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A 7 mois du choix final, le comité marocain n’est pas encore constitué. L’organisation de l’édition 2026 de la Coupe du Monde de football, sera attribuée au mois de juin prochain à la veille du mondial russe.

A sept mois de cette échéance fatidique, la candidature marocaine semble faire du surplace. Aucun comité n’a été constitué pour piloter cette candidature. Pour éviter un nouvel échec, il faudra penser à renouveler les méthodes de travail et les personnes aussi. C’est une urgence!Il reste un peu moins de 7 mois avant que l’on sache qui organisera la coupe du Monde 2026. Une édition à laquelle le Maroc a présenté officiellement sa candidature le 11 aout dernier. Seulement, le minimum nécessaire pour mener à bien cette mission n’est toujours pas en place. Aucun comité de pilotage du dossier marocain n’a été constitué jusqu’à présent, ce qui peut rendre la tâche encore plus difficile. L’approche avec laquelle il faut aborder cette candidature devrait pourtant passer à un haut niveau de professionnalisme et oublier les méthodes de la fin des années 1990 ou même le début des années 2000. Non seulement le comité doit être mis en place au plus vite, mais les méthodes également doivent changer, car le monde n’est plus le même. Un homme de métier et de réseau « Pour la candidature à la coupe du Monde 2010, le comité avait commencé son travail 11 mois avant la désignation finale. Ça nous a permis de faire une belle campagne, même si le verdict ne fut pas en notre faveur », nous explique l’un des membres du comité qui avait en charge le dossier du Maroc pour 2010. Il est prévu que le nom de l’heureux organisateur de l’édition 2026 soit donné lors du 68ème congrès de la FIFA, le 13 juin prochain. Une date qui approche à grands pas et qui devrait mettre un coup de pression aux décideurs marocains. À la tête du futur comité marocain, il serait préférable d’opter pour une personnalité issue du monde du football ou connaissant parfaitement ses arcanes. Cette personnalité devra être bien connectée dans le milieu du ballon rond et connaître parfaitement les rouages et les secrets des grandes institutions de ce sport. Mais avant le 13 juin, il y a du chemin à faire. Une campagne qu’il faut faire de la meilleure des manières, sans aucune imprécision et avec professionnalisme. Tout d’abord, pour que le dossier du Maroc soit admis, il faut passer par quelques cases et réussir quelques petits tests. Le premier c’est de déposer avant le 30 novembre, soit dans moins d’une semaine, ce que la FIFA appelle « l’accord de candidature ». Ensuite, la campagne pour aller chercher les voix pourra officiellement être lancée. « Nous devons présenter et défendre une vision, pas seulement un souhait d’organiser la coupe du Monde. Même si nous n’avons rien de prêt, nous devons montrer que nous en avons les moyens et que nous pouvons le faire. Pour cela, il faut du temps et beaucoup de lobbying auprès des autres membres de la FIFA. Il faut les convaincre, et parfois il faut du temps pour y arriver », recommande notre interlocuteur qui regrette la défaite de 2010. Un mode de désignation favorable Cela dit, beaucoup de choses ont changé entre 2003, quand le Maroc se battait pour accueillir la première coupe du Monde sur le sol africain et sa dernière candidature, et aujourd’hui. Il suffit de rappeler le scandale de corruption qui a bouleversé le monde du football et comment la FIFA a été au centre de ces misérables calculs. Le départ du sulfureux Sepp Blatter de la tête de la plus haute instance footballistique a calmé, plus au moins, les esprits mais il fallait montrer que la FIFA a réellement changé. L’institution dirigée par Gianni Infantino a commencé par publier le guide de la procédure de candidature de la coupe du monde de la FIFA. Un document sur lequel, on remarque sa volonté de redorer son blason et dans lequel elle promet une attribution des plus démocratiques et transparentes qui soient. D’ailleurs, pour l’édition 2026, le mode de scrutin a changé. Les 211 membres de la FIFA seront appelés à départager entre le dossier marocain et celui du trio nord-américain. « À l’époque, il fallait passer par le comité exécutif, dont les membres dépendaient du président qui avait un poids important dans la décision finale. Cette situation nous a été défavorable. Cela dit, passer par l’assemblée générale augmenterait nos chances car cela diminue le poids du secrétaire général et du président de la FIFA. Il ne faut pas oublier que le continent africain est celui qui a le plus de membre à la FIFA et c’est un facteur positif pour nous », estime Driss Benhima, président du comité qui a piloté la candidature marocaine pour l’organisation de la coupe du Monde en 2006. Il faudra donc que ce futur comité, pas encore constitué, aille chercher les voix une par une avant le jour du vote. Ce travail de persuasion, de séduction, de légitimation, de lobbying, ne s’improvise pas et le comité doit en être conscient. Les candidatures internationales qui ont réussi dernièrement, que cela soit pour le football ou encore pour les jeux olympiques n’ont pas été gagnées aisément. « Il existe des entreprises de communication spécialisées dans le sport et qui ont eu un apport décisif aux récentes candidatures. Ce sont elles qui organisent les rencontres et qui savent comment s’y prendre avec les pays qui ne veulent pas voter pour vous », nous explique notre source au sein du comité de pilotage du dossier 2010. Pour cette 5ème candidature, le Maroc se doit d’exceller pour éviter une nouvelle désillusion. L’on attend donc que ce comité soit des plus professionnels et qu’il puisse mettre toutes les chances de son côté pour espérer voir la Coupe du Monde un jour au Maroc. Et surtout, que le comité soit constitué et opérationnel au plus vite.