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À 34 ans, Mbark Boussoufa dispute sans doute sa dernière Coupe d’Afrique des nations. Le petit milieu de terrain de l’équipe du Maroc a pourtant rarement paru aussi précieux aux « Lions de l’Atlas « que durant cette CAN 2019 en Égypte. Il a ainsi été élu « homme du match « deux fois depuis le début de la compétition.

« Ce n’est pas le plus important d’être élu l’homme du match ou de savoir qui a marqué le but. Le plus important, c’est de se qualifier.  « À 34 ans, Mbark Boussoufa n’a plus le temps de s’attarder sur les distinctions personnelles comme celles qu’il a reçues lors de la CAN 2019, après des victoires face à la Namibie (1-0) et à l’Afrique du Sud (1-0). Le petit milieu de terrain en a déjà collectionné suffisamment en clubs, notamment en Belgique où il a vécu ses plus belles saisons entre 2004 et 2011.

En Égypte, Mbark Boussoufa dispute sa troisième Coupe d’Afrique des nations, après une élimination au premier tour de la CAN 2012 et une sortie en quarts de finale de l’édition 2017. Forcément, il espère aller beaucoup plus loin pour ce qui est peut-être sa dernière phase finale avec les « Lions de l’Atlas ». « Le Maroc n’avait jamais gagné ses trois premiers matches. C’est donc la première fois pour moi, savoure-t-il ce 4 juillet au Caire lors d’une conférence de presse avant un huitième de finale face au Bénin.  Mais mon cas personnel n’est pas vraiment important. Si je suis là, c’est pour mon pays ».

Le Maroc n’est pas la terre natale de Moubarak « Mbark « Boussoufa. Ce dernier est né à Amsterdam où il a appris le football, notamment au sein de la prestigieuse Ajax. Il y a développé ce sens du jeu et cette intelligence tactique qui font aujourd’hui le bonheur d’Hervé Renard, le coach de la sélection marocaine. « Ça fait quarante mois qu’on travaille ensemble, souligne le Français, arrivé en février 2016.  C’est un joueur qui m’aura marqué, qui restera dans mon cœur. Sur le terrain, c’est quelqu’un d’exceptionnel. C’est pour ça que je ne l’ai jamais lâché ».

Un parcours sinueux, en clubs

En clubs, le parcours de Mbark Boussoufa n’a pas toujours été aussi linéaire, loin de là. Celui qui a parachevé sa formation professionnelle à Chelsea (Angleterre) a ensuite vécu des saisons difficiles, après avoir pourtant brillé de mille feux dans le championnat belge (Gand, puis Anderlecht). Son choix de rallier la Russie et l’Anzhi Makhatchkala, comme le Camerounais Samuel Eto’o, avait ainsi été interprété comme une option purement financière.

Le droitier a d’ailleurs longtemps payé cette décision certes très lucrative. Car l’Anzhi, en proie à des soucis financiers, l’a poussé vers la sortie 2013. Puis sa deuxième expérience russe, au Lokomotiv Moscou (2013-2016), a été franchement un échec. Quant au fait que Mbark Boussoufa ait rebondi aux Emirats Arabes Unis, en 2016, après un court retour à Gand, cela n’a sans doute pas amélioré son image de mercenaire.

Heureusement pour lui, Hervé Renard ne s’est pas arrêté à tout ce qu’il pouvait se dire : « J’avais entendu pas mal de choses à son sujet. Mais je n’y ai pas prêté plus d’attention que ça parce que j’aime bien me faire mon propre avis, souligne le technicien.  Mbark a été un énorme soutien dès mon arrivée, un leader.  »

Un relais important en équipe nationale

Le sélectionneur des « Lions de l’Atlas « a clairement fait du néerlandophone l’un de ses hommes de base. Et il lui a toujours maintenu sa confiance, même lorsque Mbark Boussoufa s’est retrouvé six mois sans employeur, après la Coupe du monde 2018. « Je savais qu’en retrouvant un club, il serait indispensable à l’équipe du Maroc et pour moi », souligne Hervé Renard. « C’est quelqu’un qui est capable de s’exprimer en français, anglais, arabe et hollandais. Il peut parler avec tout le monde. Donc, c’est un relais exceptionnel. C’est pour ça qu’il est là ». (Il rit).

Métronome sur le terrain et grand frère en-dehors, Mbark Boussoufa espère désormais conclure en beauté une aventure avec la sélection marocaine qui a débuté en 2006. Si possible en remportant cette CAN 2019. « Il y a une nation et un peuple derrière nous, lance l’actuel pensionnaire d’Al Shabab (Arabie saoudite).  Depuis trois ans, on est ensemble. Et le plus important, c’est de gagner ensemble ».