Ounahi En-Nesyri

Parmi les Lions de l’Atlas qui vont affronter l’équipe de France, ce mercredi (20 heures) en demi-finale de Coupe du monde au Qatar, plusieurs joueurs majeurs ont été formés au Maroc, en partie grâce à l’Académie financée par SM le Roi, Mohammed VI.

La panenka d’Achraf Hakimi, synonyme d’exploit contre l’Espagne en 8e de finale, n’a pas tardé à inspirer ses héritiers. Seulement deux jours plus tard, le milieu de terrain Houssam Essadak (17 ans) a offert la victoire à l’Académie Mohammed VI, lors de l’Africa’s Cup, en réussisant le même geste lors des tirs au but, en finale contre le CNEPS Excellence de Thiès (Sénégal).

Ce prestigieux tournoi U19 disputé à Agadir a symboliquement mis à l’honneur la formation marocaine, sacrée malgré la présence de l’OGC Nice, du Red Bull Salzbourg ou des académies de Jean-Marc Guillou au Mali et en Côte d’Ivoire. Dans le même temps, 11 des 26 Lions de l’Atlas qui défieront la France, ce mercredi (20 heures) en demi-finale de la Coupe du monde au Qatar, ont justement été formés au pays. Jamais la sélection ne s’était appuyée sur une telle représentation locale pour une grande compétition. 

On compte parmi eux des cadres lors des immenses performances répétées face à la Belgique, l’Espagne et le Portugal, à commencer par Yassine Bounou, l’héroïque gardien du FC Séville, qui a été formé au Wydad AC de 8 à 21 ans. Il y a aussi les défenseurs Jawad El Yamiq (ex-Khouribga et Raja Casablanca jusqu’à l’âge de 26 ans) et Yahia Attiyat-Allah (qui évolue encore à Wydad), passeur décisif samedi contre le Portugal.

S’ajoutent à cette liste les anciens pensionnaires de l’Académie Mohammed VI Nayef Aguerd, Azzedine Ounahi, et Youssef En-Nesyri, qui ont tous connu une formation complète au Maroc avant de rejoindre l’Europe. Autant d’exemples prouvant que cette sélection marocaine ne repose pas que sur le talent de ses binationaux Sofiane Boufal et Romain Saïss (France), Sofyan Amrabat, Hakym Ziyech et Noussair Mazraoui (Pays-Bas), Selim Amallah (Belgique), et évidemment Achraf Hakimi (Espagne). 

13 millions d’euros investis par SM Mohammed VI

« Le Maroc travaille véritablement sur sa formation depuis peu de temps, note Enzo Djebali, ancien responsable du recrutement au Stade de Reims. L’Académie Mohammed VI en est le fleuron, et la concrétisation d’une prise de conscience: il n’y avait pas de raison qu’en Afrique, les académies de Jean-Marc Guillou et le Paradou Athletic Club (Algérie) sortent de top joueurs, et pas le Maroc. »

Avant de diriger le centre de formation de l’OM, Nasser Larguet avait été en 2008 l’élu du roi Mohammed VI pour mener à bien ce pharaonique projet, avec un coût de construction de 13 millions d’euros. Directeur technique jusqu’en 2014 de cette structure de 18 hectares (avec 8 terrains de football, une piscine et une salle de musculation) située à Salé (à côté de Rabat), il explique à 20 Minutes où en était alors le football marocain.

Ajoutez à cela des absences aux Coupes du monde 2002 et 2006 (puis 2010 et 2014), et vous comprendez à quel point l’urgence était remontée jusqu’aux oreilles du roi Mohammed VI dans les années 2000.

Nasser Larguet sillonne alors tout le pays pour organiser des dizaines de détections dès l’âge de 9 ans, et la première promotion de l’Académie voit le jour en septembre 2009, avec déjà dans ses rangs Nayef Aguerd. Sur les 57 jeunes sortis durant les quatre années avec Nasser Larguet, 47 sont devenus professionnels, et une douzaine ont rejoint des clubs européens. 

Lire la suite de l’excellent billet de Jérémy Laugier sur : 20Minutes