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Au Maroc, l’économie du sport prend de plus en plus de place. Le secteur se professionnalise et le pays organise plusieurs compétitions continentales et internationales. Le Maroc affiche une réelle volonté d’être un des pays influents du continent africain, notamment à travers le sport.

A Rio lors des JO de 2016, le Maroc a failli rentrer bredouille. Seul le boxeur Mohamed Rabii a tiré son épingle du jeu sur les 48 athlètes présents dans 13 disciplines. Une année plus tard, lors des Mondiaux d’athlétisme à Londres, Soufiane Elbakkali, 21 ans, a fini deuxième sur le 3. 000m steeple derrière le Kenyan Conseslus Kipruto. Là encore, il a été le seul représentant du royaume à revenir avec une médaille autour du cou ! Si le sport de haut niveau marocain a du mal à monter sur les podiums, côté organisation, c’est tout le contraire. Désormais, le Maroc est un terrain de jeu dans beaucoup de disciplines. Et certains athlètes y vont pour des stages d’entraînement. Dernier exemple en date : Agadir a remplacé Potchefstroom en Afrique du Sud en ce qui concerne l’athlétisme français. Le Mondial 2026 au Maroc ? A partir du 13 janvier, le Maroc abritera le Championnat d’Afrique des nations de football retiré au Kenya et organisé en moins de trois mois. Un tournoi à 16 équipes qui nécessite quatre stades pour le premier tour. Après s’être désisté à organiser la CAN 2015 en raison de l’épidémie d’Ebola, le Royaume n’a pas hésité à poser sa candidature. Le pays dispose d’infrastructures sportives et hôtelières nécessaires. Encore une fois, le Maroc s’est déclaré pour l’organisation de la Coupe du monde. L’édition 2026 est en jeu. L’annonce du pays hôte se fera le 13 juin prochain, à la veille du coup d’envoi de la phase finale du Mondial 2018 prévue en Russie. Le Maroc devra faire face à la candidature commune des États-Unis, du Mexique, et du Canada. C’est un peu David contre Goliath mais le royaume y croit. Mais pour le moment, le peuple marocain va profiter du fait de soutenir son équipe nationale en juin prochain pour le Mondial 2018 en Russie après 20 ans d’attente. Des sponsors de plus en plus présents Dans les environs de Casablanca, un projet de la « Ville sportive « devrait voir le jour en 2021. Il s’agit de la construction d’un grand stade, qui devrait renforcer le dossier de candidature du royaume pour l’organisation du Mondial de 2026, plusieurs stades d’entraînements aux normes FIFA, une salle omnisports couverte, des piscines. En 2013 et 2014, Marrakech avait reçu la Coupe du monde des clubs, organisée pour la première fois sur le sol africain. Au Maroc, de plus en plus d’entreprises manifestent leur grand intérêt à la promotion du sport. La création récente de plusieurs agences de conseil en communication et marketing dédiées au sport, démontre une nouvelle stratégie des grands groupes. Depuis plusieurs années, l’Etat marocain tente de bâtir une réelle économie du sport au Maroc. Maroc Telecom est le partenaire de la Fédération Royale Marocaine de Football. Parmi les autres gros sponsors marocains, on trouve également la Marocaine des Jeux et des Sports, Royal Air Maroc, ou encore La Banque Populaire. La ville de Casablanca a abrité en 2017 la deuxième édition du plus grand Salon International du Sport et des Loisirs en Afrique. Pour la prochaine édition, il est question de fonder une Association des acteurs du sport business au Maroc. Le Maroc bénéficie d’un contexte favorable « Il y a un contexte favorable pour le Maroc. Ce pays est assez stable pour le continent africain surtout en termes de terrorisme », analyse Vincent Chaudel, directeur de la Communication et du Marketing de Kurt Salmon. « Le roi souhaite faire du Maroc une plaque tournante de l’Afrique. Il veut être dans la position de l’Afrique du Sud en termes d’influence », ajoute-t-il. Le Maroc peut aussi augmenter durablement l’industrie du tourisme avec par exemple la pratique du golf. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Rachid Talbi Alami, avait signé à Budapest il y a quelques mois avec Marius Vizer (président de la fédération internationale de judo) un protocole d’accord pour l’organisation par le Maroc de six grandes compétitions mondiales de judo durant les trois prochaines années. En novembre dernier, le Français Teddy Riner avait décroché un dixième titre mondial en triomphant lors du championnat du monde toutes catégories à Marrakech. De plus en plus difficile d’émerger seulement par la performance Si le Maroc cherche un digne successeur à Hicham El Guerrouj, considéré comme le meilleur athlète marocain de tous les temps, avec deux médailles d’or du 1. 500 m et du 5. 000 mètres lors des Jeux olympiques de 2004, à Athènes et quatre titres de champion du monde sur 1. 500 m, cela n’empêche pas de recevoir chaque année les meilleurs athlètes du monde lors d’une manche de la Ligue de Diamant à Rabat. « Aujourd’hui c’est de plus en plus difficile d’émerger seulement par la performance. Beaucoup de pays ont de grands athlètes. Le Maroc veut accueillir de grandes épreuves pour profiter de la rotation des continents du CIO et de la FIFA », explique Vincent Chaudel. La priorité du pays est de régler la question des infrastructures le plus rapidement possible. « Le Maroc a lancé des programmes de construction de stades en gazon naturel et synthétiques mais aussi des pistes d’athlétisme. Les maitres d’ouvrage ont intégré des contrôles qualité en phase de construction et la certification des surfaces sportives selon les référentiels internationaux pour le football et l’athlétisme », écrit Vincent Chaudel dans son blog. Au Maroc, le sport représente désormais un enjeu politique et économique, à l’image du Qatar dans le Golfe. Et le nombre événements organisés chaque année le prouve.