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Jamal Sellami a réussi là où Hassan Benabicha et M’hamed Fakhir ont échoué. Il est le premier entraîneur marocain à atteindre la demi-finale du Championnat d’Afrique des joueurs locaux.

La réussite de l’ancien coach du FUS et du DHJ est tout sauf un hasard. Discret mais travailleur, Jamal Sellami est le principal artisan du beau parcours des Lions au CHAN 2018. Le technicien est le premier à réussir là où les autres ont échoué. Après deux participations mitigées, l’équipe nationale jouera enfin la demi-finale du championnat d’Afrique des nations. Et cette réussite n’est pas un hasard! Le sélectionneur des locaux fait partie de cette catégorie d’entraîneurs ouverts aux idées nouvelles et aux propositions. Il n’hésite jamais à prendre les avis de tous ceux qui l’entourent. En mai dernier, Hervé Renard nous confiait qu’il «a confiance en Jamal Sellami compte tenu du travail qu’il effectue chez les Locaux». Une autre preuve de confiance, la FRMF a décidé de parier sur l’ancien coach du FUS et du DHJ pour la compétition qui devait se jouer au Kenya. Coup de pouce du destin, à cause de l’insuffisance des infrastructures au Kenya, le CHAN a finalement été organisé au Maroc, avec toute la pression qui accompagne le pays hôte durant tout le tournoi. Une occasion de marquer l’histoire pour le technicien marocain, qui est déjà devenu le premier entraîneur à mener les locaux en demi-finale de la compétition. Aujourd’hui, Sellami récolte les fruits de plusieurs longues années de travail, d’échecs et de déceptions. Mais avant de flirter avec les sommets, Sellami a commencé en tant que coach des jeunes du Raja de Casablanca. En 2003-2004, il a remporté le championnat espoir et participé à la formation d’une génération de joueurs, finaliste de la coupe du monde des clubs en 2013. Cet ancien international marocain de 47 ans a commencé sa carrière dans le monde professionnel en tant qu’adjoint de l’entraîneur de son club, Jean-Yves Chay. L’actuel coach de la JS Kabylie partageait ses secrets de réussite avec son bras droit. Assez d’astuces pour permettre à Sellami de réussir un exploit alors qu’il n’assurait que l’intérim après le départ du technicien français. L’éclosion de Sellami s’est faite en 2006. Engagé en Ligue des Champions arabes, le RCA affronte le Zamalek en huitième de finale. Après un match aller catastrophique à Rabat où le Raja s’incline (0-2), le technicien réussit à remobiliser ses troupes pour gagner (0-3) en Égypte et valider le ticket pour les quarts de finale. Un an plus tard, le Difâa Hassani El Jadidi décide de parier sur le jeune technicien. Bingo, le club signe deux des meilleures saisons de son histoire dès son retour au sein de l’élite. Le DHJ termine dans le top 5, puis premier de la phase aller de la saison qui suit, avant de manquer de souffle dans la dernière ligne droite. Le 7 juillet 2009, la FRMF licencie Roger Lemerre de son poste de sélectionneur de l’équipe nationale et nomme Hassan Moumen à sa place. Ce dernier prend dans son staff 3 adjoints pour assurer la fin des éliminatoires de la Coupe du Monde et de la CAN 2010. Jamal Sellami fait partie de cette équipe, composée de Houcine Ammouta et Abdelghani Naciri qui a essuyé l’échec du football marocain en 2010 (ni CAN, ni Mondial). Dans la foulée, il prend les commandes du Hassania d’Agadir pour quelques mois avant de jeter l’éponge à cause du manque de résultats. Mais la contre-performance du HUSA n’a pas découragé le FUS qui s’est attaché les services de l’actuel sélectionneur des locaux. De 2011 à 2014, il rempli l’objectif de former une équipe jeune capable de lutter pour les titres après 2014. Mais le Fath se sépare de Sellami pour s’engager avec Regragui qui garde les joueurs cadres de son prédécesseur pour remporter la Coupe du Trône et le championnat lors des deux saisons suivantes. L’actuel patron du FUS a toujours souligné le travail effectué par le staff qui l’a précédé. «On a récolté les fruits du travail de Sellami. Ils nous a laissé plusieurs bons joueurs qui sont arrivés à maturité», déclarait l’ancien latéral droit des Lions de l’Atlas. Après le Fath, Sellami retrouve le Difâa pour encore une fois lutter pour le titre avant de se faire dépasser par le monstre qu’il a créé… le FUS. Des expériences qui ont poussé la FRMF à croire en l’homme qui travaille discrètement pour mener à bon port le navire de l’équipe nationale locale lors du CHAN 2018. Auteur d’une exceptionnelle phase éliminatoire, il bat l’Égypte en barrages, pour finalement mener son groupe à la demi-finale de la compétition qui se jouera ce mercredi. Toutes ces raisons font que le 4 février Jamal Sellami a rendez-vous avec l’histoire, l’occasion de couronner une belle carrière car si nos Lions vont en finale, ils auront de sérieuses chances d’être champions d’Afrique.