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Le marché des transferts, qui ouvre ce mardi 1er janvier en France et en Angleterre avant l’Espagne et l’Italie, pourrait atteindre des sommets en Europe avec l’assouplissement des règles par l’UEFA.

« Le mercato d’hiver est un marché d’ajustement.   »Cette formule toute faite entendue mille fois dans la bouche des consultants et des entraîneurs à l’approche du marché hivernal des transferts devrait être un peu moins à la mode en 2019. Le deuxième marché de la saison (après celui de l’été 2018), qui s’ouvre le mardi 1er janvier en France, en Angleterre et en Allemagne ainsi que dans de nombreux pays européens, avant l’Espagne (le 2) et l’Italie (le 3), devrait permettre d’établir un nouveau record d’investissement (voir ci-dessous). D’abord parce que les puissants clubs anglais au sommet de la pyramide vont une nouvelle fois inonder le marché de leurs liquidités. Ensuite parce que les nombreux clubs bâtis sur le modèle économique de l’AS Monaco ou de Lille, fondé sur la recherche des profits rapides générés par la revente de jeunes joueurs, vont encore profiter à plein de cette manne venue d’outre-Manche. Et enfin parce que l’UEFA a récemment adopté une règle qui va bouleverser la donne. La tête pensante du football européen En mars dernier, la tête pensante du football européen a libéralisé le mercato d’hiver en autorisant désormais un joueur à disputer une compétition européenne dans deux clubs différents au cours d’une même saison, ce qui était impossible jusque-là. Concrètement, cela signifie qu’un Cristiano Ronaldo pourrait, s’il revenait au Real Madrid avant le 31 janvier 2019, jouer les 8es de finale de la Ligue des champions avec le club espagnol après avoir pris part à la phase de groupes avec la Juventus Turin. Et pourquoi pas participer plus tard à l’élimination de la Vieille Dame… Pour l’esprit sportif, on repassera, mais l’UEFA n’a fait que s’aligner sur le système en vigueur depuis de nombreuses années dans les championnats nationaux. En effet, rien n’empêche un joueur de défendre les couleurs de deux clubs d’une même ligue au cours d’une même saison s’il change d’équipe en janvier. Les agents de joueurs peuvent se frotter les mains. Mais cette ouverture des vannes va d’abord profiter aux géants européens en leur offrant de vraies opportunités de renfort en vue de la Ligue des champions. Même si l’intégration d’un joueur en cours de saison est parfois délicate, les dirigeants hésiteront moins à avancer un transfert qui aurait pu attendre l’été les années précédentes. Distancé en championnat et de la course à la sacro-sainte C1, Manchester United aurait tout intérêt à exploiter cette réforme en janvier. Les Red Devils lorgnent d’ailleurs le Brésilien de la Juventus Turin, Douglas Costa, avec un chèque de 60 millions d’euros à la clé. Dans la même logique, le FC Barcelone voit d’un très bon œil le recrutement du milieu français Adrien Rabiot (entre 5 et 10 M€), lui aussi éligible pour la C1 et qui a acté son départ du Paris SG. Marseille toujours en quête d’un grand attaquant Même si l’incertitude pèse toujours sur sa capacité d’investissement en raison de l’enquête en cours concernant une possible enfreinte au fair-play financier, le Paris SG rêve de trouver chaussure à son pied dans l’entrejeu. « C’est très facile : un autre Verratti et un autre Marquinhos et je serai heureux », a lâché en plaisantant l’entraîneur Thomas Tuchel, évoquant ses souhaits. Le Néerlandais Frenkie de Jong, qui a joué pour l’Ajax Amsterdam (qualifié pour les 8es de finale de la C1), est dans le viseur de plusieurs grands d’Europe (Barcelone, Bayern Munich) mais le club de la capitale est bien placé avec une transaction qui ne s’établira pas à moins de 70 millions d’euros. Dans l’ombre des champions de France, la Ligue 1 devrait être beaucoup plus raisonnable même si l’AS Monaco, l’Olympique de Marseille ou encore Lille vont s’agiter. Relégables, les Monégasques de Thierry Henry devront impérativement recruter quatre ou cinq joueurs expérimentés pour quitter la zone rouge. L’OM reste en quête du fameux grand attaquant tant attendu (le Niçois Mario Balotelli ?) mais il faudra libérer une place, soit Kostas Mitroglou ou Valère Germain. Enfin, le LOSC s’apprête à laisser filer plusieurs de ses joueurs (Jonathan Bamba, Thiago Mendes ou Nicolas Pépé) à forte valorisation après une brillante première moitié de saison. Il faudra remplacer ces cadres et éviter de perdre trop de plumes pour conserver une chance de se qualifier pour la Ligue des champions. Une équation difficile à résoudre avant la fermeture du mercato, le 31 janvier prochain.