Nous assistons ces dernières années à un phénomène incontournable et inquiétant dans le monde du football en matière de transferts de joueurs. L’augmentation du prix sur le marché des transferts incite les clubs à chiper les jeunes talents très tôt, à 15, 18 ou 17 ans afin d’éviter de payer le prix fort dans l’avenir. La formation française, par exemple, est sous le feu des projecteurs, de l’argent et des pressions diverses.

Ce phénomène prend une grande ampleur d’année en année. Plusieurs centre de formation en France, réputés pour leur réservoir de talents (un des meilleurs en Europe et dans le monde), connaissent une importante recrudescence de jeunes footballeurs vers le monde professionnel à un âge très précoce, et ainsi exposés plus tôt, le modèle économique de leurs clubs les obligeant, ce qui se veut moins rassurant. Prenons le cas de l’Olympique Lyonnais. Willem Geubbells. Le pur produit du centre de formation rhodannien a connu sa première apparition le 23 septembre 2017 en Ligue 1 face à Dijon (3-3). Il devient ainsi le premier joueur du 21ème siècle à jouer en première division dans un championnat professionnel. Il fait également l’objet de convoitises (ex : le Bayern Munich a proposé une offre entre 8 et 9 millions d’euros, ce qui est mirobolant pour un jeune de 16 ans). Un des phénomène les plus connu dans le football mondial, Kylian Mbappé. Le jeune international âgé d’à peine 18 ans a été prêté au PSG avec une option d’achat de 180 millions d’euros en provenance de l’AS Monaco, ce qui fera de lui le deuxième joueur le plus cher au monde derrière son coéquipier du club de la capitale, Neymar (222 millions d’euros) et le plus cher en France devant Paul Pogba (130 millions d’euros). Le football français est victime de son succès et le sera sans doute dans l’avenir au vue de la réputation de sa formation. Désormais, beaucoup choisissent l’exil et connaissent des sollicitations très tôt, des commissions d’agents, des mécanismes douteux. Le joueur français est talentueux, courtisé et vaut plusieurs millions d’euros après quelques matchs en pro seulement. Les anglais et les allemands sont des spécialistes en matières de prédation précoce de jeunes footballeurs. Cette situation fait beaucoup parler d’elle dans le football français. Les clubs sont quasiment impuissants face à ce phénomène. La seule arme possible afin de garder ses meilleurs espoirs un peu plus longtemps est de leur faire signer très tôt leur premier contrat professionnel à 16 ou 17 ans. Cependant, un jeune joueur connaissant une éclosion rapide risque toutefois de griller les étapes. Concrètement, un jeune international a, dans la majorité des cas, un équipementier qui le sponsorise, des clubs de divers horizons qui le sollicitent, un agent pour l’encadrer et pour les plus chanceux, un contrat élite ou pro de son club. Mais ceci paraît difficile de poursuivre sa formation. Chez d’autres joueurs, la situation est plus délicate lorsque l’on observe la suite de la carrière de certains jeunes espoirs. Ne sont-ils pas suffisamment protégés dans le milieu du football ? La transition entre adolescence et l’âge adulte est-elle mal gérée ? On assiste là à un phénomène d’hystérisation du foot-business. Il n’est pas simple de rabâcher à un jeune les valeurs d’humilité, de sacrifice et d’effort quand le champ lexical qui l’entoure dit plutôt « prime à la signature », «prime contrat « et « temps de jeu en pro ». Les solutions pour remédier face à cela sont de changer les règlements, d’obliger les clubs formateurs à faire signer leurs espoirs leur premier contrat professionnel, avancer l’âge du premier bail, permettre aux clubs de prêter plus de jeunes joueurs afin de les aguerrir, obliger les équipes à aligner un nombre limite de joueurs formés au club. .

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