Quatre ans, déjà, que Romain Saïss a rejoint Wolverhampton, alors en Championship. Si les Wolves connaissent quelques difficultés actuellement, ils se sont imposés comme une formation importante du Royaume. Entre la crise sanitaire, le point sur le projet de son club, son entraîneur, l’absence de Raùl Jimenez, l’ancien Angevin répond aux questions de France Football. Sans oublier, bien sûr, le Maroc.

«Romain, les temps sont durs à Wolverhampton : une seule victoire en neuf journées de Premier League depuis début décembre. Que se passe-t-il ?

Sous l’ère du coach (NDLR : Nuno Espirito Santo, coach portugais des Wolves en place depuis 2017), c’est la période la plus compliquée. Jusqu’à présent, on n’avait pas trop vécu de période comme celle-là, aussi longue. Il y a eu des moments où, forcément, tu es un peu moins bien dans les résutats mais là…

Au-delà des buts, diriez-vous que vous avez désormais trouvé votre rythme de croisière dans cette Premier League ?

Quand j’ai signé ici, l’objectif était d’arriver en Premier League et de me pérenniser dans ce Championnat. Je n’ai aucun regret d’être venu ici. Mon rêve était de jouer en Premier League. Même le fait de ne pas avoir de vacances l’hiver mais de jouer le Boxing Day, ça me régale (Il sourit.) ! C’est un Championnat magnifique. Tu dois être encore plus compétitif chaque semaine. Aucun match n’est facile. Physiquement, ça demande beaucoup donc si tu es un peu en-dedans, tu peux vite te faire punir, même par le dernier du classement. Cette intensité m’attirait.«A 30 ans, c’est vraiment un tournant, il faut prendre la meilleure décision possible pas seulement pour moi, mais aussi pour ma femme et mes enfants.»

Votre contrat se termine le 30 juin chez les Wolves : arrivez-vous à un tournant de votre carrière (NDLR : Il fêtera ses 31 ans en mars) ?Le terrain est le plus important, surtout avec la situation un peu compliquée. Mais bien sûr que ce sont des questions qui vont être amenées à se poser. A 30 ans, c’est vraiment un tournant, il faut prendre la meilleure décision possible pas seulement pour moi, mais aussi pour ma femme et mes enfants.

Avez-vous des envies ?

J’ai toujours voulu jouer dans ce Championnat. Je me sens bien dans cette nouvelle vie. Mes enfants ont aussi l’opportunité d’apprendre l’anglais, quelque chose de merveilleux pour eux, ça leur sera utile dans leur futur. Je ne sais pas ce qu’il peut se passer demain… On va tenter d’inverser la tendance pour retrouver le chemin de la victoire et pour le reste, je laisse ça à mes agents.

Pour retrouver la victoire, ce sera face à Chelsea, ce mercredi, avec un nouvel entraîneur, Thomas Tuchel. Et votre dernier succès, c’était face aux Blues (NDLR : 15 décembre, 2-1)

...Exactement ! C’est un peu le match du doute entre deux équipes qui ne sont pas très bien en ce moment. Quand il y a un changement d’entraîneur, les équipes veulent montrer qu’elles essaient de rebondir tout de suite. Et même s’ils sont dans le doute, ça reste Chelsea. On va rentrer dans une période avec beaucoup de matches sur trois semaines. Il va falloir être prêts, car ce match est très important pour la suite.

Une dernière question sur le Maroc : un an et demi après l’échec de la CAN, où en est cette sélection selon vous ?

On est entrés dans un nouveau cycle. Un nouveau cycle qui a pris du temps à cause de la crise sanitaire. On ne s’est pas vus pendant un an. Qui dit nouveau cycle, dit nouveau staff, nouveaux joueurs… On a plutôt bien démarré avec les qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations. Il y a encore beaucoup de travail pour arriver là où on souhaite, on en est conscients. La qualité est là, quand tu vois les joueurs qui composent cette équipe : (Hakim) Ziyech, (Achraf) Hakimi, (Yassine) Bounou, (Youssef) En-Nesyri… De ce point de vue là, tu ne peux pas t’en faire. Maintenant, quand tu es en Afrique, il faut que tout le monde tire dans le même sens, notamment mentalement, avec le même objectif. C’est l’état d’esprit qui fera la différence : vouloir gagner tous les matches, qu’il n’y ait pas de petits matches, peu importe l’opposition. Avoir cette culture de la gagne pour nous amener à faire de belles choses.

La CAN et la Coupe du monde, ça fait forcément saliver

On n’en parle pas encore. Les qualifications ne sont pas terminées. On travaille surtout pour avoir des certitudes dans notre jeu. On sait que tout cela va vite arriver et on sait qu’il n’y aura plus de matches amicaux. Tout ce que tu travailles, tu dois le peaufiner encore plus vite, en matches officiels. Il n’y aura pas de périodes d’essais, de vouloir essayer ci ou ça en match amical. Chaque stage est très important. Il faut continuer dans cette mentalité de travail pour avoir des résultats. A nous d’être exigeants avec nous-mêmes.»