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Attablé dans un café chic d’Agdal, quartier aisé de Rabat, Zakarya, vingt-cinq ans, et Rachid, vingt-trois ans, représentent la nouvelle génération de supporters des FAR. Eux n’ont connu que deux titres de champion, et surtout la lutte contre le maintien.

« La mort du roi a été un tournant  », croit Rachid. Depuis 1999, les Militaires n’ont en effet gagné que deux petits titres de champion. « La théorie qu’on avait, c’est que le club, ces dernières années, s’est surtout efforcé de survivre, de maintenir sa position dans l’élite et c’est tout. Avant, c’était un club spécial, mais depuis 2005, on est devenu un club quasi lambda  », déplore Zakarya. Né de deux parents militaires, Rachid, comme Zakarya, ont un temps fait partie du groupe d’ultras Askary Rabat, le premier du Maroc. À l’époque, sa création découle d’une série de revendications nées d’un ras-le-bol commun. Une révolution dans l’histoire des FAR, tant, avant 2005, il était fortement déconseillé d’égratigner les Militaires. « Personne ne savait vraiment ce qu’on risquait. Alors personne ne l’avait jamais fait. Les supporters venaient au stade et repartaient avec la même humeur qu’on perde ou qu’on gagne   », se souvient Zakarya. Mais la nouvelle génération en tribune ose rêver : « Avant, la communication du club était nulle. On ne savait même pas quel joueur était recruté. On découvrait nos recrues lors du premier match de la saison. Les militaires ne sont pas très à l’aise dans ce domaine, c’est bien connu. Pour vous dire, le club n’accordait jamais d’interview avec les joueurs ou les gens du club. Il fallait avoir une autorisation des autorités militaires pour avoir la moindre interview. Donc en 2005, on a revendiqué une communication plus souple, un site web officiel, une boutique du club, que les supporters puissent assister aux entraînements, qu’il y ait des civils dans la direction du club, qu’on puisse avoir des abonnements tribune.   »Onze ans après, les FAR ont enfin leur site web et leur boutique officielle. Ironie de l’histoire, le club a fini quatrième l’an passé et son début de saison est loin d’être ridicule. Un truc à faire tomber le treillis.