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Le 16 février 2016, la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) a désigné Hervé Renard à la tête de la sélection nationale en remplacement de Baddou Zaki congédié.

Le nouveau patron est chargé d’une mission commando, destinée à redorer le blason d’une sélection nationale qui ne donnait plus l’assurance d’une qualification au prochain Mondial 2018 en Russie. Une mission pas aisée au demeurant dans un groupe corsé de surcroît (Maroc, Gabon, Côte d’Ivoire et Mali). L’odyssée débute ce week-end par un déplacement périlleux au Gabon, celui-là même qui avait privé le Maroc de la participation au Mondial 2010 organisé en Afrique du Sud. Le contrat est sans ambages. Hervé Renard doit mettre fin à une léthargie qui n’a que trop duré, soulevant la grogne de l’opinion sportive marocaine et des médias et dont l’onde de choc a résonné dans l’hémicycle du Parlement. La crise de résultats est devenue quasiment structurelle et a coûté une éclipse du Maroc sur la scène internationale malgré la transfusion à la sélection nationale de milliards de dirhams. Pour leur part, les salaires alloués aux sélectionneurs ont toujours nourri la polémique, considérés exorbitants eu égard au niveau des salaires dans un pays en voie de développement comme le Maroc. Hervé Renard perçoit un salaire mensuel de 61000 dollars (soit 10 fois celui d’un ministre) qui sera augmenté à 81. 000 dollars en cas de qualification pour la Coupe du Monde 2018. Cette rémunération reste tout de même relativement bon marché, comparativement à celle allouée précédemment au Belge Eric Gerets (250. 000 dollars) qui été éjecté dès le premier tour de la CAN 2012. C’est dans cet imbroglio qu’Hervé Renard est appelé à réaliser l’exploit. La Fédération nourrit de réels espoirs avec ce coach considéré comme l’homme de la situation, grâce à ses prouesses avec la Zambie, vainqueur surprise de la CAN 2012. Renard s’est engagé avec la FRMF pour repêcher le Maroc du bas fond des classements FIFA et CAF. Il devra commencer par briser le signe indien à Franceville. Renard est-il sur la bonne voie pour atteindre cet objectif ? Difficile de s’exprimer, de l’avis même du concerné qui a confié que tout le monde aura une idée du niveau de la sélection samedi 8 octobre au Gabon. Il a évité de se targuer d’avoir qualifié le Maroc pour la CAN Gabonaise de 2017, conscient que son prédécesseur (Baddou Zaki) avait fait la moitié du travail. Le semestre passé à la barre, le Français l’a consacré à la détection de prodiges potentiels pouvant renforcer les rangs d’un collectif constitué en majorité de la vielle cavalerie. Pas moins de 50 joueurs sont passés à l’essai depuis l’arrivée de Renard, ce qui a suscité une certaine crainte à quelques encablures des éliminatoires du Mondial Russe. Hervé Renard, lui, rassure qu’il a déjà une idée de la formation type qui défendra les chances du Maroc. Celle de ce samedi sera amputée de 5 titulaires et pas des moindres : le capitaine Mehdi Benatia (Juventus), Nabil Dirar (Monaco), Mounir Obadi (Lille), Zouheir Feddal (Levante) et Abdelhamid Kawtari (S. Reims). Renard voit loin. Il compte apporter plus de sérénité à la sélection nationale : « On doit être conquérants et confiants que le collectif l’emportera sur l’individuel ». Il prit l’exemple de la sélection de Zambie qu’il a préparée durant quatre longues années, avant d’encaisser les dividendes de cette patience. La philosophie de Renard cadre en fait avec celle du nouveau Bureau de la Fédération et son président Faouzi Lakjaa. Celui-ci ne rate pas une occasion pour appeler à la patience pour asseoir des bases pérennes d’un vrai championnat pro, et d’une équipe nationale compétitive. La balle est aujourd’hui entre les pieds d’Hervé Renard qui passera son premier test sérieux samedi, au stade Omar Bongo à Franceville.