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Entretien avec Salaheddine Bassir, ancien international marocain, ancienne gloire du football marocain et un des piliers de la sélection nationale qui a disputé la Coupe du monde 1998, Salaheddine Bassir suit de près le parcours des Lions de l’Atlas.

Dans cet entretien accordé au «Matin», l’ancien buteur se dit confiant quant aux chances de qualification des Lions de l’Atlas en Coupe du monde. Néanmoins, il appelle à se méfier des Ivoiriens qui joueront le tout pour le tout samedi face au Maroc. Le Matin : En tant qu’ancien international marocain, comment évaluez-vous le Onze national depuis l’arrivée d’Hervé Renard ?Salaheddine Bassir : Compte tenu de mon humble expérience, je peux dire, en me référant aux deux prestations du Maroc face au Mali et au Gabon, que l’équipe nationale a retrouvé son aura d’antan. Elle est très disciplinée tactiquement et inscrit plus de buts. En plus de ça, l’équipe nationale est devenue plus combative et plus agressive. Deux qualités qu’elle n’avait pas auparavant. Cela fait longtemps qu’on n’a pas vu l’équipe nationale jouer de la sorte. Aujourd’hui, tout le monde défend et tout le monde attaque. On a un groupe solide qui pratique un bon football. Quelles sont les chances de qualification des Lions de l’Atlas en Coupe du monde, Russie 2018 ?Nos chances de qualification sont grandes. Il nous faut juste un match nul samedi face aux Éléphants pour nous qualifier. Le match sera difficile, mais je suis très optimiste. À mon avis, la sélection gabonaise que nous avons battue (3-0) le mois dernier est plus forte que celle de Côte d’Ivoire. Cela dit, je ne sous-estime pas la Côte d’Ivoire qui reste une grande équipe. Ce match face au Maroc est capital pour eux. Cela fait plus d’un mois que les Ivoiriens parlent de cette rencontre. Ils ont tout mis en place pour gagner. Ils ont convoqué l’ensemble de leurs meilleurs joueurs en Europe et ils ont également fait appel à leurs anciennes gloires comme Yaya Touré et d’autres pour remobiliser leurs joueurs. Ce match ne sera pas du tout facile pour nous. On aura une grande pression, notamment lors des 15 premières minutes, mais si notre équipe reste soudée et solidaire et surtout si elle joue avec intelligence, on est capable de réaliser un bon résultat. Il faut juste supporter la pression des quinze premières minutes. Ensuite, l’équipe nationale pourra exploiter les espaces que les Ivoiriens vont laisser derrière en procédant par des contre-attaques. Nous avons des joueurs rapides comme Nordin Amrabet et Soufiane Boufal, s’il est titularisé, ou tout autre joueur rapide. Il faut que l’équipe nationale reste concentrée durant les 90 minutes, parce qu’à mesure que les minutes s’égrèneront, la pression des Ivoiriens sera plus grande. Notre seule arme durant ce match est de rester bien organisés et d’exploiter convenablement les contre-attaques. Vous expliquez que le match sera très difficile, pourtant, vous êtes optimiste quant à la qualification des Lions ?Bien sûr que je suis optimiste. Si on joue de la même manière que contre le Gabon, avec de l’envie, de la solidarité, de la combativité et de la détermination, on sortira vainqueur de cette finale. Il faut bien défendre et attaquer quand il faut le faire et surtout rester solidaire. Vous aviez fait partie de la dernière équipe marocaine à avoir disputé une Coupe du monde. Que représente pour un joueur de football le fait de participer à une Coupe du monde ?Disputer une Coupe du monde est le rêve de tout footballeur. L’ambition d’un joueur n’a pas de limite. La preuve en est que quand il joue dans les catégories de jeunes, il ambitionne d’aller en équipe première. Quand il atterrit chez les seniors, il veut aller en équipe nationale. Quand il est international, il veut devenir professionnel dans un grand championnat européen. Ensuite, il veut gagner des trophées, disputer la Coupe d’Afrique et la gagner et disputer la Coupe du monde et la remporter aussi. L’ambition d’un joueur n’a pas de limite. Se qualifier en Coupe du monde est quelque chose d’extraordinaire. J’en veux pour preuve le fait que les gens parlent toujours de l’équipe nationale de 1970, 1986, 1994 et 1998. Il y a des joueurs qui sont connus rien que parce qu’ils ont joué une Coupe du monde. La Coupe du monde offre une vitrine aux joueurs pour devenir plus célèbres. On espère que l’équipe nationale réalisera ce rêve. Certains joueurs de l’équipe nationale jouent leur dernière carte pour se qualifier au Mondial. Est-ce un facteur qui peut être déterminant pour la qualification ?C’est vrai que des joueurs comme Boussoufa, El Ahmadi et Benatia jouent leur dernière carte pour se qualifier en Coupe du monde. Ils voudront finir leur carrière internationale par une participation au Mondial, Russie 2018. Ces joueurs vont mobiliser tous les autres et les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes pour se qualifier. Oui, ce facteur peut-être un facteur de mobilisation de l’ensemble de l’équipe, ne serait-ce que parce que les autres éléments voudront à tout prix offrir ce cadeau à ces joueurs.