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Selon le Sunday Times, le Qatar aurait proposé 400 M$ à la Fifa en 2010, peu avant l’attribution du Mondial 2022,

dont 100 M$ qui devaient être versés seulement si le Qatar remportait le vote. À moins de quatre ans de la Coupe du monde au Qatar, de nouveaux soupçons de corruption sur l’attribution de la compétition font surface. Le Sunday Times affirme dans son édition de ce dimanche détenir des preuves de versements de 880 M$ (783 M€) au total de la part de l’émirat gazier à la Fifa afin de décrocher l’organisation du Mondial 2022. Un contrat datant de 2010 retient particulièrement l’attention. Selon l’hebdomadaire britannique, la chaîne de télévision Al-Jazeera, propriété de l’État qatari, aurait offert dans le plus grand secret 400 M$ à la Fifa à 21 jours du vote pour l’attribution de la Coupe du monde 2022, dont 100 M$ de « bonus « qui devaient être versés seulement si le Qatar remportait l’organisation de la compétition. Le Sunday Times affirme que le président de Fédération internationale, Sepp Blatter, et son secrétaire général, le Français Jérôme Valcke, ont signé le contrat la semaine suivant l’attribution du Mondial. Un deuxième contrat de 480 M$ ?Si son existence est avérée, un tel contrat serait en contradiction avec les règles anti-corruption de la Fifa, qui interdisent que des entités liées à une candidature formulent des offres financières à la Fédération internationale en rapport avec le processus d’attribution. Au moment du supposé contrat, Al-Jazeera appartenait à l’émir du Qatar, le cheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani (remplacé en 2013 sur le trône par son fils Tamim bin Hamad Al-Thani, propriétaire du PSG), qui était aussi le principal moteur de la candidature de son pays. C’est l’émir lui-même qui a brandi, tout sourire, le trophée de la Coupe du monde à Zürich le 2 décembre 2010 après la désignation du Qatar comme pays hôte. Le Sunday Times affirme avoir consulté un autre contrat de droits télévisés par lequel le Qatar aurait payé 480 M$ supplémentaires à la Fifa trois ans plus tard, peu après la clôture de l’enquête interne de la Fédération internationale pour répondre aux accusations de corruption. Selon l’hebdomadaire, cette deuxième transaction fait actuellement l’objet d’une enquête de la justice suisse. Coup de chaud sur le Qatar avant le Mondial 2022La victoire de la candidature qatarienne en 2010 avait rapidement suscité des soupçons de corruption. En novembre 2014, le président de la chambre de jugement de la commission d’éthique de la Fifa, Hans-Joachim Eckert, avait rendu ses conclusions à partir du rapport d’enquête réalisé par l’ex-procureur américain Michael Garcia sur l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Il avait estimé que si des éléments douteux avaient accompagné le processus, ils étaient « de portée très limitée ». Au point de conclure qu’il n’y avait pas lieu « de se pencher à nouveau sur le processus d’attribution « et « encore moins de le rouvrir ». « La décision du président de la chambre de jugement contient plusieurs présentations incomplètes et erronées des faits et conclusions détaillés dans le rapport », avait riposté Michael Garcia avant de démissionner en décembre 2014. Contactée par L’Équipe, la Fifa déclare à travers un porte-parole avoir déjà « largement commenté « les allégations liées à l’attribution de la Coupe du monde 2022. Elle rappelle avoir publié le rapport Garcia dans son intégralité en juin 2017 et qu’elle a déposé une plainte qui est « toujours en cours « auprès de la justice suisse.