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La sortie peu honorable du Onze-marocain de la CAN 2019 a énormément déçu et a permis de soulever encore une fois les failles de ce sport budgétivore pour la nation marocaine. Mais cette sélection, objet de tous les intérêts, n’est finalement que la partie émergente de l’iceberg. Aussi, il est grand temps que ce football, sport-passion des Marocains, fasse son autocritique au lieu de chercher encore une fois des boucs-émissaires.

I-Une réaction surdimensionnée du public qui révèle beaucoup de frustrations
L’échec à la CAN 2019 a été suivi d’un flot d’insultes, de critiques acerbes fondées ou infondées, qui ont révélé les frustrations de pseudo-spécialistes, de pseudo-supporters et d’une armada de citoyens devenus soudainement plus nationalistes que la nation elle-même. Devant ce bouillonnement surdimensionné, l’entraineur HerveRenard, devenu indésirable, n’a pas présenté sa démission comme l’ont souhaité de nombreux « acteurs « du football national. Mais Hervé Renard n’est finalement qu’un homme lié à la Fédération par un contrat que les deux parties se doivent de respecter pour éviter de trop importantes pénalités financières.

II- A la recherche d’un bouc émissaire, comme d’habitude
Devant l’absence de réaction d’Hervé Renard, les « fins limiers « de la Fédération ont de nouveau adopté la tactique qui avait réussi à écarter Eric Gerets à savoir, dévoiler les salaires du staff technique pour entretenir la colère populaire et faire du technicien français, le bouc-émissaire de tous les maux footballistiques nationaux et éviter ainsi de rendre des comptes en faisant l’autocritique du football national budgétivore tout en essayant d’ignorer les responsabilités d’une Fédération dépensière et peu transparente.

III-Les vraies questions auxquelles la Fédération devra répondre impérativement ?
Face à cet énième échec du football national, il est temps de poser les vraies questions pour ne plus réitérer les mêmes résultats et les mêmes déceptions. J’en propose humblement quelques-unes : 1—Combien de sélections (U17, U21, U23, olympiques, etc. ) se sont qualifiées aux compétitions internationales ? 2—Combien de joueurs de la Botola dite « pro « ont été transférés dans de grands clubs, notamment européens?(les championnats d’Egypte ou du Khalije qui sont du niveau de la Botola pro ne sont pas concernés)

3— Des clubs comme Khénifra, Oued-Zem ou le RAC qui ont accédé à la Botola dite « Pro », ont-ils des centres de formation ?

Respectent-ils le cahier de charges exigé par la FIFA pour les clubs-pro ?

4— les grands clubs (Raja, WAC, FUS, FAR, etc. ) respectent-ils le cahier des charges FIFA pour les clubs-pro ? notamment en ce qui concerne : ——-L’existence de centres de formation ——-Existence d’équipes dans toutes les catégories (minimes, cadets, juniors, espoir, féminine, etc. ) ——-Respect du budget exigible ——-Infrastructures (terrains d’entrainements, notamment)

5—Un encadrement technique incontestable ——

Quel estle rôle de Mustapha Haji dans la sélection ? ——

Pourquoi le Dr Hifti n’a pas été remplacé après que son incompétence a été révélée au monde entier lors de la Coupe du monde 2018 avec le cas d’Amrabat ?

6— La sélection marocaine est-elle en train de devenir l’hécatombe des bons entraîneurs ? Et plusieurs y ont laissé des plumes comme Eric Gerets, Cuelho, Lemerre, Kasperzak et le plus récent Hervé Renard, pourtant tout auréolé de deux titres continentaux (avec la Zambie et la Côte d’Ivoire), etc.

IV—Les erreurs d’Hervé Renard, un des meilleurs coaches qu’ait eu le Maroc
Que le public marocain l’admette ou non, Hervé Renard a été un des meilleurs techniciens à avoir dirigé la sélection nationale. Durant 4 ans, il a réalisé de bonnes performances (belle participation à la CAN 2017, qualification et participation honorable à la Coupe du monde 2018 en Russie) et a bâti un groupe performant qui, potentiellement, aurait pu ramener la CAN 2019. Mais il a fini par faire des erreurs fatales parmi lesquelles on peut citer : —Des défaillances tactiques. Il reste impuissant devant les équipes qui présentent un bloc défensif bas comme l’Iran en Coupe du monde, la Namibie ou même le Bénin à la CAN 2019 —Le choix peu opportun de certains titulaires comme Dirar ou Ziyech, quand ils étaient défaillants

—Une mauvaise gestion du cas Ziyech. Hakim Ziyech fait partie des meilleurs joueurs du monde dans son club mais lors de la CAN 2019, il s’est montré discret au cours des 3 premiers matches mais HervéRenard, inexplicablement, n’a pas osé le remplacer

V—La première brèche dans le navire : le cas Hamdallah
L’ambiance négative développée autour de l’équipe nationale a été révélée à partir du cas du joueur Hamdallah . Hamdallah est un buteur-vedette au championnat saoudien qui n’a pas convaincu Hervé Renard mais il a fini par le convoquer sous l’effet de la pression du public et peut-être de celle du président Faouzi Lekjaa. Ce joueur arrive en concentration, a créé une multitude de petits problèmes avant de plier bagages et de quitter la

c o n c e n t r a t i o n . Ce joueur, par son attitude irresponsable, avait créé une grosse brèche dans le navire marocain.

VI—Conclusion à méditer
C’est plus facile de critiquer des joueurs formés ailleurs (qui ont échoué) ou un entraîneur qu’on a déstabilisé (en lui collant des parasites comme Hamdallah) et qui n’a pas atteint ses objectifs, au lieu d’évaluer le travail d’une institution étatique (la FRMF) budgétivore chargée du football national. Toutes les raisons évoquées ne permettront pas au football national d’éviter un nouveau diagnostic et l’analyse de son fleuron : la Botola-pro qui ne produit que très peu de joueurs pouvant alimenter les équipes nationales.