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En Algérie, la presse locale parle de « L’affaire de la CAN 2020 de Futsal à Laâyoune » à la suite d’une contestation formulée par des responsables de l’état puis par la FAF. Retour sur ce que nous appellerons affectueusement, « L’ambiguïté fafienne« 

Une autonomie relative

Les nouveaux élus se manifestent et l’on peut comprendre leur désir de s’affirmer politiquement sur la scène internationale. L’initiative n’a nullement surpris les marocains qui s’interrogent davantage sur la position de la FAF. La Fédération algérienne de football a récemment protesté contre la domiciliation de la CAN à Laâyoune, ville située dans la Sahara marocain. Elle justifie sa position en s’alignant sur des déclarations purement politiques formulées par ses officiels.

« Le faisceau, formé par les bonnes volontés de tous les membres d’un groupement autonome de sport, se détend sitôt qu’apparaît la figure géante et imprécise de ce dangereux personnage qu’on nomme l’Etat« , disait Pierre de Coubertin en son temps.

Vérification faite avec l’actuel gouvernement algérien qui s’ingère clairement dans les affaires de la FAF. Cette dernière, qui doit être « indépendante et autonome » s’aligne naturellement en prenant position dans une affaire purement politique.

Pire encore, la FAF savait depuis septembre 2018 que le bureau exécutif de la CAF avait choisi Laâyoune pour abriter sa CAN Futsal. Ce n’est pas tout. La FAF de Zetchi a non seulement accepté la décision de la CAF, mais elle a également engagé sa sélection Futsal dans les éliminatoires. L’objectif de sa double confrontation contre la Libye était de se qualifier pour être présent à Laâyoune. Pour justifier cette participation, la FAF a indiqué qu’elle n’était pas au courant du choix de la CAF avant les matchs contre la Libye. D’accord ! Et pourquoi pas ?

Le timing ?

Il est clair que la réaction algérienne a été forcée par la décision sud-africaine de boycotter cette CAN. Les Bafana Bafana étaient présents lors du tirage au sort un an après la désignation de la ville marocaine. Les Fennecs le savaient aussi puisqu’ils étaient également présents pour connaitre leur adversaire (Libye). La seule différence c’est que les premiers ont validé leur ticket alors que les seconds ont échoué.

Est-ce que l’Algérie aurait fait de même en cas de qualification à la CAN? C’est plus facile de deviner les stratégies possibles que de savoir avec exactitude ce que l’Algérie aurait fait. Se retirer en « last minute » comme l’AF-Sud pour saboter le tournoi où y prendre part pour le gagner en territoire marocain ?

Une contestation marginale

Enfin, on notera que la FAF et la SAFA sont les seules contestataires sur le plan international. Autant dire que leur action a eu très peu d’impact sur l’opinion public locale et internationale.

De son côté, la FRMF poursuit son tour de séduction en étant résolument décidée à faire de Laâyoune une vitrine d’un Maroc moderne. Un Maroc qui progresse avec le soutien de la CAF et de la FIFA.

Le président Lekjaa ne demandait pas tant pour médiatiser davantage son événement. Comme prévu, Laâyoune était toute belle ce mardi à l’occasion de la cérémonie d’ouverture. De plus, ses Lions ont entamé le tournoi par une belle victoire contre la Libye (3-0), tombeuse de l’Algérie (5-2 puis 7-4). On laissera au lecteur la liberté de deviner le score si les Fennecs avaient éliminé les Chevaliers de la Méditerrané. Certains, comme moi, penseront qu’ils ont certainement évité une correction « futsalistique » en territoire marocain.