux de voir les Lions dans une meilleure position qu’ils ne le sont en ce moment, n’est-ce-pas ? Badou Zaki : Bien sûr, notre principale préoccupation est de satisfaire le public, je savais que nous étions très attendus. Donc je lance un appel à tous les jaloux de l’équipe nationale marocaine de ne pas suivre les campagnes tendancieuses qui sont derrière la distorsion et l’agitation que nous connaissons, car il ne me fera pas de mal en fin de compte. Je dis au public marocain que je reste fidèle à mes positions, et mes principes sont très clairs, je suis ici pour atteindre le même objectif qui nous préoccupe tous, celui de se qualifier pour la Coupe du Monde et pour la Coupe d’Afrique. Et inch’Allah, je réussirai à réaliser ce souhait, je demande juste qu’on réserve les critiques pour plus tard. Q : Comment allez-vous faire face dans la prochaine phase à ces critiques qui vous obliger à douter de votre travail ? Badou Zaki : Je suis confiant car je sais que je vais réaliser ce que j’ai promis parce que je ne suis pas de ceux qui préfèrent la fuite ou la disparition en temps de crise. je possède l’audace et le courage de répondre à ceux qui veulent des réponses aux questions qui hantent leur esprit. Zaki n’a pas changé et confirme sa volonté de relever le défi difficile qui mènera les Lions de l’Atlas à la Coupe du Monde, sous sa direction. Q : La prochaine rencontre qui vous attend sera-elle importante puisque vous allez affronter le Cap Vert dans le cadre des éliminatoires pour la coupe d’Afrique ? Badou Zaki : Face au Cap-Vert et après le retour d’un groupe de joueurs comme Amrabat, El Ahmadi et Oubadi (Dirar oublié) et la compétitivité des autres joueurs, l’évaluation sera plus objective et ce jour-là, je serai prêt pour analyser toutes les questions. Si l’équipe nationale Marocaine joue avec son équipe type, je suis sûr qu’on contrariera plusieurs grandes équipes et pas seulement le Cap-Vert. Je ne vois pas ce que j’ai fait comme erreurs parce que je tiens à mes convictions et je réponds aux exigences et à la déontologie de la profession. J’ai traité les choses avec sagesse.