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Une semaine après le sacre de l’équipe nationale au championnat d’Afrique des nations des joueurs locaux (CHAN), Houcine Ammouta a accordé un entretien au «Matin»

Le Matin : Qu’avez-vous ressenti au moment où Ayoub El Kaabi a soulevé le trophée ?

Houcine Ammouta : J’ai ressenti  beaucoup de fierté. Derrière ce titre, il y avait  beaucoup de travail, et de souffrance. On a été  sous pression. On voulait gagner pour rendre heureux notre public, sans oublier la pression de nos adversaires. 

Je suis fier parce que la victoire finale est l’aboutissement des sacrifices consentis. Ce qui nous rend encore plus fiers, c’est l’appel téléphonique de S.M. le Roi Mohammed VI qui a félicité l’ensemble des composantes de l’équipe nationale juste après le coup de sifflet final.

L’image renvoyée par l’équipe nationale pendant le CHAN  est positive. Aucun dérapage n’est à déplorer.  Quel est votre recette pour bien gérer ce groupe élargi ?

Avant de débarquer au Cameroun, on a mis les choses au clair avec les joueurs. On a insisté sur la discipline.  Tous les joueurs se sont engagés à se montrer exemplaires dans leur conduite, qu’ils jouent ou qu’ils ne jouent pas. On leur a dit clairement que s’il y a parmi eux quelqu’un qui n’accepte pas d’être remplaçant, qu’il  reste au Maroc pour éviter des problèmes.  Heureusement, l’ensemble des joueurs était à la hauteur.

Comment avez-vous vécu les critiques, surtout lors des deux premiers matchs de la phase de groupes ?

Je n’ai rien écouté. Je ne savais pas si les médias applaudissaient ou critiquaient. Le plus intéressant pour moi était le rendement de l’équipe. Et pour être franc avec vous, j’ai aimé la prestation de l’équipe du premier au dernier match.

Certains pensent que nous sommes supérieurs à toutes les équipes. Ils oublient que le résultat d’un match est toujours tributaire de l’effort qu’on fournit sur le terrain et rien d’autre. Depuis notre premier match et jusqu’au dernier, on s’est créé beaucoup d’occasions franches. Et logiquement, on devait en marquer dans 70 à 80% des cas.

Cela veut dire qu’un travail a été fait, puisque nous arrivions à nous créer des occasions de but. Il ne manquait que la finition. Certains critiquaient Ammouta juste pour le critiquer, qu’il gagne ou qu’il perde. Je ne comprends pas comment les mêmes personnes me trouvent mauvais dans le premier match et ensuite bon parce qu’on a gagné 4-0, alors que je suis le même entraîneur.

Comment puis-je être mauvais lors du premier match  et bon dix jours plus tard ? L’analyse des matchs doit se faire sur la base des indicateurs de performance : taux de possession de ballon, nombre de frappes au but, nombre de corners, nombre de fautes en notre faveur, etc.  Malheureusement, on ne s’intéresse qu’aux choses qui n’ont rien avoir avec la performance.

Avez-vous eu des doutes pendant la compétition sur la capacité de l’équipe nationale à conserver son titre ?
Jamais ! J’ai confiance en mes joueurs. Je connais leur qualité. Je connais leur engagement et leur concentration lors des  entraînements. Je vois l’intensité avec laquelle ils préparent les matchs et comment ils sont réceptifs de mon discours. Je savais qu’on allait remporter le titre.
Houcine Ammouta est-il plus heureux avec le titre du CHAN ou celui de la Ligue des champions d’Afrique acquis en 2017 avec le WAC ?

Tous les titres ont une saveur particulière parce qu’ils arrivent après de longs efforts. Le titre avec le WAC a été grandiose, parce qu’il y avait une symbiose avec le public. Il y avait toujours entre 40.000 et 50.000 supporters derrière nous. Avec l’équipe nationale, l’ambiance est différente, parce qu’on évoluait loin de chez nous, mais on savait que l’ensemble des Marocains était derrière nous, puisque nous représentons le Maroc. Le titre du CHAN  est plus fort parce que la responsabilité est grande. 
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