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Après le Mondial 2014 au Brésil, l’Iran remet le couvert et s’apprête à fouler les pelouses russes avec à sa tête le sélectionneur Carlos Queiroz.

Le technicien portugais, ancien entraîneur du Real Madrid et assistant d’Alex Ferguson à Manchester United, qui dirige la « Team melli « depuis sept années, a dévoilé une première liste de 24 joueurs. Le parcours des Iraniens pour arriver en phase finale du Mondial 2018 est un succès. Deux buts des attaquants Sardar Azmoun et Mehdi Taromi ont permis à l’Iran de battre l’Ouzbékistan (2-0) pour devenir la troisième nation qualifiée pour la Coupe du monde avec le pays hôte et le Brésil. Depuis novembre 2015, la sélection iranienne n’avait plus encaissé de but, soit une série de huit matches. En Russie, l’Iran croisera le fer avec le Maroc, l’Espagne et le Portugal.   Une équipe défensive au Brésil En 2014 au Brésil, les Iraniens, très défensifs, ont commencé leur tournoi par un match nul (0-0) contre le Nigeria. Ensuite, ils ont largement résisté face à l’Argentine, finaliste de la compétition, en encaissant un but de Lionel Messi dans le temps additionnel (90e+1). L’Iran perd son troisième match contre la Bosnie-Herzégovine sur le score de 3-1, marquant son unique but de la compétition par Reza Ghoochannejhad. Ghoochannejhad, arrivé aux Pays-Bas à l’âge de quatre ans, fait partie des attaquants de la liste. Celui qui avait marqué le but de la qualification pour la Coupe du monde 2014 a joué avec les sélections jeunes des Pays-Bas avant de choisir l’Iran. Les « Blanc et rouge « pourront aussi compter sur Alireza Jahanbakhsh, devenu le premier Iranien à terminer meilleur buteur d’un championnat européen, avec 21 buts cette saison pour l’AZ Alkmaar aux Pays-Bas. Massoud Shojaei, 33 ans, et Ehsan Haji Safi, 28 ans, qui étaient censés avoir été bannis à vie l’été dernier après avoir joué contre une équipe israélienne pour leur club grec Panionios, font également partie du groupe. Un entraîneur qui ne chercher pas le spectacle Que peut-on attendre de l’Iran pour cette nouvelle Coupe du monde ? « Cette équipe a un entraîneur qui ne cherche pas le spectacle, avance le journaliste Xavier Barret. En 2014, il a verrouillé en renforçant son système défensif. Ils n’ont marqué qu’un seul but. Mais l’Iran peut désormais compter sur Sardar Azmoun qui va très vite en contre. C’est un joueur intéressant ».   Azmoun, 23 ans, issu d’une famille de sportifs, méconnu du grand public, évolue en Russie au Rubin Kazan. Une aventure qui a débuté à l’âge de 18 ans. « On va jouer en Russie, c’est super, c’est mon deuxième pays, le pays que j’ai découvert en quittant l’Iran. En plus, le match contre l’Espagne aura lieu à Kazan, mon stade », a-t-il indiqué dans un entretien accordé à Onze Mondial. « L’Iran n’a peur de rien. Pourquoi on n’y arriverait pas ? Dieu récompense toujours les gens qui se donnent du mal », ajoute-t-il. Sardar Azmoun est nommé le « Messi Iranien « pour sa capacité à sauver son club et son importance en sélection (23 buts en 31 rencontres). En 2014, il avait été écarté de la liste des 23 pour le Brésil. Dix joueurs sont sous contrat avec un club iranien. Les autres évoluent au Qatar ou dans des championnats européens comme la Russie (trois joueurs) et la Grèce (trois joueurs). Ashkan Dejaghar, 31 ans, champion d’Europe espoir en 2009 en Suède avec l’Allemagne, qui compte 44 sélections avec l’Iran, est aussi l’un des atouts de Carlos Queiroz.   Meilleure équipe asiatique dans les années 1970 L’Iran était de loin la meilleure équipe asiatique dans les années 1970 sous le shah d’Iran. Elle fait ses débuts au Mondial lors de l’édition 1978 en Argentine. Quelques mois plus tard, c’est la Révolution iranienne, le football n’est plus toléré et le championnat est arrêté. La sélection est au point mort. Vingt ans après, la ferveur du football est revenue du côté de Téhéran et l’Iran se qualifie pour le Mondial 1998. Pour leur deuxième participation à un Mondial, la qualification reste une épopée historique face à l’Australie le 29 novembre 1997. Ce jour-là, les Australiens, vainqueurs de la zone Océanie, et les Iraniens, quatrièmes de la zone Asie, avaient rendez-vous pour se disputer le 32e et dernier billet.   Avec deux buts d’avance, l’Australie a sans doute déjà la tête en France quand Karim Bagheri réduit le score à 19 minutes du coup de sifflet final. Quatre minutes plus tard, Khodadad Azizi double la mise et qualifie son pays grâce à la règle des buts marqués à l’extérieur. « C’est le moment le plus mémorable de ma carrière. Ce but avait une importance capitale. Ali Daei me donne un ballon parfait. Je me retrouve seul face au gardien. Quand nous étions menés de deux buts, nous avons continué d’y croire. Nos efforts ont payé », se souviendra Azizi au micro de FIFA. com. Il marquera 11 fois en 47 apparitions sous le maillot de l’Iran entre 1992 et 2005.   En France, le dimanche 21 juin 1998, au stade Gerland à Lyon, la rencontre Iran-Etats-Unis restera un événement planétaire. Ce jour-là, les Iraniens l’emportent 2-1. Très peu de matches de groupe ont revêtu une signification aussi politique que celui-là. Hamid Reza Estili et Mehdi Mahdavikia, les deux buteurs, deviendront les héros de tout un peuple. A ce jour, cette victoire reste la première et la seule de l’Iran dans un match de Coupe du monde. L’Iran, qui reste un bloc difficile à franchir et qui a remporté ses derniers matches amicaux face à l’Algérie et à l’Ouzbékistan, commencera son Mondial 2018 contre le Maroc le 15 juin à Saint-Pétersbourg.   Le groupe des 24 Iraniens: Gardiens (3) : Alireza Beiranvand (Persepolis), Rashid Mazaheri (Zob Ahan), Amir Abedzadeh (Maritimo/POR) Défenseurs (8) : Ali Gholizadeh (Saipa), Majid Hosseini (Esteghlal), Milad Mohammadi (Akhmat Grozny/RUS), Mohammad Khanzadeh (Padideh), Morteza Pouraliganji (Alsaad/QAT), Pejman Montazeri (Esteghlal), Ramin Rezaeian (Ostende/BEL), Roozbeh Cheshmi (Esteghlal) Milieux (6) : Ehsan Haji Safi (Olympiacos/GRE), Karim Ansarifard (Olympiakos/GRE), Massoud Shojaei (AEK Athens/GRE), Mahdi Torabi (Saipa), Omid Ebrahimi (Esteghlal), Said Ezatolahi (Amkar Perm/RUS) Attaquants (7) : Alireza Jahanbakhsh (AZ Alkmaar/NED), Ashkan Dejaghar (Nottingham Forest/ENG), Mahdi Taremi (Al-Gharafa/QAT), Reza Ghoochannejhad (Heerenveen/NED), Saman Ghoddos (Ostersunds/SWE), Sardar Azmoun (Rubin Kazan/RUS), Vahid Amiri (Persepolis)