Image lionsdelatlas par défaut

Le sambo, art martial russe qui fête ses 80 ans, reste encore peu connu, notamment dans plusieurs régions en Afrique. Pourtant, ce sport, qui mêle trois disciplines différentes, gagne des adeptes sur le continent, assure le président de la Confédération africaine, le Marocain Dalil Skalli.

RFI : Dalil Skalli, combien de pays sont affiliés à la Confédération africaine de sambo et combien de personnes pratiquent votre sport sur le continent ? Dalil Skalli: Le sambo est d’abord arrivé au Maroc, vers 1982-1983. Via le Maroc, il s’est diffusé en Algérie, au Cameroun, au Niger. Maintenant, on a 35 pays officiellement affiliés à la Confédération africaine de sambo. Et on a 7 pays qui sont candidats et seront affiliés prochainement, lors du prochain congrès qui aura lieu en juin 2019 à Casablanca, en marge des prochains Championnats d’Afrique. […] C’est un peu compliqué de déterminer le nombre exact de pratiquants en Afrique, mais il y a beaucoup de personnes qui font du sambo, surtout le sambo-combat qui prend de l’ampleur. Quels sont les pays d’Afrique les plus performants en sambo ? Le Maroc, tout d’abord, qui a été champion d’Afrique pour la 13e fois. En deuxième position, vous avez le Cameroun. Les Camerounais sont très très forts et ils rivalisent un peu avec les Marocains. Vous avez aussi le Niger, l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte qui sont très bons aussi. Il ne faut pas oublier la République centrafricaine et la Côte d’Ivoire. Il y a vraiment plusieurs pays qui ne sont pas mal du tout et d’autres qui émergent, comme l’Angola ou les Seychelles. En Afrique, est-ce simple pour le sambo de se faire une place au milieu de disciplines déjà bien installées comme le judo, le taekwondo, la boxe anglaise ou la lutte ? […] Oui, le sambo à sa place. Il est d’ailleurs officiellement membre de l’Union des Confédérations Sportive Africaines. Et on est même intégré dans les Jeux Africains. Le sambo est reconnu par les instances du continent. Et il est de plus en plus connu par la population locale. On fait beaucoup de stages et on aide les fédérations nationales en fournissant du matériel : des tapis, des kurkas [les vestes que portent les pratiquant(e)s de sambo, Ndlr]. On les aide aussi pour les transports lorsqu’il y a un Championnat d’Afrique ou pour les Championnats du monde afin de donner un élan au sambo africain. Celui-ci marche d’ailleurs très bien puisqu’on a commencé à avoir des médailles à l’échelon international. Avant, on y allait uniquement pour participer. Mais maintenant, on fait des podiums. Aux Championnats du monde 2017, le Cameroun a récolté deux médailles de bronze. En Coupe du monde 2018, le Maroc a eu deux médailles d’argent et deux médailles de bronze. Au dernier tournoi de Paris, le Maroc a gagné une médaille d’or, une médaille d’argent et trois de bronze. Donc le sambo africain commence à briller sur la scène internationale. Où auront lieu les prochains Championnats d’Afrique ? En 2019 à Casablanca, en 2020 à Brazzaville et en 2021 à Charm el-Cheikh en Egypte. […] Le sambo est-il candidat pour figurer au programme des Jeux olympique de 2024 de Paris ? Oui, il est candidat. On n’a pas eu de chance par le passé. Ça fait plusieurs années qu’on se présente. On était à la porte des Jeux. Au Brésil, on figurait dans l’ordre du jour d’une réunion du Bureau exécutif du Comité international olympique. Mais il y avait ce problème de dopage des Russes [la mise en lumière d’un vaste système de dopage au sein du sport russe, Ndlr] qui a un peu embrouillé les choses. Donc, nous ne sommes pas passés. Mais j’espère que le sambo passera prochainement parce que c’est un très beau sport. […] Il a sa place aux Jeux olympiques. Le jour où il figurera au programme des JO, il va vraiment éclater de manière impressionnante.