Ahmed Kantari est l’une des sept recrues de l’inter-saison lensoise. L’international marocain a accepté notre demande d’interview. Au menu : son inter-saison, sa préparation, son arrivée au RC Lens et bien sûr, plusieurs questions sur l’Equipe Nationale. Confessions.
Tout d’abord,comment allez-vous Ahmed ? Votre retour est prévu pour quand ?
Salam Oulaikoum. Je vais très bien. Pour mon retour,il est prévu dés demain (ndlr: Le RC Lens se déplace au stade Océane pour affronter le Havre à 14h,heure française).
C’est un nouveau départ cette saison avec votre transfert au RC Lens, quelle est la raison principale qui vous a fait choisir le club Sang et Or?
Tout d’abord, le projet est très intéressant avec une envie de remonter dans l’élite dés cette saison. Il y a aussi le fait qu’on connait tous l’histoire du RC Lens, c’est un club historique avec un public magnifique. Jouer devant 30000 personnes tous les quinze jours est incroyable. Le centre d’entraînement du club est, d’excellente qualité. Les conditions sont parfaites pour nous préparer à chaque rencontre. Le facteur Kombouaré aussi a été pesant, le fait que j’ai déjà travaillé avec lui par le passé (ndlr: avec les équipes de jeunes au PSG au début des années 2000) et que ça s’est super bien passé a été important dans ma décision de rejoindre le club. Un petit peu certes. J’ai signé un contrat de plusieurs saisons.
Aucun club de Ligue 1 ne s’est manifesté cet été pour vous enroler ?
Si, il y a quelques clubs de Ligue 1 et même des clubs anglais qui se sont manifestés. Mais le projet lensois m’a vraiment motivé. Je ne voulais pas m’engager dans un club qui a pour projet principal, le maintien comme le Stade Brestois. Certes le RC Lens est en Ligue 2, mais j’ai signé pour plusieurs saisons. Et le club est ambitieux.
Comment s’est passée votre préparation d’avant-saison ? Différente de celle des clubs de Ligue 1 ?
Ma préparation estivale a été tronquée. Le fait que j’ai signé tard au RC Lens ne m’a pas aidé. Donc, au début, j’ai commencé la préparation d’avant-saison seule. J’ai dû la peaufiner avec le club. De plus, le début de saison avec le RC Lens a été assez chargé, on a eu 5-7 matchs en même pas 25 jours. L’accumulation de matchs a pesé physiquement et la rechute que j’ai avec cette tendinite au tendon d’Achille que je viens à peine de guérir est dû à cela, je pense.
Avec l’arrivée d’investisseurs azéris à Lens, quels sont les objectifs pour cette saison de Ligue 2 ?
C’est clair. On ne va pas se cacher. L’objectif c’est la montée. On a l’équipe, le staff et les supporters pour. C’est certain.
Vous avez sollicité Zakarya Bergdich (ndlr : formé au RC Lens, il a rallié cet été le club de Valladolid en Liga) pour avoir quelques informations sur le club avant de signer ?
Oui, bien sûr. J’en ai parlé avec Bergdich et Hermach en sélection dés le mois de juin, car j’avais déjà des contacts avancés avec Lens. Et ce que je peux dire, c’est qu’ils m’ont dit que du bien du club. Ce qui a renforcé mon choix de rejoindre les Sang et Or.
Selon vous, quels clubs candidatent à la montée pour cette saison 2013-2014 ?
En début de saison, Angers a été bon. Il va falloir faire attention à cette équipe. Caen également peut prétendre à la rentrée. Je pense qu’il y a plusieurs équipes qui vont se battre pour monter en Ligue 1. Lens en fait partie.
La qualification au Mondial 2014 manquée,le Maroc se tourne vers « sa» Coupe d’Afrique des Nations qui se déroulera en 2015,est-ce que l’équipe Nationale est prête, selon vous?
Il y a encore du travail. La sélection n’est pas prête aujourd’hui. C’est certain. Mais notre objectif, c’est d’être prêt pour janvier 2015. On a un groupe de joueurs intéressants. Avec ce groupe, on est capable de faire de belles choses. Désormais, il faut se dire qu’on n’a rien sans travail. Le temps est de notre coté. On a un an et demi pour créer des automatismes et une cohésion dans notre sélection.
A votre avis, quel est le rang du Maroc sur le continent africain? Est-elle devenue une nation « lambda» sur la scéne africaine?
Avec expérience, je vois qu’il y a encore une certaine crainte du Maroc quand on se déplace en Afrique. Notre sélection est chargé d’histoire. Il y a toujours ce respect envers le Maroc. Mais le respect se gagne sur le terrain. Il faut donc enchaîner les bonnes performances dans nos prochains matchs amicaux afin d’arriver à la CAN avec un certain statut.
Vu de l’intérieur, le probléme est-il plus « mental » ou « technique » en équipe Nationale ?
Je dirais un peu des deux. Il y a un traumatisme dans la sélection. Il ne faut pas se mentir. Le manque de confiance est criant. Il faut donc enchaîner les bons résultats afin que notre confiance augmente. Footballistiquement parlant, on peut encore mieux faire. Le travail est encore vaste. On a énormément de choses à peaufiner, c’est sûr.
Vous parlez de l’équipe Nationale avec un partenaire en dehors des semaines internationales ?
Oui, je parle beaucoup avec Adil Hermach, Mehdi Benatia, Kamel Chafni et Younés Belhanda en dehors des semaines internationales. Cette Coupe d’Afrique 2015 nous tient vraiment à c&oeligur. On veut monter une équipe compétitive et faire de belles choses dans un an et demi.
Depuis le retrait de Houcine Kharja, qui est le leader naturel de la sélection ?
Il n’y a pas un leader naturel dans la sélection. Il y a plusieurs cadres dans la sélection comme Mehdi Benatia, Adil Hermach ou moi. Cela fait déjà plusieurs années qu’on évolue en sélection. On essaye de véhiculer le message que chacun doit prendre ses responsabilités. Et c’est par cela que la cohésion du groupe et que la sélection redeviendra forte
Êtes-vous entretenu avec Rachid Taoussi ces derniers temps? La hiérarchie vous met derriére Mehdi Benatia et Issam El Adoua, pensez-vous avoir une chance d’être titulaire pour les prochaines échéances? Et avec vos blessures à répétition et celles de Mehdi Benatia, comment le sélectionneur peut mettre en place une charniére centrale solide et complémentaire au fil des rencontres?
A chaque rassemblement de la sélection, toutes les cartes sont redistribuées. La concurrence est saine. Par exemple, pour le brassard de capitaine, le turn-over se fait naturellement. Aprés, le sélectionneur a mis en place un systéme avec trois défenseurs lors du dernier match contre la Cote d’Ivoire, la semaine derniére. Nous suivons les directives du coach. Il faut juste que tout le monde répondent présent à chaque sélection. Tout simplement
Aprés 13 sélections avec l’équipe Nationale, quel a été le moment le plus difficile ?
Notre élimination en phase de poules au Gabon, lors de la CAN 2012 a été difficile . On était parti avec beaucoup d’ambitions . Cette élimination prématurée a été très dur à accepter .
Et d’un point de vue positif, l’événement inoubliable que vous avez vécu en sélection ?
Notre match contre l’Afrique du Sud lors de la derniére CAN, en janvier. Le match fût spectaculaire malgré le match nul et l’élimination. C’est le Maroc qu’on aime voir jouer: entreprenante, offensive, qui ne calcule pas.
Un dernier mot pour les lecteurs de LDA?
Je lis souvent le site et j’apprécie votre travail quotidien. Désormais, nous avions tous comme objectif la CAN 2015. Que ce soit les joueurs, le staff, les journalistes ou les supporters. Mettons en place un esprit positif afin que nous allions unit dans cette CAN qui sera très spécial pour le peuple marocain.