Vahid Halilhodžić n’a toujours pas digéré la manière dont son aventure avec les Lions de l’Atlas s’est terminée. Plus de trois ans après son départ forcé, à quelques mois seulement du début de la Coupe du monde 2022, le technicien bosnien garde une profonde amertume, malgré les succès sportifs obtenus durant son mandat.
Dans un entretien récent, l’ancien sélectionneur est revenu sans détour sur son passage à la tête de l’équipe nationale marocaine. « J’ai qualifié le Maroc pour la Coupe du monde au Qatar, mais on m’a privé du droit d’y participer. C’est une grande injustice », a-t-il confié, encore marqué par cette décision. Halilhodžić rappelle avoir façonné « une équipe forte, disciplinée, avec une vraie cohésion », avant d’être écarté selon lui « à cause de pressions extérieures et de conflits d’intérêts ». Plutôt conflits de personnes entre lui et certains cardes mais aussi entre lui et une grande majorité des supporters marocains.
Le point de rupture demeure bien connu : ses différends avec plusieurs cadres, en particulier Hakim Ziyech et Noussair Mazraoui, qu’il avait écartés pour des raisons disciplinaires. Sur ce sujet, le Bosnien ne renie rien. « Je ne transige jamais avec la discipline. Si un joueur ne respecte pas le groupe, il ne joue pas, quel que soit son talent. C’est ma ligne de conduite depuis toujours », affirme-t-il sans aborder sa relation très tendue avec une grande majorité des supporters marocains qu’il a insulté en directe…
Halilhodžić essaye de se montrer apaisé vis-à-vis du pays. « Je n’ai aucune haine envers le Maroc ni envers les Marocains. C’est un pays magnifique, avec des supporters extraordinaires. Mais là-bas, le football est souvent influencé par des considérations politiques, émotionnelles », estime-t-il. « Je suis peut-être trop direct, mais je préfère perdre mon poste que mes principes. Le respect du maillot est sacré, on ne négocie pas avec ça ».
Pour Halilhodžić, cette éviction restera l’un des épisodes les plus douloureux de sa carrière, lui qui avait déjà vécu des destitutions similaires avec la Côte d’Ivoire et le Japon après les avoir qualifiés pour un Mondial. Et même si le Maroc a écrit une page historique en atteignant les demi-finales au Qatar, il demeure convaincu qu’il aurait pu, lui aussi, emmener les Lions de l’Atlas très haut : « Je suis sûr que j’aurais pu aller encore plus loin avec cette équipe », conclut-il, persuadé que son aventure aurait mérité une autre fin.

































