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En 2010, le Qatar se voyait confier l’organisation du Mondial 2022.

Déjà à l’époque, des ONG mettant en garde les violations aux droits de l’homme de ce pays du Golfe, qui devait accueillir des milliers de travailleurs pour la construction des infrastructures. Malgré des avancées, la question reste d’actualité. « La Coupe du monde de 2022 aura lieu dans moins de quatre ans, et les autorités qatariennes risquent de ne pas respecter l’engagement qu’elles ont pris de régler le problème de l’exploitation généralisée de milliers de travailleurs migrants dans le pays », avance Amnesty International dans un rapport publié ce mardi 5 février. Dans le document, Amnesty International, organisation de défense des droits humains, relève que malgré des « réformes naissantes », les conditions de vie et de travail pour « de nombreux travailleurs migrants au Qatar restent difficiles ». « Les autorités qatariennes ne doivent pas perdre davantage de temps si elles veulent mettre en place un cadre dont tous se féliciteront, à savoir un régime du travail mettant fin aux abus et aux souffrances infligées chaque jour à de très nombreux travailleurs migrants », déclare Stephen Cockburn, directeur adjoint du programme Thématiques mondiales à Amnesty International. 30 000 employés pour les infrastructures du Mondial 2022 Si le rapport se concentre sur la situation des deux millions de travailleurs immigrés présents dans cet émirat, et non pas seulement sur celle des 30 000 d’entre eux employés directement pour la préparation des infrastructures du Mondial 2022, Amnesty International estime que la FIFA a une « responsabilité « en ce qui concerne la prévention des abus. L’ONG appelle le Qatar à renforcer et à faire respecter les lois sociales. L’organisation plaide encore une fois pour que le Qatar cesse la pratique de certains employeurs qui retiennent les passeports de leurs salariés. Amnesty demande qu’un terme soit véritablement mis à ce système de « Kafala », ou parrainage, qui met les travailleurs étrangers à la merci de leurs employeurs. Malgré les promesses de Doha, cette pratique, qui réduit les chances des salariés de changer d’emploi ou de quitter le pays, reste toujours en place, selon Amnesty International. En novembre 2017, le Qatar avait signé un accord avec l’Organisation internationale du travail (OIT) des Nations unies aux termes duquel le pays s’engageait à modifier sa législation pour la mettre en conformité avec les normes internationales en matière de travail. Les nouveaux tribunaux débordés Riche émirat gazier, le Qatar a été contraint, sous la pression internationale, à des réformes telles que l’instauration d’un salaire minimum ou l’abolition partielle du visa de sortie qui obligeait les travailleurs migrants à obtenir l’autorisation de leurs patrons pour pouvoir quitter le pays. Pourtant, les employés de maison restent soumis à l’obligation d’obtenir un « permis de sortie « pour pouvoir quitter le pays, et beaucoup continuent d’être exposés à des abus malgré la timide loi relative aux employés de maison qui a été adoptée en 2017. D’après Amnesty International, les nouveaux tribunaux qui ont été mis en place pour régler les affaires d’abus sont débordés, et des centaines de travailleurs sont retournés chez eux sans avoir obtenu justice et sans indemnisation. Mais tout cela n’a pas empêché le Qatar de remporter la Coupe d’Asie à la surprise générale et d’être invité à la Copa América l’été prochain.