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Après avoir passé, l’an dernier, in-extremis, à côté du titre, s’adjugeant une troisième place, somme toute honorable, le Hassania d’Agadir aura fort à faire cette saison qui s’annonce particulièrement animée.

Le club phare du Souss est sur trois fronts: la Botola Pro, la Coupe du Trône et la coupe de la Confédération africaine de football (CAF). “Nous entendons jouer pleinement nos chances dans les trois compétitions et aller le plus loin possible”, a déclaré, à la MAP, le coach du HUSA, l’Argentin Miguel Angel Gamondi, qui entame, avec de grandes ambitions et autant de réalisme, une deuxième année sur le banc de l’équipe A après un passage à la tête de la direction technique chargé de la formation. “L’an passé, on a commencé un projet que nous entendons bien poursuivre. Il faut être honnête, la barre a été placée très haut alors que notre objectif, au départ, était de faire partie des six meilleurs clubs d’élite. Aujourd’hui, l’enjeu est de maintenir la même cadence de travail”, a-t-il tenu à rappeler, lors d’un entretien, en marge d’une séance d’entrainement dans l’une des annexes du grand stade Adrar. Pour lui, “tant qu’il y a le travail, l’organisation, le professionnalisme et la discipline, les résultats vont suivre”, avant d’ajouter un autre ingrédient tout aussi de taille: “la patience”. Il s’agit là d’un luxe, selon le natif de Buenos Aires, que le HUSA peut se permette contrairement à des clubs comme le WAC et le Raja de Casablanca ou le FUS de Rabat “davantage attendus pour remporter chaque match et chaque tournoi”. Parmi le staff, et au niveau de la direction du club, “nous avons certes constamment à l’esprit de gagner tous les matchs mais on sait aussi que nous avons des limites”, s’empresse-t-il de nuancer. Sur le terrain, le Hassania d’Agadir a entamé cette saison du mauvais pied en championnat. Une piètre défaite en déplacement devant le nouveau promu, Youssoufia Berrechid (0-1), a suscité des craintes chez les supporters. Si le match contre le Raja de Casablanca, pour le compte de la deuxième journée, a été reportée, l’équipe s’est, quelque peu, rachetée, sans néanmoins trop rassurée, en 16ème de finale de la Coupe du Trône. Elle a pris le meilleur, également à l’extérieur, sur la Renaissance Khemis Zemamra (1-0). Au prochain tour, l’enjeu est de taille, dès ce mercredi à Safi face à l’Olympique. Le HUSA est acculé à la victoire pour se réconcilier avec son public et reprendre de plus belle avant un autre périlleux déplacement, en Botola, face aux FAR de Rabat. Pour Miguel Gamondi, l’équipe n’a pas été gâtée par la programmation en ce début de saison marquée par une série de rencontres loin de ses bases. “Les matchs de la Coupe du Trône sont toujours difficiles surtout cette année avec la règle du seul match éliminatoire”, a-t-il ajouté. “L’envie est forte pour aller le plus loin possible”, répète-t-il, sur les trois compétitions disputées cette saison, dont la CAF, à partir de décembre, pour laquelle le club espère passer, au moins, la phase de poules. Interrogé si le club disposait des moyens de ses ambitions, M. Gamondi a noté qu’en termes d’effectifs, l’équipe a procédé à une série de recrutements “dans la limite de ses moyens”. Le HUSA a recruté un joueur serbe expérimenté et deux Palestiniens « pleins de talents », qui ont besoin néanmoins d’un temps d’adaptation, et fait appel à quelques joueurs qui évoluaient en deuxième division, tout en continuant à puiser dans son propre vivier de talents parmi les catégories d’espoirs et de jeunes. “On a surtout fait le pari du travail et de l’esprit de groupe”, a enchainé le technicien argentin tout en insistant que le grand challenge pour le Hassania réside à deux niveaux : assurer la mutation vers une société pour asseoir véritablement le professionnalisme et se doter d’un centre de formation. “Disposer d’un centre de formation me semble, aujourd’hui, une priorité plus importante que gagner un titre”, affirme ce passionné de travail de base. Le club d’élite du Souss compte une école de football de près de 600 enfants et un important vivier de jeunes qui brillent dans les différentes catégories. Le projet de construction d’un centre de formation se fait néanmoins toujours attendre contraignant tout ce beau monde à se partager, avec d’autres clubs locaux, le stade vieillissant de l’Inbiâat. A l’adresse des supporters, le coach argentin demande plus de patience et davantage de soutien, les gradins du Grand stade étant souvent déserts à l’exception des matchs au sommet. Se refusant à lancer des promesses, il s’engage avant tout à œuvrer, avec le comité en place, pour “bâtir une équipe compétitive qui se bat sur le terrain pour gagner et offrir un bon spectacle”. “Le football est un spectacle avant tout”, aime-t-il à répéter. Plus exigeant, le public soussi s’attendra incontestablement plutôt à des performances, au moins, aussi bonnes que celles de l’an dernier. Les titres de champion du Maroc de football remportés par le club successivement en 2002 et 2003, sont aujourd’hui de lointains souvenirs !