Walid Regragui

Dans un entretien accordé à El Pais, le sélectionneur des Lions de l’Atlas, Walid Regragui est revenu le défi de gérer une équipe multiculturelle composée essentiellement de joueurs binationaux.

Seuls 8 des 26 joueurs de l’équipe marocaine à la Coupe du Monde du Qatar sont nés sur le sol marocain. La plupart des Lions de l’Atlas qui ont atteint les demi-finales parlaient moins bien l’arabe que le français, l’espagnol, le néerlandais ou l’anglais. Mais ils ont battu les sélections les plus prestigieuses telles que l’espagnole ou encore la portugaise et la brésilienne.

Interrogé sur le choix difficile des binationaux, Walid Regragui, qui est également binational, a répondu en se référant aux cas des binationaux de façon générale. « Qu’un joueur se nationalise n’implique pas un échec social, c’est juste l’expression d’un sentiment. Que Laporte joue avec l’Espagne n’est pas un échec pour la France. Peut-être s’est-il senti plus espagnol en ayant fait sa formation en Espagne« , a lancé le patron actuel des Lions de l’Atlas.

« Pourquoi Mbappé, qui aurait pu le faire, n’a pas joué avec le Cameroun ou l’Algérie, et a choisi la France ? La normalité, c’est que les joueurs choisissent le pays où ils grandissent. C’est le cas de Brahim Diaz. Il a 23 ans, il doit décider avec qui il veut se marier « , a ajouté Regragui.

Et de préciser : « Seul un binational sait ce qu’est être un binational. Personne ne peut se mettre à la place d’un fils né en Europe de parents marocains, colombiens, péruviens. Moi je suis reconnaissant envers la France, j’y suis né, j’y ai été éduqué et je m’y suis élevé socialement. J’ai joué au foot en France, mais je n’oublie pas l’histoire de mes parents. Tout ce que je demande, c’est que ceux qui jouent avec nous ne le fassent pas par défaut. »