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La situation au Stade Malherbe de Caen, les regrets de la Coupe du monde 2018, les matchs contre le Malawi et l’Argentine, les chances du Maroc, Fayçal Fajr dit tout et n’élude aucun sujet.

Le Matin : On vous a souvent vu aller directement parler aux supporters de Stade Malherbe de Caen mécontents des résultats de l’équipe, comment vivez-vous cette situation parfois tendue ?Fayçal Fajr : C’est difficile, mais c’est ça le football. Il y a des années où tout se passe bien et d’autres pas. Je connaissais la situation du club où je mettais les pieds. Je savais bien l’objectif qu’on avait. Mais c’est comme ça, c’est le football. Aujourd’hui, les supporters sont mécontents, mais en football, tout va vite. C’est sûr que cette situation est difficile pour n’importe quel joueur. Tout joueur rêve de gagner tous les weekends. Malheureusement, c’est la dure loi de football. Il faut accepter et souffrir ensemble.

Est-ce que vous croyez toujours au maintien ?Bien sûr, sinon j’arrête ma carrière. J’y crois. Je crois au groupe, malgré la difficulté. On n’est pas mort. Il reste dix matchs. On a encore la possibilité de se maintenir et on va tout donner pour y arriver.

Êtes-vous satisfait de votre performance individuelle, indépendamment des résultats de l’équipe ?Je ne suis pas quelqu’un qui parle de lui, même si on est premier du championnat. Je suis quelqu’un qui aime parler collectif. Quand vous êtes dans une situation difficile où vous êtes en bas de classement, c’est dur de trouver du positif. Mais moi, je suis satisfait de ma saison et de ce que je fais, mais je peux toujours faire mieux. Tout le monde peut faire mieux, moi en premier je peux faire encore mieux, mais je suis satisfait de ma saison.

Pour les supporters des Lions de l’Atlas, Russie 2018 a été un moment de joie, mais aussi de déception pour avoir quitté la compétition trop tôt. Avez-vous des regrets par rapport à votre Coupe du monde ?Bien sûr que j’ai de gros regrets. Il y a de la déception. Ce groupe qui vit bien mérite un trophée. On a la déception de la Coupe du monde, mais il y a encore des compétitions qui arrivent, notamment la CAN 2019.

Déjà qualifié, le Maroc affronte le 22 mars le Malawi lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2019. Qu’attendez-vous de cette rencontre ?C’est un match comme tous les autres. Pour moi, il n’y a pas de match facile ou moins important. Tous les matchs sont importants. C’est un match qu’on ne va pas prendre à la légère. On va tout faire pour le gagner et terminer premier du groupe. Il faut l’aborder comme le dernier match de la carrière.

L’idée de remporter la prochaine CAN vous trotte-t-elle dans la tête, sachant que cette 32e édition se jouera en Égypte ?On joue toutes les compétitions pour les gagner. Je ne connais pas de nation, ni de club qui joue pour faire de la figuration. On joue la compétition pour la gagner, point barre.

L’Égypte reste quand même un sacré client qui a déjà gagné cette compétition sept fois ?Tout cela reste des statistiques auxquelles les joueurs ne font pas attention. Les statistiques sont faites pour les journalistes qui s’intéressent au nombre de victoires, de buts, ou pour dire que telle équipe est la bête noire de telle autre équipe, etc. Nous les joueurs, on ne prête pas attention à ça. Aujourd’hui, on a un objectif et on va tout faire pour ramener ce trophée au Maroc.

Quels sont vos favoris pour cette CAN 2019 ?Le Maroc.

Le Maroc affronte l’Argentine en amical le 26 mars à Tanger avec ses stars. Est-ce que ce genre du match est une source de motivation supplémentaire pour vous ou un match comme les autres ?C’est un match comme les autres. C’est vrai que c’est un match contre l’Argentine, une grande nation du football avec un joueur comme Messi, ce qui change un peu le contexte du match, mais ça reste un match comme les autres. C’est un match à préparer de la même façon que les autres. On va le préparer de la même manière que celui contre le Malawi. Peut-être que pour les supporters, c’est un match qui acquiert plus d’importance, mais pour nous les joueurs, ça reste un match normal. On respecte nos adversaires. Il ne faut pas considérer ce match comme un cadeau et dire : «oh on va jouer contre l’Argentine, nous aussi on est grande nation du football».

Beaucoup de cadres des Lions de l’Atlas ont rejoint des championnats exotiques des pays du Golfe, cela ne risque-t-il pas d’impacter leur rendement en équipe nationale qui s’apprête à disputer la CAN 2019 ?Non, pour moi, pas du tout. Il faut que les gens arrêtent de polluer l’atmosphère et de manquer de respect pour le football. Ce n’est pas parce qu’un joueur joue dans le championnat espagnol qu’il va être meilleur qu’un autre qui évolue dans la Botola ou dans un championnat du Golfe. Il ne faut pas faire de différence. Il faut respecter les décisions des joueurs.

Il faut que les gens arrêtent de dire que les joueurs qui partent dans des pays Golfe partent pour se faire de l’argent. Ça reste du football. Si le joueur a envie d’être performant et de rester au top niveau, il le restera indépendamment du championnat où il évolue. Il peut faire du travail supplémentaire pour se maintenir au haut niveau.

Si je pars demain dans un pays de Golfe, la situation restera la même, comme si je jouais dans le championnat espagnol. Les gens diront forcément que je suis parti pour l’argent. Mais est-ce que l’argent n’existe pas en Espagne ou en France ? Il faut respecter les décisions des joueurs. Ce n’est pas parce qu’un joueur part dans un championnat du Golfe que son rendement va baisser. Vous êtes l’un des chouchous du public marocain, un mot pour vos fans qui vous suivent ?Je vous aime. Dima Maghrib, dima Maghrib.