La Confédération africaine de football (CAF) a lancé l’appel à candidatures pour organiser les prochaines Coupes d’Afrique des nations à partir de 2029. Plusieurs pays se sont déjà positionnés pour accueillir l’épreuve phare du continent, mais une question de fond revient avec insistance : la CAN doit-elle rester tous les deux ans ?
Déjà des candidats pour 2029
Pour l’édition 2029, la liste s’allonge. L’Angola, encouragé directement par le président de la CAF Patrice Motsepe, l’Éthiopie, qui a promis six nouveaux stades, la République démocratique du Congo (avec une possible co-organisation avec son voisin du Congo), la Guinée équatoriale ou encore la Zambie figurent parmi les intéressés. Le Sénégal, lui, s’est retiré en octobre dernier faute d’infrastructures jugées suffisantes.
Les éditions 2031, 2033 et 2035 devraient également susciter de nombreux dossiers, tant la CAN reste un levier de visibilité politique et économique pour les pays hôtes.
Un format qui interroge
Depuis toujours, la CAN se joue tous les deux ans. Un choix qui garantit à la CAF une manne régulière en droits télé et en sponsors, mais qui suscite de plus en plus de critiques. Les joueurs africains, souvent cadres dans les grands clubs européens, enchaînent saisons éreintantes et compétitions internationales sans réel temps de récupération. Résultat : tensions avec les clubs, blessures à répétition et une image parfois brouillée auprès du grand public international.
À l’inverse, l’Euro, la Copa América ou la Coupe d’Asie se disputent tous les quatre ans. La rareté nourrit l’attente et donne davantage de prestige.
Et si la CAN passait à quatre ans ?
L’idée fait son chemin : une CAN tous les quatre ans, disputée en été, pendant l’intersaison européenne. Cela offrirait plusieurs avantages.
- Visibilité accrue : plus de concurrence avec les grands championnats, et une place médiatique de choix.
- Meilleure préparation : davantage de temps pour les pays hôtes afin de construire ou moderniser leurs stades.
- Respect du calendrier des clubs : les sélections africaines récupéreraient leurs stars sans conflit majeur avec l’Europe.
Un modèle qui placerait la CAN sur un pied d’égalité symbolique avec l’Euro ou la Copa América.
Un casse-tête pour la CAF
Mais la transition n’est pas simple. Une CAN tous les deux ans, c’est aussi un rythme financier indispensable pour la CAF et de nombreuses fédérations qui en dépendent. Réduire la fréquence signifierait compenser par des droits TV plus chers et des partenariats plus solides. De plus, certaines régions d’Afrique connaissent en été des saisons de pluies diluviennes, qui compliqueraient l’organisation.
Le vrai enjeu : le rayonnement du football africain
La question dépasse le simple calendrier. Il s’agit de savoir si l’Afrique veut continuer à privilégier la quantité ou miser sur la qualité. En s’alignant sur un cycle de quatre ans, la CAN pourrait gagner en prestige et devenir un rendez-vous incontournable, pas seulement pour les passionnés africains mais pour l’ensemble du monde du football.
En conclusion, la CAF ouvre la porte aux prochaines candidatures, mais le vrai débat est ailleurs. La CAN doit-elle rester une compétition bisannuelle, vitrine d’un football foisonnant mais parfois brouillon, ou évoluer vers un format plus rare, plus prestigieux, et pleinement intégré au calendrier mondial ? La réponse façonnera le futur du football africain.