Déjà, il faut savoir qu’Hervé Renard adore les gauchers, et il s’avère que je suis un pur gaucher, c’est-à-dire que mon pied droit me sert péniblement à monter dans le bus (rires)…
J’ai rencontré Hervé sur les terrains du Championnat National en 2005, quand il était entraîneur à Cherbourg et moi entraîneur Adjoint de Régis Brouard au Nîmes Olympique. Nous nous sommes affrontés à plusieurs reprises et nous échangions souvent à l’occasion de ces rencontres. Par la suite, nous avions fait un stage d’entraîneurs à la FFF à Clairefontaine ensemble, et nous avions eu le temps d’approfondir nos points de vue et notre vision du football. En effet, nous aimons tous les deux l’essence même de ce sport. Le football coule dans nos veines depuis notre plus jeune âge. Nous avons dix ans d’écart, cependant nous partageons une même vision de ce jeu collectif qui rend parfois fou… Le talent seul ne suffit pas, le travail, la discipline, l’investissement personnel, et le sacrifice sont des vertus essentielles. Le don de soi au service de l’équipe est la base : « j’ai le devoir de servir l’équipe et ne pas m’en servir ».
C’était le vrai point de départ d’une relation qui dure depuis environ 15 ans.
Un matin de février 2008, un numéro à rallonge à 14 chiffres apparaît sur mon téléphone. Je m’en souviens comme si c’était hier. Nîmes Olympique, mon club de toujours, vient de me licencier. Je suis en route pour le « Pôle Emploi ». Hésitant de répondre à un numéro inconnu, je décide de me garer et réponds à ce numéro bizarre. « Allo Patrice, c’est Hervé Renard, j’ai une proposition de poste de sélectionneur de l’Équipe nationale de Zambie en Afrique. L’objectif est de se qualifier pour la Coupe d’Afrique 2010 en Angola et la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud. Je cherche un Adjoint. Qu’as-tu de prévu pour les 2 prochaines années de ta vie ? ».
Je n’ai pas hésité une seule seconde. Sans même connaître les conditions de travail, ni même où se situait la Zambie, j’ai accepté cette proposition, très excité et bien décidé à saisir cette opportunité et vivre cette aventure. Il y a une vraie culture du spectacle. J’ai connu des sélections dans plusieurs parties de l’Afrique, australe, de l’ouest, et au Maghreb et j’ai eu la chance d’avoir des joueurs comme Rainford Kalaba, Yaya Touré, Gervinho, Salomon Kalou, et aujourd’hui Hakim Ziyech, Sofiane Boufal, Amine Harit, Youness Belhanda, M’bark Boussoufa et consorts. Ce sont des joueurs de génie et nous prenons du plaisir à chaque entraînement avec ce type de footballeurs.
Patrice Beaumelle: On veut finir premier du groupe































