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À la tête de la Direction technique nationale depuis 2014, Nasser Larguet est revenu pour «Le Matin »sur les principales réalisations de son département.

En attendant les résultats de l’audit initié par la Fédération Royale marocaine de football, Larguet considère que les fondations d’un football sain basé sur la formation des jeunes joueurs sont posées, mais qu’il y a encore plusieurs aspects à améliorer. Le Matin : Votre contrat est arrivé à échéance le 30 juin dernier.

On aimerait savoir quelle est votre situation contractuelle : occupez-vous toujours le poste de directeur technique national ou assurez-vous uniquement l’intérim ?

Nasser Larguet : Écoutez, on n’en sait rien. C’est une question qu’il faut poser au président de la FRMF. Aujourd’hui, je fais mon travail professionnellement. Vous avez utilisé un terme très adapté à la situation, à savoir intérim ou pas intérim. Pour l’instant, la décision de la Fédération est de maintenir la direction technique nationale, avec moi à sa tête jusqu’à fin décembre. Si la DTN devait être remplacée, je me ferais un devoir et une grande responsabilité de remettre tous les dossiers du travail qui a été fait depuis quatre ans. Si je suis maintenu, il va falloir travailler sur les ressources humaines qui nous tiennent à cœur. Les ressources humaines, c’est ce qui fait la force d’une action.

Est-ce que vous comprenez ceux qui établissent le bilan de la Direction technique nationale en se basant uniquement sur les résultats des équipes nationales de jeunes ?

Dernièrement, nous avons travaillé avec des personnes du bureau fédéral mandatées par le président de la Fédération pour travailler sur les centres régionaux. L’un d’eux sera prêt au mois de janvier à Saïdia.

Nous avons émis l’idée que pour accompagner et aider les centres de formation, il faut que ce soit une volonté du dirigeant du club. Le dirigeant va écrire à la Fédération pour dire : «Je suis prêt à m’investir dans la formation et répondre au cahier des charges de la Fédération. « La Fédération a un cahier des charges pour les centres de formation. Le président accomplit cette étape-là, il montre sa volonté de faire de la formation, donc il va la lier à l’équipe première. À partir de là, la Fédération devra y aller avec une commission, dont la DTN, pour vérifier si effectivement le club répond au cahier des charges. Lorsqu’il aura effectivement répondu au cahier des charges, on lui donnera l’autorisation d’exercer, de faire de la formation, ce qui lui donnera aussi le droit d’avoir des conventions de formation, de se protéger.

Rappelez-vous ces derniers temps, le MAT s’est élevé contre le Raja qui, soi-disant, lui a piqué des joueurs. Même nous, quand on était à l’Académie, on nous accusait de piquer des joueurs. Mais aucun joueur n’a de lien juridique avec le club, si ce n’est sa licence. Et sa licence est une licence amateur, tous les ans, il peut partir.

La convention de formation lie le joueur au club pendant la durée de sa formation et implique aussi le club, qui a des devoirs envers le gamin. C’est-à-dire le scolariser, le suivre médicalement, etc. Souvent, la FRMF octroie des subventions aux clubs pour qu’ils fassent de la formation, mais généralement cet argent n’arrive pas à la formation. Les dirigeants le distribuent à l’équipe première.

Avez-vous le moyen de vérifier où va cet argent ?Le président de la FRMF a pris une décision, en faisant une note aux présidents de clubs que cette somme-là sera contrôlée par la Fédération et ne sera pas distribuée aux clubs. Il nous a demandé de trouver un préparateur physique et un directeur de la formation et du matériel pour les centres payés par cette somme.

C’est-à-dire que s’il restait un reliquat à la fin de la saison, il serait donné aux clubs pour payer les frais liés à la formation. Aujourd’hui, on a amorcé la pente avec cette idée. Je dirais qu’elle est à revoir, elle n’est pas totalement satisfaisante. Il faut donner le droit aux clubs, comme je l’ai dit, d’avoir la volonté de faire de la formation. Par contre, cet argent-là devra être contrôlé par la Fédération.