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Cette semaine, Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d’Or France Football, a écrit un nouveau chapitre de sa légende en inscrivant un but lunaire, en Ligue des champions face à la Juventus (0-3).

CR7 a décollé comme une fusée et a décroché la lune avec une bicyclette d’une rare amplitude. Un geste d’instinct, réalisé dans un match à fort enjeu, qui nous a replongé dans les images du passé où les grands joueurs ont eu souvent rendez-vous avec des retournés acrobatiques : Van Basten, Rivaldo, Rooney ou Ibrahimovic pour ne citer qu’eux. Plus loin dans le passé, dans un autre siècle, un Marocain s’est envolé vers les cimes. Mustapha Hadji fait partie de cette caste prestigieuse des amateurs de la bicyclette. Pas un retourné dans le vent, un geste qui a retourné la grande Egypte (expression cher à notre confrère Frank Simon, auteur du blog « L’Afrique, c’est foot » sur Francefootball. fr) en 1998 au Burkina Faso lors de la Coupe d’Afrique des Nations. Hadji nous raconte : «Ce match, je ne devais pas le disputer. J’étais fiévreux. On a joué dans une chaleur étouffante vers 16 heures à Ouagadougou. Henri Michel (le sélectionneur du Maroc) n’a rien voulu savoir. Il savait que j’étais un peu la bête noire des Pharaons, il m’a aligné. « Au Burkina Faso, ce 17 février 1998, le Maroc et l’Egypte se retrouvent dans une sorte de finale du groupe D, également composé de la Zambie et du Mozambique. Comme à chaque fois, la rencontre entre Marocains et Egyptiens a une saveur particulière avec une rivalité exacerbée. Et cela tourne souvent en faveur des premiers. Cette rencontre n’a pas dérogé à la règle et elle restera même dans l’histoire comme l’une des confrontations les plus marquantes entre les deux pays. «Après celui de Ronaldo, qui est tout simplement magique, on m’en a reparlé comme jamais »En cette année de Coupe du Monde, un joueur est au sommet de son art. Mustapha Hadji, le plus Brésilien des Maghrébins, qui va réussir des prestations exceptionnelles avec le Maroc lors de cette année 98, avec notamment un but d’anthologie face à la Norvège à Montpellier lors du Mondial. Mais face à l’Egypte, l’attaquant va marquer les esprits et prouver qu’il a aussi des ailes. On joue la 90e, le score est de 0-0. «C’est simple, soit le ballon finissait à Ouarzazate, soit il finissait dans les filets», assène Hadji, sélectionneur adjoint du Maroc. Sur le côté droit de l’attaque marocaine, Ahmed El Bahja mystifie le latéral égyptien, qui finit les fesses sur le gazon, et centre dans la surface. «Je suis au point de penalty. Le ballon est assez puissant. Là, je ne réfléchis pas. Je décolle et j’envoie tout ce que j’ai», se souvient-il. Quand on revoit les images, Hadji décolle avec une verticalité incroyable, et se déploie pour battre Nader El Sayed, d’un ciseau exceptionnel. «Oui, après celui de Ronaldo, qui est tout simplement magique, on m’en a reparlé comme jamais. Alors avec un collègue, on l’a visionné plusieurs fois. Il pense que j’ai été aussi haut voire peut-être plus haut que Ronaldo, mais la principale différence c’est que dans celui de Cristiano, le ballon retombe vers le petit filet alors qu’au sujet du mien, il conserve la puissance et une trajectoire rectiligne», analyse Hadji. «Ce geste, je le faisais constamment à l’entraînement »Au-delà de ce fameux but, Mustapha Hadji explique surtout qu’il avait une sacré baraka face aux Pharaons : «C’était un but marqué à la dernière seconde. J’ai toujours été béni d’Allah contre l’Egypte. Aujourd’hui, les Egyptiens m’accueillent toujours très bien chez eux malgré ce but qui restera ma plus belle réalisation. « Un geste réalisé à l’instinct ? «Franchement, je le faisais constamment à l’entraînement. Celui que j’aimais regarder faire, c’était Marco Van Basten. « Au pays des tulipes, le vélo est une culture. Hadji, lui, a importé la bicyclette en Afrique lors de cette CAN 1998. Seul hic, c’est bien l’Egypte qui finira cette compétition tambours battants avec, à la clé, une victoire en finale contre l’Afrique du Sud (2-0).