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Arrivé au Raja en cours de la saison dernière, Patrice Carteron a rempli tous les objectifs qui lui ont été fixés par la direction avant de rempiler à la tête du staff technique des Verts. Opposé à l’Espérance de Tunis en Supercoupe d’Afrique, le technicien français a su mener les siens à une victoire 2-1 à Doha. En Botola, il a décroché la deuxième place derrière le Wydad, finalement sacré à deux journées du terme après avoir compté près de 20 points d’avance à un moment de la saison sur son rival casablancais. En signant un nouveau contrat d’un an avec le Raja, l’ancien coach d’Al Ahly s’est fixé de nouveaux objectifs et compte s’offrir les moyens d’y arriver. Il se livre dans cet entretien.

TelQuel: Vous jouerez sur 4 tableaux la saison prochaine. Si vous devez classer ces compétitions par priorité, quel ordre donneriez-vous ?

Patrice Carteron: À titre personnel, je mettrais sur le même pied d’égalité la Botola et la Ligue des Champions. Ensuite je mettrais la Coupe arabe (Coupe Mohammed VI) et la Coupe du Trône. Quand je dis ça, c’est avec beaucoup de respect pour ces deux compétitions, mais c’est important qu’on ancre le club au niveau de la Botola. On a fini deuxième cette saison. Il faut faire au moins aussi bien, voire mieux, pour reprendre la main au niveau du championnat national. La Ligue des Champions c’est parce qu’elle me tient à coeur, car c’est une compétition ou j’ai été au minimum en demi-finale donc j’ai vraiment envie qu’on fasse une grande saison et qu’on se mesure aux meilleures équipes africaines.

La Coupe Mohammed VI, c’est près de 7 millions de dollars pour le champion. C’est quand même une compétition à gagner pour un club en crise financière non?

Si je suis plus mesuré par rapport à cette compétition, c’est à cause de sa formule. Très honnêtement, ça va dépendre du tirage au sort. On doit rivaliser avec des clubs saoudiens multimilliardaires qui ont 7 étrangers dans leurs équipes. Tout se joue donc au tirage je ne peux rien promettre. En Afrique, il y a des choses sur lesquelles on peut rivaliser, mais en Coupe arabe il y a des impondérables et des choses qu’on ne maîtrise pas.

En vue de la saison à venir, quelles sont vos priorités pour la période des transferts ?

Ma priorité est de garder nos meilleurs éléments. Pour moi c’est le meilleur des recrutements parce qu’on a un groupe qui peut encore progresser. On a réussi à prolonger Iajour, notre meilleur buteur. On a également prolongé le contrat d’un joueur comme Soufiane Rahimi et on a gardé notre capitaine, Badr Benoun qui était très sollicité et ce n’était pas facile de le garder.

Pour l’instant le club a bouclé l’arrivée de 4 nouveaux joueurs. Êtes-vous satisfait du mercato?

J’ai tendance à penser qu’on a perdu 1 titulaire et demi (Zakaria Hadraf a signé avec le club saoudien de Damac et Sanad El Ouarfali ne prolongera pas sa période de prêt, NDLR) et on a recruté 4 joueurs qui ont des profils de titulaires. Donc oui, on s’est renforcé.

Pour faire de bonnes choses en Afrique, il faut aussi avoir des joueurs physiques. Fabrice Ngoma (arrivé de l’AS Vita Club cet été) c’est 1m88, c’est un joueur physique, mais aussi très technique qui aura son apport au groupe. Le retour de Mouhcine Moutouali, qui est un enfant du club qui connaît la maison fera un grand bien par sa polyvalence puisqu’il est capable d’évoluer en meneur de jeu ou sur un côté.

Le board fait un grand travail. On se réunit depuis le mois de mai pour préparer la nouvelle saison. En plus des recrutements, durant cette période de préparation, 9 jeunes du club seront intégrés à l’effectif dans le but d’être promus en équipe première.

Vous avez d’autres joueurs en ligne de mire?

Je reste attentif au fait que si on a une opportunité dans le secteur offensif, on ne va pas s’en priver. On y travaille avec le staff. Maintenant entre nos envies et les difficultés, ce n’est pas toujours facile. Le but pour moi est que nos supporters comprennent que je ne vais pas recruter des joueurs juste pour momentanément leur faire plaisir, le but c’est d’être efficaces et compétitifs et vraiment renforcer l’équipe.

Vous avez recruté de grands joueurs. Mais qui dit grands joueurs dit aussi gros égos et tensions. Comment comptez-vous assurer la paix dans le vestiaire ?

Permettez-moi l’expression, mais on ne gagne pas des compétitions avec des moutons. Les joueurs de caractère, on en a besoin pour atteindre nos objectifs. Je préfère ne pas dormir la veille de match, car je ne sais pas quel joueur titulariser puisqu’ils sont tous au même niveau. Personnellement, je considère que ce sont de bons problèmes que je dois gérer. Il y aura forcément des moments difficiles, mais on s’en sortira. Car en tant que coach moderne, on ne peut plus se contenter du travail technico-tactique. Pour être un bon manager, il faut savoir gérer le côté psychologique qui représente 60 à 70% de la réussite, je suis là aussi pour ça, pour trouver les mots.