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Il y a quelques jours, nous vous annoncions en exclusivité le départ de Rachid Taoussi de la sélection nationalemarocaine. Aussitot la nouvelle annoncée, des milliers de marocains ont exprimé leur joie et laissé éclaté leur exaltation. Mais qu’en est-il réellement de cette décision et des ses conséquences sur l’avenir des Lions de l’Atlas, à l’aube d’une compétition africaine qui sera disputée à domicile.

C’était en septembre 2012. A la suite de la défaite du Maroc contre l’équipe deMozambique du coté de Maputo, la Fédération Royale Marocaine de Football décida alors d’écarter le sélectionneur belge de l’époque, Eric Gerets. Il faut dire que depuis quelques temps déjà, l’entraineur belge était dans la ligne de mire des supporters marocains. Eric Gerets avait d’abord dé&ccedilu à cause de sa CAN 2012 ratée, puis à cause de son incapacité à remporter les deux premiéres rencontres de éliminatoires de la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Le match contre le Mozambique f&ucirct le dernier qu’il aura officié. Devant la pression populaire, la FRMF finira par céder. Elle se séparera du Lion de Rekem sans même attendre le match retour.

Un marocain pour le remplacer, la solutionmiracle?

Devant à tout prix trouver un entraineur dans une aussi courte durée, à savoir moins d’un mois, la FRMF privilégiera l’option locale. Il faut dire que ce choix l’arrangeai. Les entraineurs étrangers se succédaient à la tête des Lions de l’Atlas, et aucun n’arrivait à glaner des succés. Ajouté à cela, les polémiques sur le salaire de Gerets ou encore celles sur les professionnels/locaux.

La FRMF fera alors appel à quatre entraineurs qu’elle auditionnera à tour de role. Zaki, figure emblématique de la coupe d’Afrique 2004, Al Amri, l’entraineur du MAT de Tétouan, Fakhir, le récent entraineur du Raja et enfin Rachid Taoussi, tout récemment engagé avec les FAR de Rabat pour un contrat de quatre ans, fait très rare soit dit en passant au Maroc!

C’est finalement Rachid Taoussi qui acceptera de prendre en charge les Lions de l’Atlas. Des Lions de l’Atlas qui sont presque éliminés d’une deuxiéme coupe d’Afrique en l’espace de trois ans, et qui sont obligés de remporter la rencontre avec au minimum trois buts d’avance.

Avant même que cette rencontre et qualification n’aient lieu, tout le public voyait en Rachid Taoussi son sauveur, tout le monde y voyait le prochain Messi. Tous les marocains, faisait preuve d’une na&iumlveté sans précédent, le voyaient comme l’entraineur qui allait rendre au Maroc la gloire perdue pendant ces derniéres années.

Le miracle se réalisa face au Mozambique, les Lions de l’Atlas, à leur tête Rachid Taoussi se sont qualifiés pour la CAN 2013 à la surprise générale.

Une CAN 2013 ratée, Pas si s&ucircr.

Une CAN ratée diront certains. Pas si s&ucircr finalement. Tout d’abord comment peut-on réussir une CAN en ayant disputé que deux rencontres à la tête de la sélection? Ensuite, certains l’oublient souvent maisle Maroc n’a pas été défait à une seule reprise pendant ces trois rencontres de phase finale. Le dernier match contre l’Afrique du Sud verra réellement la sauce prendre. On y verra les lions émancipés comme jamais ils ne l’ont été pendant ces derniéres années. Tellement émancipé que cette rencontre sera élue la comme la meilleur de cette CAN sud-africaine.

Eliminé de la Coupe du Monde, est-ce de la faute de Taoussi?

Il serait totalement aberrant de penser que l’élimination de la coupe du Monde est la faute de Taoussi. Rappelez-vous, c’etait en juin 2012. Eric Gerets était revenu avec un match nul de la Gambie. Rappelez-vous encore, c’était en juin 2012, le Maroc est accroché à domicile par la Cote d’Ivoire. A partir de ce moment là, le rêve d’une Coupe du Monde c’était déjà évaporé. Il fallait non seulement remporter toutes les rencontres suivantes, mais surtout aller battre la Cote d’Ivoire chez elle.

On ne peut mettre cette élimination sur le dos de Taoussi à partir du moment o&ugrave il n’avait officié pendant toutes les rencontres de l’équipe nationale!

Et maintenant. Que va-t-il se passer?

C’est en fait la question à un million de dirhams si je puis me permettre. On vire un entraineur, puis un autre et maintenant on attend. On s’accroche à l’espoir que le nouveau bureau fédéral choisira le meilleur entraineur qui soit.

Le fait est que le public marocain s’est montré indigne. Ne montrant aucun respect pour un entraineur qui avait un contrat de quatre devant lui et qui a quand même décidé de choisir le pays, quand bien même la t&acircche était difficile.

En dehors de cela, le public marocain lorsqu’il exprimait sa joie suite à la démission de Taoussi, savait-il qu’il ne restait au Maroc que cinq rencontres au grand maximum pour préparer sa CAN 2015. Savait-il en effet, que lorsque l’équipe nationale aura l’opportunité de disputer des rencontres amicales, toutes les autres équipes africaines auront à disputer les qualifications pour la CAN 2015 et qu’il serait quasiment impossible de trouver un adversaire de calibre capable de nous montrer nos faiblesses et nous permettre de les retravailler.

Certains commencent maintenant à comprendre le choix du titre de cet article. &Ocirc public marocain, ingrat tu seras Ingrat vis-à-vis de tes semblables. Ce public marocain qui demande aujourd’hui Baddou Zaki à la tête del’équipe nationale, n’était-ce pas le même qui demandait sa démission aprés l’élimination de la Coupe du Monde 2006?

&Ocirc public marocain, tu seras ingrat avec ton équipe nationale en la sifflant à domicile et en lui reprochant par la suite de ne pas remporter ces rencontres. Comment peut-on imaginer cela? Quelle équipe nationale se fait sifflé chez elle dés qu’elle a la moindre baisse de régime?

&Ocirc public marocain, footix tu resteras. Footix n’est peut être pas le meilleur terme à employer, mais il exprime la maniére de penser du supporter marocain. Incapable de réfléchir à long terme et avide de patience. Qualités indispensables pour réussir quelque soit le projet entrepris.

Depuis des années, les marocains s’interrogent sur les causes des déroutes du football marocain. Entre temps, la fédération a changé, les entraineurs se sont succédés, des générations de joueurs ont défilé. On en arrive au constant suivant: Les déroutes ne sont ni la cause de la fédération (même si cette derniére répond à la rue à la moindre alerte), ni celle des joueurs et encore moins des entraineurs. Les déroutes sont la cause d’un public amateur. Lorsque ce dernier comprendra que les succés ne sont pas un hasard et qu’ils sont le fruit d’un travail de dur labeur, à ce moment là, et seulement à ce moment là, le Maroc atteindra des succés.

Beaucoup s’accrochent à l’espoir de remporter la prochaine coupe d’Afrique des nations organisée à domicile. Mais n’est ce pas un peu trop tard? Devient-on champion d’Afrique en préparant une équipe en quatre ou cinq rencontres? Certains me diront que celle-ci est spéciale et qu’elle se joue à domicile et devant notre public. Certes, mais un public qui siffle son équipe ne doit pas s’attendre à ce qu’elle remporte sa rencontre.

Finalement je serai tenté de dire au diable cette CAN 2015! Mais il faut sauver les meubles et se qualifier au minimum en demi-finale.

Le réel objectif pour le prochain sélectionneur ce sera la Coupe du Monde 2018. Nous sommes à cinq ans du début de la compétition, et si nous agissons intelligemment et rapidement, nous serons prêt pour cette échéance.

La balle est dans le camp de la fédération, qu’elle engage un entraineur pour les cinq années à venir, qu’elle le laisse préparer une équipe et qu’elle lui fixe des objectifs évolutifs, sérieux et réalistes.