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Haute-tension: la finale retour de la Ligue des champions d’Afrique entre les Egyptiens d’Al-Ahly et l’Espérance de Tunis s’annonce âpre vendredi dans la capitale tunisienne

après un match aller houleux remporté par Al-Ahly 3-1 mais dominé par les polémiques. Les décisions prises par l’arbitre algérien Mehdi Charef Abid, qui avait sifflé trois penalties en tout pour les deux équipes, ont alimenté les discussions toute la semaine. A Alexandrie, Al-Ahly avait notamment obtenu deux penalties grâce à son attaquant marocain Walid Azaro, sous les vives protestations des Tunisiens, qui estimaient que le joueur avait triché en simulant une faute du défenseur tunisien Chamessedine Dhaouadi. Azaro sera absent de ce match retour sur décision de la CAF, qui l’a sanctionné de deux matches de suspension: la CAF n’a pas motivé sa décision, mais la rediffusion des images du match aller a montré qu’il avait fait exprès de déchirer son maillot avant que l’arbitre lui accorde le deuxième pénalty… “Remontada” tunisienne “Il y a beaucoup de tensions dans ce match”, a reconnu jeudi soir l’entraineur français d’Al-Ahly, Patrice Carteron, se refusant ) aucun “commentaire sur l’arbitrage du match aller. Demain, je fais confiance aux arbitres”, assure-t-il. Al-Ahly, détenteur du record de victoires dans la compétition, cherche à ajouter une 9e C1 à sa vitrine des trophées, d’autant que le dernier remonte déjà à 2013. L’Espérance est elle en quête d’une 3e Ligue des Champions après l’avoir remportée en 1994 et 2011. Et dire que ce match aller avait été marqué par le recours à l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR), pour la première fois dans une finale d’une compétition africaine ! L’équipe tunisienne rêve d’une remontée, et compte bien s’appuyer sur son public de passionnés au stade de Radès, dans la banlieue Sud de Tunis. “La meilleure réponse” de l’Etoile “à la mascarade arbitrale de Charef est de gagner à la régulière ce vendredi. Et ce n’est pas chose impossible”, écrit le quotidien francophone La Presse. Dès jeudi, on vendait drapeaux et fanions dans les rues de Tunis, alors que des fans cherchaient fiévreusement encore des places aux alentours du siège du club. “A Radès, le public (sera présent) avec une forte motivation”, a souligné mercredi à la chaîne de télévision MBC Egypte l’entraîneur par intérim Mouine Chaabani, qui remplace le coach tunisien Khaled Ben Yahiya. “Nous sommes devant une occasion historique”, a souligné l’entraîneur adjoint, Majdi Traoii, devant la presse jeudi soir. “Psychologiquement, nous sommes prêts”, a-t-il ajouté, en se voulant rassurant face aux inquiétudes sur la réaction des fans. “Nous avons une grande confiance envers les supporters de l’Espérance, et je ne pense pas qu’il y ait de problème demain”. “Rentrer avec le trophée” Le ministère tunisien de l’Intérieur a souligné dans un communiqué jeudi avoir “mobilisé toutes les ressources humaines et matérielles nécessaires pour le bon déroulement de cet événement sportif à toutes les étapes”. Signe de la sensibilité du match, l’entraîneur français a demandé cette semaine que le public égyptien soit protégé lors du match en Tunisie. Dans un communiqué, Al-Ahly a indiqué que la CAF avait décidé “d’attribuer des gradins au public d’Al-Ahly, qui assistera au match contre l’Espérance” dans un “maximum de confort”, insistant sur la nécessité de faciliter l’entrée et la sortie en sécurité de ce public. Si Al-Ahly gagne ce soir, ce titre serait la deuxième C1 africaine au palmarès du Français Patrice Carteron, entraîneur du club égyptien depuis juin dernier. En 2015, il avait mené le club congolais du Tout Puissant Mazembe au sacre continental suprême. “Nous sommes prêts à affronter l’Espérance. L’équipe s’est bien préparée”, a déclaré M. Carteron. “Nous avons parlé avec les joueurs de l’importance (…) de se concentrer durant les 90 minutes (…) Notre objectif est de rentrer avec le trophée”. Menaces et revanche La bataille au sommet entre l’Espérance de Tunis et les Egyptiens d’Al Ahly va se jouer en soirée dans un stade comble, l’Espérance ayant obtenu la levée du huis clos partiel imposé après des incidents en demi finale. La police attend 50 à 55. 000 spectateurs au stade de Radès, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la Sûreté nationale, Walid Ben Hkima. “La dernière fois que le stade était aussi plein, c’était avant la révolution de 2011”, selon lui. “Mais les préparatifs sont à la hauteur, nous sommes prêts”. Pour la première fois, des portiques détecteurs de métaux ont été installés à chacune des entrées du stade, a-t-il précisé. Un dispositif renforcé a été prévu pour l’équipe cairote et les 2. 000 à 3. 000 supporters égyptiens attendus, selon la même source. Nombre de Tunisois se rendaient au travail en tenue sang et or vendredi, et des radios diffusaient l’hymne espérantiste, que des lycéens entamaient spontanément avant le début des cours. Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed a rencontré cette semaine le comité directeur de l’Espérance de Tunis et la Fédération tunisienne de foot, pour évoquer notamment la sécurité de la rencontre. Mais le choc promet des accrochages entre les deux clubs, semblable à ceux survenus en 2011. Dans un passage sur une radio tunisienne, l’ex-président de l’EST Slim Chiboub et homme puissant du foot tunisien, a adressé des menaces directes à la délégation d’Al Ahly, avancant un Droit de revanche du club tunisien, vu le mauvais traitement qui lui aurait été consacré par les Égyptiens durant le match aller au Caire.