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A voir la crise financière qui secoue plusieurs clubs de l’élite, on se demande si on a effectivement un championnat et des clubs professionnels. Des clubs sans stades, d’autres sans le moindre sou et des joueurs qui font des débrayages ou menacent d’en faire. Voilà à quoi se résume le professionnalisme à la marocaine.

La plupart des clubs de l’élite censés honorer le cahier des charges imposé par l’instance suprême de notre football n’ont pas les moyens de s’acquitter de leur devoir envers leur employé, c’est-à-dire les joueurs qui vivent exclusivement de la pratique du football. Ainsi même le Wydad, considéré comme l’une des locomotives du ballon rond national, se trouve confronté à des problèmes financiers. Mardi au lendemain de la victoire ramenée de Meknès, les coéquipiers de Nadir Lemyaghri ont refusé de s’entrainer tant que le comité ne leur aura pas payé leurs arriérés. Devant cette situation, Baddou Zaki, ancien professionnel en Espagne, a dû faire amende honorable, estimant que les joueurs avaient le droit de revendiquer leur dû. D’après certains joueurs, il semblerait qu’à part les salaires qui sont à jour, les primes de signature sont toujours en suspens ou partiellement payées. Akram et son comité, fort embarrassés par ce probléme, ont promis de faire le nécessaire pour le résoudre à la veille du déplacement à Al Hoceima et les joueurs ont alors revêtu leurs survêtements et devaient, en principe, reprendre les entrainements hier mercredi.

La situation financière des joueurs inquiétanteA Meknès la situation est encore plus catastrophique puisque le président du comité directeur du club et le président de la section football Aboukhadija se rejettent la responsabilité concernant la trèsorerie du club. Sans rentrer dans les détails du conflit qui oppose les deux hommes, disons que ce sont les joueurs qui souffrent le martyre puisqu’ils ne sont pas payés. Du coup, leur rendement s’en ressent sur le terrain et la situation qu’ils occupent en bas du tableau met en péril l’avenir du CODM chez l’Elite 1. Le Difaa El-Jadida est également confronté à ce problème puisque le comité attend toujours une rentrée d’argent de la part de l’OCP pour s’acquitter des salaires et primes des  joueurs doukkalis lesquels vivent une situation calamiteuse caractérisée par quatre défaites successives.

Le Moghreb Fès, autre gros bras du championnat, était sur le point de déclarer forfait devant le refus des joueurs de participer à la rencontre face au Chabab Rif Al Hoceima. En effet, à une demi-heure du coup de sifflet du début de la rencontre, les tractations se poursuivaient entre le comité et les coéquipiers de Samir Zerkroumi. Finalement, le Moghreb de Fès a disputé la rencontre après la promesse qui a été faite aux joueurs d’être payés dans les heures ou jours qui viennent.

Si des équipes comme le Wydad, le Moghreb de Fès et El-Jadida sont dans de telles situations, on se demande comment vivotent le Raja de Beni Mellal, le WAF, le KAC ou encore le Hassania d’Agadir. On ne peut pas parler de professionnalisme alors que certains clubs sont privés de stade et que d’autres tirent le diable par la queue, c’est tout simplement inacceptable.