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Au lendemain d’une victoire des U17 du Maroc contre leurs homologues du Gabon, le manager des équipes de jeunes Pim Verbeek a bien accepté d’accorder une interview exclusive à Lionsdelatlas. ma.

– Bonjour Mr Verbeek. Tout d’abord félicitations pour la victoire d’hier. C’est toujours un plaisir de voir une équipe du Maroc jouer de la sorte et remporter haut la main une rencontre.

Pim Verbeek : Merci, je suis très satisfait du rendement de cette équipe. Surtout pendant la premiére période. C’était un bon match et ça s’améliora pendant les prochaines rencontres.

– Nous allons tout d’abord commencer par vous présenter. Beaucoup de personnes vous voient comme le manager des équipes de jeunes du Maroc. Mais quel est en fait votre vrai role, vos vraies missions?

Pim Verbeek : Je suis en charge de toutes les équipes de jeunes du Maroc. L’équipe olympique(U23) , les U 20 ainsi que les U17. J’ai la responsabilité des qualifications pour les jeux olympiques, les coupes d’Afrique et les coupes du monde en l’occurrence. Ce sont mes objectifs et c’est en cela que réside l’intérêt de mon travail. Je suis aussi en charge des sélections. C’est à vrai dire un gros travail.

– Que ce soit en tant qu’assistant de très grands managers connus sur le plan mondial, d’entraineur et même de sélectionneur. Qu’elle est d’aprés vous la différence entre être en charge d’un club et être en charge d’une ou plusieurs sélections?

Pim Verbeek : La différence est énorme. Lorsque vous êtes entraineur d’un club, vous avez à votre disposition des joueurs sept jours sur sept pendant 40 ou 45 semaines par an. Lorsque vous êtes sélectionneur, au mieux les joueurs arrivent le lundi.

Vous disposez donc de quatre ou cinq jours pour travailler avec eux et ensuite vous enchainez avec la compétition. Par la suite, les joueurs rentrent dans leurs clubs respectifs et vous ne les revoyez plus pendant longtemps. C’est pour cela que le travail de sélectionneur est très difficile. Une autre différence qui à mon sens est importante à rappeler, c’est qu’en tant que sélectionneur vous avez la charge de sélectionner les meilleurs joueurs. En tant d’entraineurs, vous évoluez pendant toute l’année avec le même groupe.

L’autre spécificité du Maroc c’est que les joueurs viennent de plusieurs pays différents, ils évoluent en France, en Espagne, en Italie, en Belgique, au Maroc, etc. Vous devez jonglez avec ces différents systémes pour bâtir une équipe capable de jouer les premiers roles. C’est en fin de compte un gros challenge.

– Pim, Quelle est votre philosophie de jeu? Et essayez vous de l’appliquer au Maroc?

Pim Verbeek : La premiére chose à laquelle vous devrez prêter attention est la qualité des joueurs dont vous disposez, cela influence la maniére avec laquelle vous allez jouer par la suite. L’idée principale de ma philosophie de jeu est de controler le jeu en lui-même, garder le ballon, créer des combinaisons créatives et innovantes. En défense, l’idée est de récupérer tous les ballons le plutot possible et le plus loin des cages possible. Ca se rapporte à une philosophie de jeu plutot à la hollandaise.

– Lorsque vous étiez sélectionneur de l’Australie, vous aviez dis que le football australien souffraient de certains problémes. Quels sont selon vous les problémes du football marocain?

Pim Verbeek : Je ne peux rien vous dire là-dessus. Ce n’est pas mon travail de vous parler des problémes du football marocain. Moi, je ne rencontre aucun probléme dans mon travail. J’ai une très bonne équipe olympique et de très bonnes équipes de jeunes.

– Nous ne parlons pas des problémes de l’équipe A bien évidemment. L’idée c’est d’avoir votre impression sur la situation du football marocain en général, la formation, les infrastructures&hellip

Pim Verbeek : J’aurai besoin de beaucoup plus que quelques minutes pour répondre à cette question. On y passerait des heures et on n’y apportera pas forcément toutes les réponses. Encore une fois, les équipes dont j’ai la responsabilité font de l’excellent travail. On a de bons joueurs, de très bons joueurs eu Europe, de très bons coachs ici au Maroc, je pense notamment à Benabicha et El Idrissi. Je n’ai vraiment aucun probléme et je suis satisfait.

– L’année derniére, avec les U23 vous aviez atteint la finale de la coupe d’Afrique des Nations organisée au Maroc, vous aviez dit que l’objectif principal c’était la qualification pour les Jeux olympiques et vous l’aviez réalisé. Quels sont vos objectifs pour cette CAN U17?

Pim Verbeek : Nous avons deux objectifs. Le premier c’est bien sur de se qualifier à la coupe du Monde des U 17 qui aura lieu aux Emirats Arabes Unis. Cela passe notamment par la qualification aux demi-finales. Une fois qu’on sera en demi-finales, notre qualification à la coupe du monde sera assurée, et l’objectif à ce moment là, ce sera de remporter ce tournoi.

– Vous prospectez beaucoup en Europe, Il y a-t-il de vrais talents avec de vrais potentiels?

Pim Verbeek : Oui c’est indéniable. C’est un potentiel énorme et cela concerne tous les pays et toutes les catégories d’âge des équipes nationales. Vous n’imaginez pas à quel point cela a été difficile de ne sélectionneur que 18 joueurs sachant qu’il y a une base très large. Ajoutez à cela la grande qualité des joueurs de l’Académie Royale Mohamed VI qui forme elle aussi de grands talents. Ce travail est un travail à long terme et je pense que dans l’avenir nous aurons à notre disposition un énorme potentiel.

– En parlant de l’académie royale, est ce que l’une des missions n’est pas de suivre justement cette formation de jeunes?

Pim Verbeek : Non absolument pas. Je ne suis responsable que des sélections de jeunes. Les académies et les centres de formation ne rentrent pas dans le cadre de mes missions.

– Avez-vous eu des difficultés à convaincre les joueurs de porter le maillot marocain? Avez-vous eu des difficultés à convaincre les clubs de mettre les joueurs à votre disposition?

Pim Verbeek : Il n’y a eu aucune difficulté à convaincre les joueurs d’opter pour le Maroc. Je n’ai bien évidemment pas parlé à tous les joueurs, parce que je ne fais pas ce travail tout seul, mais aucun de nous n’a eu de difficultés à convaincre les joueurs de porter le maillot marocain. Les grands clubs c’est une autre affaire, parfois ils sont bien évidemment réticents à l’idée de libérer leurs joueurs aussi tot, surtout lorsqu’il s’agit de sélections en dehors de l’Europe. Les clubs de seconde zone sont eux beaucoup plus coopératifs et apportent leur soutien à leurs joueurs.

– Beaucoup de supporters suivent de prés les performances de Hachim Mastour (Milan AC) et Mounir El Haddadi (FC Barcelone). Comptez-vous les appeler en équipe nationale du Maroc?

Pim Verbeek : Nous l’avons déjà fait. Tous les deux souhaitent évoluer respectivement pour l’Italie et l’Espagne.

– Une question sur le championnat marocain, Suivez-vous la Botola?

Pim Verbeek : Non je ne la suis pas. Je me consacre pour le moment à l’équipe U17, et il n’y a pas de championnat U17 au Maroc.

– Avez-vous une relation avec Rachid Taoussi? Avez-vous mis un systéme de collaboration ensemble?

Pim Verbeek : Non. Bien évidemment, je le connais et je l’ai rencontré. Lui est en charge de l’équipe A et moi des équipes de jeunes. Il vient voir nos matchs mais il n’y a pas collaboration ou de communication entre nous.

– Il n’y aaucune stratégie de coordination du travail entre les équipes de jeunes et l’équipe A?

Pim Verbeek : Non aucune. Moi je le fais pour les équipes de jeunes mais pour l’équipe A, cela ne fait pas partie de mes missions. Monsieur Taoussi a ses propres objectifs et moi j’ai les miens.

– Toutes les missions dont vous avez eu la charge n’ont jamais dépassé 3 ans. Vous en êtes à la 3éme année de votre collaboration avec la FRMF. On s’interroge donc sur votre avenir&hellip

Pim Verbeek : Je dispose encore d’un an sur mon contrat. Il n’y a donc aucune raison de commencer à penser ou à chercher un autre travail. Je suis très heureux au Maroc, je suis aussi très concentré sur la qualification au deuxiéme tour et donc la qualification en coupe du monde. Mais c’est le football, et vous savez que tout peut arriver dans le football. Néanmoins, je compte finir mon contrat quoi qu’il en soit.

– Pim Verbeek, un dernier mot pour les supporters de l’équipe nationale, et pour les lecteurs de Lionsdelatlas. ma

Pim Verbeek : Vous savez, ça fait trois ans que j’habite au Maroc. J’adore la maniére avec laquelle les marocains supportent leur équipe nationale. C’est vraiment fantastique. C’est un peuple qui aime vraiment le football. Je leur demande tout simplement de croire en leur équipe et de continuer de la supporter.