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Que les choses soient claires : le Maroc se déplace en Egypte pour accrocher une deuxième étoile africaine à son maillot. En effet, derrière l’Egypte et le Sénégal, les Lions de l’Atlas sont considérés comme les clients les plus sérieux au sacre continental. Renforcé par son statut de mondialiste en Russie, le Maroc a continué à mûrir lors de ces éliminatoires à la CAN 2019.

Le principal atout du pays maghrébin s’appelle Hervé Renard. Le Français, déjà auréolé de deux couronnes avec la Zambie et la Côte d’Ivoire, va tenter la passe de trois avec les Lions de l’Atlas. Depuis son arrivée, il a qualifié le Maroc pour les CAN 2017 et 2019, ainsi que la Coupe du monde. Il a patiemment construit un groupe et pacifié les rapports parfois compliqués entre binationaux et locaux.

Sa personnalité fédératrice a permis aux Lions de l’Atlas de retrouver enfin des couleurs, mais surtout de réaliser en partie son potentiel. Jusque-là, souvent bien loti au niveau de la qualité individuelle, le Maroc a engendré énormément de frustration chez ses supporters. Pas aidés au Mondial russe par la VAR, les Marocains ont montré de belles dispositions – par séquence – contre l’Espagne ou le Portugal.

Un vécu important sur lequel le groupe de joueurs va pouvoir s’appuyer en Egypte. Sur le terrain, le Maroc c’est un roc. Solide, l’équipe d’Hervé Renard concède peu de buts. L’ancien entraîneur de Lille a apporté la rigueur qu’il a manqué ces dernières années. Et puis, il y a des talents qui sont mieux exploités. Mehdi Benatia incarne l’état d’esprit, l’envie de dépassement. Hakim Ziyech, lui, met ses qualités exceptionnelles au service du collectif.

Au niveau africain, c’est une équipe qui a peu de faille. Rompu aux joutes africaines, Hervé Renard calme le jeu. «On ira avec des ambitions, c’est normal, dévoilait-il dans un entretien à Jeune Afrique. Mais aujourd’hui, il y a deux grands favoris : l’Égypte, bien sûr, et le Sénégal. Le Maroc, avec l’Algérie, la Tunisie, la Côte d’Ivoire et d’autres, fait partie des gros outsiders. Chacun exprime comme il le veut ses objectifs. Moi, je dis qu’on va aller en Égypte pour faire une belle CAN. Dire qu’on va la gagner, c’est autre chose.»

C’est un secret de polichinelle depuis le dernier Mondial. Le Maroc ne dispose pas au sein de son effectif d’un redoutable buteur. Pis encore, Hervé Renard a peut-être perdu celui qui représentait un réel espoir à ce poste. En forme avec Léganes (8 buts en 24 matches), Youssef En-Nesyri s’est blessé lors du rassemblement des Lions de l’Atlas, et pourrait être out jusqu’à la fin de saison. Un vrai coup dur.

D’autant que les solutions ne sont pas légion. Rachid Alioui pourrait en profiter tout comme Walid Azaro, le buteur du Al Ahly du Caire. Et puis, une autre interrogation pointe le bout du nez. En effet, c’est quasiment la moitié du onze marocain qui a décidé de s’offrir un dernier contrat au niveau du Golfe (Benatia, Da Costa, Boussoufa, Amrabat, El Ahmadi.)

Cette transhumance dans des championnats moins forts peut impacter le niveau de compétitivité des joueurs voire leur état d’esprit. Mais, sur une CAN, cela n’a pas toujours problème, comme l’ont prouvé les exemples de Gyan, ou Bougherra.