Passé de Dijon à Rennes l’été dernier, Nayef Aguerd s’est imposé comme une valeur sûre au sein de la défense bretonne.

L’histoire n’était pourtant pas écrite à l’avance pour ce défenseur qui a grandi dans une famille de footballeurs, mais surtout auprès d’une mère omniprésente dans son éducation et pas vraiment adepte du ballon rond.

Avant la réception de Lille ce dimanche, l’international marocain s’est longuement confié sur ses souvenirs du Maroc, entre son passage à l’académie Mohamed VI et ses premiers pas dans le monde professionnel au FUS Rabat, avant de s’arrêter sur ses difficultés au moment de rejoindre l’Europe, son rêve ultime, à l’âge de 22 ans en 2018. Entretien.

Tu es passé de Dijon, une équipe habituée à subir, à Rennes et son jeu de possesion. En quoi c’est différent pour toi dans ton rôle de défenseur ?

Ce sont aussi des ambitions différentes. À Dijon, on savait que chaque match était important pour la survie en Ligue 1. Ce qui me plaît à Rennes, c’est qu’on cherche à contrôler le jeu, être dominant. Et ça correspond à mes qualités. J’aime beaucoup sortir le ballon proprement, trouver les bonnes relances. C’est vraiment un jeu de possession ici, j’ai pu voir la différence avec Dijon.

C’est vrai que tu dégages cette image du défenseur élégant, un peu à la Ramy Bensebaini, également passé par Rennes. D’où ça vient, cette aisance technique ?

J’essaie toujours d’être propre, mais j’aime aussi défendre, hein ! Tu sais d’où ça vient en vérité ? Quand j’étais petit, j’avais un manque d’agressivité dans les duels. Je n’étais pas dur sur l’homme, donc je compensais toujours avec la relance et la technique pour que ça ne se voie pas trop.

Aujourd’hui, je constate que ça m’a aidé. Surtout que j’estime être devenu dur sur l’homme, agressif, même si je dois encore progresser dans ces domaines.« Maintenant qu’on a goûté à la Ligue des champions, on a envie d’y retourner. »Avec Rennes, tu as découvert la Ligue des champions. Qu’est-ce que ça représente pour toi ?

C’est aussi ce qui m’a attiré à Rennes, la Ligue des champions. Je ne me suis mis aucune pression, j’étais surtout content et très fier de pouvoir la jouer. Maintenant qu’on y a goûté, on a envie d’y retourner. Et on fera tout pour la rejouer.

Quand on est un gamin au Maroc, c’est aussi une compétition qui met des étoiles dans les yeux ou la Ligue des champions est moins populaire qu’en Europe ?

Les Marocains sont des fous de foot, ils adorent la Ligue des champions. Ils vont surtout aimer suivre les joueurs du Maroc qui vont la jouer. (Rires.) Je crois que comme tous les jeunes, c’est la musique qui me faisait rêver. La première fois que je l’ai entendue contre Krasnodar, je me suis dit dans ma tête que le travail payait et qu’il fallait continuer.