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Face à l’Egypte, dimanche, le Maroc vise le dernier carré de la CAN 2017. Un stade qu’il peine à atteindre dans l’histoire de la compétition, malgré des générations talentueuses. Moins attendus au Gabon, les Marocains ont pourtant les ingrédients pour le faire.

Hervé Renard, Mister CAN

Le Maroc a-t-il actuellement le meilleur sélectionneur d’Afrique? Sans aucun doute, oui. Sur le continent, il est déjà un monument. Prés de dix ans aprés ses premiers pas, il a accroché deux fois la CAN avec la Zambie et la Cote d’Ivoire (2012 et 2015). Mieux que quiconque, l’ancien coach du LOSC a compris les particularismes de cette compétition. Son sacre avec les éléphants a fait de lui le premier entraîneur à remporter la CAN avec deux sélections différentes. Avant tout, il est un meneur d’hommes que les egos n’effraient pas. Peu importe les écueils, Renard a toujours gardé sa ligne de conduite. Tactiquement, il est intelligent et sait être pragmatique comme face à l’Algérie de Christian Gourcuff en quart de finale lors de la derniére CAN (3-1). Il a réorganisé son équipe en 3-5-2 pour contrer le 4-4-2 d’El-Khedra, et prendre de vitesse la défense des Verts sur les cotés. Avec le Maroc, il a exactement fait la même chose face aux Ivoiriens. Organisé en 5-3-2, il a réussi son coup en éliminant le tenant du titre à Oyem sur un bijou de Rachid Alioui (1-0). Et puis, pour terminer son show, l’homme à la chemise blanche a défendu son collégue Michel Dussuyer en conférence de presse: « Il y a des gens qui m’ont dit que j’étais un entraîneur indigne d’entraîner la Cote d’Ivoire. Le probléme, c’est que trois semaines aprés, les mêmes gens dansaient sur les tables. Il faut arrêter de retourner votre veste à chaque fois. &raquo Les supporters algériens, eux, se mordent encore les doigts de ne pas avoir fait venir celui qui a redonné une &acircme au Maroc.

Une équipe est née

C’est la clé, voire le secret de la réussite du collectif marocain sur ce premier tour. Dans l’histoire de la CAN, très peu d’équipes se sont remis d’une défaite lors du premier match. Le Maroc l’a fait alors qu’il avait été battu contre le cours du jeu par la RDC en ouverture. Les Lions de l’Atlas sont restés solidaires, et confiants dans le contenu qu’ils ont proposé. C’est le signe d’un groupe, d’une équipe et d’un bloc. Lors du deuxiéme match, face au Togo, malgré l’ouverture du score de Dossevi dés la 5e minute, on n’a pas vu de mine déconfite, mais une vraie réaction (3-1). Hervé Renard a insufflé un esprit qui a manqué par le passé. Des joueurs se sont affirmés (Da Costa, El Ahmadi, Saiss, Dirar), d’autres se sont découverts (Mendyl, Alioui. ). En somme, on sent qu’il se passe quelque chose dans cette sélection. Les absences de Belhanda, de Boufal, d’Amrabat et de Tannane ont paradoxalement renforcé la cohésion.

Au nom de l’histoire

Sur les réseaux sociaux, les images tournent en boucle. Lors de la CAN 1998, pour le dernier match de poules, le Maroc bat l’Egypte sur un ciseau exceptionnel de Mustapha Hadji à la derniére minute. Un but qui a permis aux Lions de finir premier, mais qui n’empêchera pas les Pharaons de remporter la CAN au Burkina Faso. Ce même Mustapha Hadji est désormais adjoint de Hervé Renard. Peut-être un signe? Et puis, il y a un ascendant psychologique sur l’Egypte. Et &ccedila vaut pour toutes les équipes du Maghreb. Que cela soit face à l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, le bilan est négatif pour les septuples vainqueurs de la CAN. Le Maroc n’a pas été battu par les égyptiens depuis 1986. Les deux équipes se sont rencontrées 21 fois, toutes compétitions confondues. Le Maroc a remporté onze matches, l’Egypte deux, pour huit nuls. La « baraka » va-t-elle continuer?