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Interpellé par les présidents des clubs amateurs sur la qualité du gazon synthétique installé dans les stades et qui ont fait l’objet d’un premier appel d’offres en 2014, Fouzi Lekjaa a rejeté toute responsabilité de la Fédération dans ce dossier. «La Fédération n’a rien à voir avec ces marchés qui ont été lancés avant même qu’on arrive à sa tête. Je ne peux donc pas accepter qu’on mêle la FRMF à ce dossier», a-t-il répondu sèchement à son auditoire. Une pique à peine voilée à l’adresse du ministère de la Jeunesse et des sports.

«Ils (les stades) ont coûté plusieurs milliards de centimes, mais au final, le produit installé n’est pas de bonne qualité. Ils ont été couverts de caoutchouc en bas et à la surface, ce qui rend la pratique du football sur ces surfaces quasiment impossible», c’est en substance la critique lancée par certains présidents du football amateur au président de la FRMF, Fouzi Lekjaa, jeudi à l’occasion de la journée d’information sur les clubs amateurs. Une accusation à laquelle Lekjaa a tenu à répondre : «la FRMF n’est pas responsable des stades dont vous parlez». Une pique à peine voilée à l’encontre du ministère de la Jeunesse et des sports puisque c’était lui qui avait lancé les appels d’offres desdits stades et qui a, de surcroît, supervisé la réalisation des chantiers. Pour rappel, le ministère avait effectivement lancé en 2014 un appel d’offres pour le revêtement de 44 stades de gazon synthétique pour un montant de 36 milliards de centimes. «Le Matin »a été le premier journal à révéler que deux produits retenus pour aménager les 44 stades n’étaient pas homologués par la FIFA.

Et seulement six stades sur les 44 seront équipés d’une couche de souplesse qui permet de diminuer la fatigue musculaire des longues périodes de jeu. Ce marché avait suscité plusieurs interrogations à l’époque puisqu’il a été annulé à plusieurs reprises et son cahier des prescriptions spéciales (CPS) a été modifié. Dans le premier appel d’offres, dont l’ouverture des plis était fixée pour le 29 août 2014, toutes les entreprises soumissionnaires devaient avoir des références internationales, notamment la certification «FIFA-Recommended». À la surprise générale, cette condition a été retirée dans le CPS du second appel d’offres. À l’époque, le ministère, interrogé par «le Matin», avait justifié cette modification par le souci de lutter contre la spéculation et le monopole. Un argument peu convaincant quand on sait que la qualité doit primer toute autre considération. De toute façon, on ne peut pas placer sur un pied d’égalité les entreprises qui ont des références mondiales avec d’autres néophytes dans le domaine sous prétexte de vouloir combattre les monopoles. Aujourd’hui, les conséquences de telles décisions se font sentir. Les clubs commencent déjà à se plaindre de la mauvaise qualité du gazon déposé. Pour se démarquer du marché précédent, Fouzi Lekjaa a indiqué que son département n’était responsable que des 60 terrains qui seront livrés incessamment. «Les projets que nous avons lancés ont été supervisés par la direction des équipements conformément aux procédures en vigueur. Personnellement, je ne connais aucune entreprise qui travaille sur ces chantiers, mais je peux vous assurer que les pelouses seront d’une grande qualité».

Source:http://www. lematin. ma/journal/2015/gazon-synthetique_fouzi-lekjaa-tacle-le-ministere-de-la-jeunesse-et-des-sports/227239. html