botola

Le Maroc est un pays riche en talents nationaux aussi. Des talents souvent mal exploités et malmenés dans une Botola qui se dit professionnelle.

En 2007, la Botola a franchi un grand pas vers le professionnalisme. Les optimistes y ont vu une brèche d’espoir avant de conclure que ce n’était qu’une affaire de vente de droits tv et donc d’une «allocation »supplémentaire pour les clubs objets de la diffusion.

Certes, une rentrée d’argent supplémentaire, une diversification des sponsors, une attractivité publicitaire, une chaîne nationale dédiée juste au sport…tout ces facteurs donnaient l’impression qu’un nouveau souffle nous emmènera vers le «vrai »professionnalisme, à savoir, entre autres, l’éclosion de prodiges. La réalité est autre.

On ne mentionnera pas de noms ni de personnes ni de clubs pour l’impartialité de l’article. Ceci est un état des lieux et l’expression d’un mécontentement de grand nombre de supporters marocains.

Pourquoi le joueur national ne réussit pas à percer au point de s’imposer dans la sélection nationale?

La formation

Le premier maillon faible. La base qui n’existe pas et l’investissement omis (volontairement ou non) par les dirigeants des clubs.

Le championnat national a connu une ère de gloire. Il avait produit des joueurs made in morocco à 100%. Il y’a eu Bassir, Safri, Lakhlej, Naybet et tant d’autres que nous nous excusons d’avance de ne pas les avoir tous mentionnés. C’est là ou le bas blesse. A cet ère, les finances des clubs étaient moyennes par rapport à l’après 2000.

Comment se fait-il qu’avec un financement plus conséquent, le nombre de joueurs «exportés »ait fléchi? La réponse est simple. Nos clubs n’investissent pas. Pas d’investissement, pas de retour!Rares les équipes qui investissent réellement dans une formation durable. Les présidents se remplissent le ventre en vivant au jour le jour attendant qu’une exception apparaisse ici ou là. Pire, on en fait l’éloge comme si c’est un fruit récolté alors que ce n’est qu’un transfert judicieux de plus, et donc plus de bide.

Les centres de formation propres à chaque club manquent cruellement à l’appel. Même si quelques uns existent, ils demeurent rares, parfois inutiles et souvent une justification de dépense ou à l’inverse une rentrée d’argent.

L’Académie Mohammed VI est une fierté pour le football national. Grace à sa politique de recrutement, elle a réussi là ou une dizaine de grands clubs historiques ont échoué ces dernières années. Si les clubs ambitionnent un meilleur futur, ils devraient calquer littéralement l’organisation de cette académie en créant un centre de formation propre à chaque club.

Et pour éviter les embrouilles et les créations «pour créer», pourquoi ne pas imposer cette structure aux clubs. Comment? La FRMF, en tant qu’organisme en charge du football marocain, devrait s’en occuper. Elle doit veiller à la création, à la supervision et au contrôle. C’est un processus, donc c’est une question de temps, de répartition des phases, d’accompagnement, de contrôle et enfin de résultats. Si on parle d’un championnat professionnel, ça doit inclure aussi une fédération professionnelle entourée de personnels compétents.

Le piston

On avait l’impression parfois de vivre un film d’horreur. La conscience n’était pas à son heure au moment ou des clubs, de plus bien cotés, recrutaient des joueurs à partir de leurs noms de famille, à la demande d’un notable ou bien en les soudoyant directement. Ça mettait fin aux ambitions et aux talents enfouis dans cette marre. Ajoutez à cela, la falsification des papiers du recruté!!!

Par exemple dans la catégorie des cadets, on trouvait des joueurs qui devaient normalement se trouver dans une catégorie supérieure ou bien tout simplement à aucune des catégories. Ce n’est pas du tout exagéré. C’est un fait avéré. Le ridicule n’avait pas de limites. Tant que ça restait entre nos murs, c’était « Open Bar » et tout le monde se sert comme il le veut ou il le peut, sans modération aucune.

Les notables

C’est un volet qu’on se doit en toute neutralité d’étriller. Le championnat national était devenu pendant des décennies un jeu d’échecs pour des personnes haut placées. Originaire de la région x, il va vouloir s’imposer socialement en favorisant le club de sa région. On a assisté à ce jeu de pouvoir et la chute du notable entrainait inéluctablement la chute de son club, cela va de soi.

Ce cirque a perduré mettant le pouvoir social au dessus de l’intérêt de la nation du foot. Il faut aussi admettre que ces agissements ont nettement régressé. Toutefois, on ne pouvait pas aller plus loin!

On ne devrait plus se poser la question du pourquoi, mais plutôt du comment se fait-il. La réponse à cette dernière question résoudra surement la première.