Fraîchement élu à la tête de la Fédération royale marocaine de handball (FRMH), El Hanafi El Adli s’est déjà mis au travail en constituant son bureau, composé de 15 personnes. Mesurant l’immensité du travail qui l’attend, le nouveau président veut marquer sa rupture totale avec l’ancien bureau dirigeant en prônant plus de transparence dans la gestion et surtout l’établissement de nouvelles relations basées sur la confiance mutuelle avec le ministère de tutelle. Entretien.
Le Matin : Quel est votre programme pour les quatre prochaines années ?
Avant de parler programme, je veux marquer une rupture avec le modèle de gestion de mes prédécesseurs. Si le handball national est tombé aussi bas, c’est en partie à cause de la mauvaise gestion. Il faut donc établir un nouveau modèle de gestion de façon à améliorer les relations avec le ministère de tutelle, qui n’a plus versé de subvention à la fédération depuis quatre ans parce que l’ancien bureau n’a jamais remis le rapport financier au ministère avec les justificatifs. Aujourd’hui, l’objectif est d’installer un climat de confiance avec le ministère et ce climat ne peut exister que si notre modèle de gestion est irréprochable. Concernant notre programme, le bureau fédéral va axer son action sur un travail de base, parce que le travail effectué maintenant est insuffisant et une totale restructuration est plus que nécessaire, elle est même urgente. Qui dit travail de base, dit s’occuper de toutes les catégories de jeunes et élargir la base des pratiquants. On va également axer notre travail sur la formation, notamment des entraîneurs et des éducateurs des catégories de jeunes et enfin renforcer notre championnat. L’objectif est d’arriver d’ici trois à quatre ans à constituer une grande équipe nationale compétitive capable de rivaliser avec les grands du continent. On va également accorder une grande importance au handball féminin et au sandball (handball sur plage).
Avez-vous les moyens de réaliser tout ce programme, sachant que les caisses de la fédération sont vides ?
On est très en retard en raison des problèmes que nous avons vécus ces dernières années. Les problèmes du handball sont structurels. J’espère que nos relations avec le ministère de tutelle s’amélioreront et que nous aboutirons à la signature des contrats d’objectifs. J’espère que les problèmes financiers qu’il y avait eu avec l’ancien bureau ne sont plus qu’un lointain souvenir. Le maître mot de l’actuel bureau est la bonne gouvernance. Notre gestion devra être irréprochable afin de créer un climat de confiance avec le ministère de tutelle pour pouvoir mettre en place le programme pour lequel on a été élu.
Qu’allez-vous faire pour regagner la confiance du ministère qui n’a pas versé de subvention à la fédération depuis 4 ans ?
Le ministère n’a pas versé la subvention à la fédération depuis quatre ans à cause du refus de l’ancien bureau de remettre le rapport financier avec des justificatifs au département du sport. C’est d’ailleurs ce problème qui a poussé les clubs à démettre de ses fonctions l’ancien président. Aujourd’hui, les responsables du ministère ont pris connaissance de notre projet de développement du handball. Ils ont également pu constater le sérieux de l’actuel bureau. Notre but est d’ouvrir une nouvelle page avec le ministère de tutelle en établissant un nouveau contrat d’objectif bien détaillé avec des devoirs et des obligations de façon à permettre au ministère de s’assurer que sa subvention va au développement de la discipline.
Allez-vous vous contenter de la seule subvention du ministère pour appliquer votre programme ?
Non. La subvention du ministère est insignifiante. Le programme sur lequel on a été élu est un programme très ambitieux. Son application nécessite beaucoup d’argent. C’est pourquoi on va chercher d’autres ressources financières en commercialisant notre produit. On va devoir absolument chercher des sponsors. D’après mon expérience de dirigeant, je suis persuadé que si on offre un bon produit, il trouvera forcément preneur.
Est-ce que vous allez revoir à la hausse les subventions octroyées aux clubs qui font un travail de base ?
On va tenir prochainement une réunion avec le ministère de tutelle pour aborder les moyens d’aider les clubs à faire un travail de base. On verra à ce moment-là si on pourra revoir à la hausse l’aide octroyée aux clubs.
Source: lematin. ma
