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Il suffit juste de jeter un coup d’œil aux affiches des quarts de finale de Ligue des champions pour prendre conscience de cette réalité :

l’Afrique du Nord, Egypte comprise, domine largement la scène continentale. Une domination écrasante, accentuée ces vingt dernières années. Au programme ce week-end, on a d’ailleurs deux affiches 100% Maghreb : Entente de Sétif, vainqueur de la LDC africaine 2014, qui reçoit le Wydad de Casablanca, tenant du titre. Ailleurs, l’Espérance de Tunis, lauréate pour la dernière fois en 2011, défie sa grande rivale nationale, l’Etoile du Sahel, vainqueur en 2007. Ce sommet tuniso-tunisien met aux prises deux formations omniprésentes au palmarès africain depuis trente ans : l’Espérance pèse deux Ligues des champions, une Coupe de la CAF, une Coupe des Coupes et une Supercoupe continentale (auxquelles on peut ajouter six finales africaines perdues). De son côté, le club de Sousse a décroché une Ligue des champions, deux Coupes de la Confédération, une Supercoupe, deux Coupes de la CAF et deux Coupes des Coupes, sans compter huit finales perdues !Avec Patrice Carteron à sa tête, le Ahly du Caire est invaincu depuis douze matches. L’Espérance et l’Etoile sont dirigées par deux techniciens tunisiens, respectivement Khaled Ben Yahia et Chiheb Elili. Le premier a terminé deuxième de son groupe derrière le Ahly du Caire, tandis que les Etoilés bouclaient l’exercice devant le Primeiro de Agosto. De fait, l’Etoile a acquis le privilège de recevoir les Sang et Or dans une semaine pour le match retour. Le Ahly du Caire, autant dire le club africain du XXe siècle, se porte bien depuis deux mois. Un regain de forme qui doit beaucoup au nouvel entraîneur, Patrice Carteron. Depuis sa prise de fonction, les Diables rouges cairotes sont invaincus, soit une série de douze matches. Ils se déplacent vendredi à Conakry pour un sommet attendu contre le Horoya de Victor Zvunka. Octuple vainqueur de la LDC (record africain), le Ahly court après sa couronne perdue depuis cinq ans. Carteron, qui a déjà gagné la LDC (avec le TP Mazembe, 2015) est bien décidé à la lui faire retrouver très rapidement. Autre « nordiste » expérimenté invité de ce Top 8, l’Entente de Sétif (ALG) dirigée par le Marocain Rachid Taoussi, ancien sélectionneur des Lions de l’Atlas, qui aura la lourde tâche d’essayer d’éliminer le Wydad, champion 2017.   Le Wydad, solide et expérimenté, est l’un des principaux favoris à sa propre succession. Ses grands rivaux sont identifiés : le Ahly, l’Espérance, l’Etoile du Sahel et le TP Mazembe, club congolais (RDC) quintuple vainqueur, avec trois succès récents (2009, 2010, 2015). Depuis une décennie, la formation de Lubumbashi est l’une des rares, avec les Sud-Africains de Mamelodi Sundowns (vainqueurs 2016), à avoir fait barrage aux Nord-Africains. En vingt éditions de la LDC créée en 1997, douze ont été gagnées par les Nordistes. Il y aura à coup sûr deux demi-finalistes issus de ces équipes du Nord. Le Raja grand favori de la CDCLe constat est à peu près le même dans la Coupe de la Confédération, créée en 2004 et fusion de deux compétitions défuntes, la Coupe des coupes et de la Coupe de la CAF. En 2018, on retrouve quatre nordistes : deux Marocains, la Renaissance de Berkane, le club du président de la Fédération, Fouzi Lekjaa, et le Raja Casablanca. Il y a également un Algérien, l’USM Alger, dirigée par le Français Thierry Froger, et El-Masry de Port-Saïd (EGY), le club des jumeaux Hossam et Ibrahim Hassan. En quatorze éditions de cette CDC, neuf ont été raflées par les clubs du nord du continent : trois par le Maroc (FAR, FUS, MAS de Fès), cinq par la Tunisie (Etoile du Sahel, CS Sfaxien) et une par l’Egypte (Ahly).   Les cinq autres ont été remportées par des clubs ghanéen (Hearts of Oak), congolais (Léopards Dolisie, TP Mazembe) et malien (Stade Malien). Cette année, le Raja marocain fait figure de grand favori. Le club dirigé par l’Espagnol Juan Carlos Garrido dispose d’un secteur offensif de grande qualité avec trois gâchettes : Zakaria Hadraf, Mahmoud Benhalib et Mohsen Iajour. Il faudra écarter le CARA Brazzaville, ce qui est dans ses cordes. Opposé au V. Club Kinshasa (RDC), Berkane, qui a perdu son goleador Ayoub El-Kaabi parti en Chine cet été, s’appuiera sur le Togolais Fo Doh Laba et Alain Traoré (BFA) le grand frère de Bertrand, arrivé le mois dernier et déjà double buteur en Coupe d’Afrique. Compliqué mais pas impossible.   Enfin, El-Masry et l’USM Alger offrent la seule affiche 100% nordiste. D’un côté, la solidité défensive des Egyptiens, aperçue en poule. De l’autre, le mental fort des Algérois, emmenés par l’attaquant congolais Prince Ibara. Un choc indécis avec retour au stade Omar-Hamadi de Bologhine, sur les hauteurs d’Alger. A vos pronostics. Frank Simon