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Alors que le gouvernement semble opter pour une politique d’optimisation des dépenses, tout laisse croire que la Fédération Royale marocaine de football rame à contre-courant.

L’instance fédérale a dépensé 82 milliards de centimes entre le 1er juillet 2018 et le 30 juin 2019. Un joli pactole pour zéro titre.

Le soutien aux clubs professionnels constitue le poste le plus budgétivore avec 26,7 milliards de centimes, suivi des dépenses liées aux équipes nationales qui se chiffrent à 19,8 milliards de centimes. Fouzi Lekjaa et son équipe ont fait fort en matière de dépenses lors de l’exercice allant du 1er juillet 2018 et le 30 juin 2019.

À lire le rapport financier présenté lundi à l’assemblée générale ordinaire de la FRMF, on voit bien que la Fédération dépense sans compter. Au total, 82 milliards de centimes sont sortis des caisses de l’instance fédérale à la fois pour alimenter les clubs professionnels et amateurs et pour financer les équipes nationales et la Direction technique, sans oublier les charges des Ligues régionales et celles de la participation à la Coupe d’Afrique des nations ou les frais de gouvernance de la FRMF.

En détail, 19,8 milliards ont été injectés dans les équipes nationales (voir tableau 1) et 26,7 milliards distribués aux clubs professionnels, contre 9,2 milliards aux clubs amateurs et 4,4 milliards aux cadres de la Direction technique nationale (voir tableau 2).

En outre, les charges des Ligues régionales ont atteint la barre de 4,5 milliards de centimes, alors que la participation à la CAN a coûté 2,6 milliards de centimes. Les frais de gouvernance de la FRMF s’élèvent, quant à eux, à 4,1 milliards de centimes.

De l’argent qui a coulé à flots lors de cet exercice pour, au final, du pain noir et de la frustration pour les supporters. Des économies sont pourtant possibles partout, sans pour autant nuire à la bonne marche du football national. Des dépenses qui dépassent l’entendement, mais personne n’ose dire que les frais débloqués par la FRMF ne vont pas dans le bon sens. De toute évidence, ces dépenses ne sont pas suivies de résultats.

Aucun président de la FRMF n’a bénéficié d’autant d’argent pour aussi peu de résultats. Au final, les maux du football marocain ne sont pas comme le répètent certains dus au manque de moyens, mais surtout au manque d’idées, de compétences et de sérieux dans le travail, surtout à la base de la pratique.

On aimerait que la FRMF nous dise pourquoi des pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Nigeria, le Cameroun ou le Sénégal arrivent à mettre sur pied des équipes de jeunes compétitives et pas nous, et pourquoi notre équipe première court depuis 1976 derrière une deuxième étoile sur son maillot sans succès.

Une chose est sûre : les déboires des équipes nationales ne sont pas liés au manque de moyens financiers. Nos équipes roulent pratiquement sur l’or.

Avec la même politique et les mêmes hommes qui ont bénéficié du football, sans contrepartie dans les vitrines des trophées. Le résultat sera le même dans un an, deux ans ou dans quatre ans. Et contrairement à ce que dit l’adage, au Maroc, «on ne change pas une équipe qui perd», ni une politique footballistique stérile !