Le Stade Rennais ne ressemble plus du tout à l’équipe hésitante d’il y a un mois. En enchaînant un troisième succès consécutif, un impressionnant 4-1 face à Monaco, les Rouge et Noir se sont installés dans le top 5. Et dans cette métamorphose rennaise, un nom revient avec insistance : Abdelhamid Aït Boudlal.
Le défenseur marocain de 19 ans, formé à l’Académie Mohammed VI, n’était encore qu’un pari l’été dernier. « La surprise de la saison », confiait déjà Loïc Désiré, convaincu du potentiel du joueur que Rennes avait préféré laisser s’aguerrir à Amiens pendant six mois. Rien ne laissait deviner qu’il exploserait aussi vite.
Propulsé dans le grand bain en début de saison, Aït Boudlal avait même vécu des débuts compliqués avec une expulsion lors de sa première apparition en Ligue 1 contre l’OM. Mais depuis, le scénario a radicalement changé : titularisé, installé, affirmé. En six matchs, il a déjà marqué deux buts, offert une passe décisive et s’est imposé comme une pièce essentielle du système défensif mis en place par Habib Beye.
Le coach rennais ne cache d’ailleurs pas son enthousiasme. « À l’entraînement, on a très vite vu que dès qu’il avait 30 mètres devant lui, rien ne pouvait l’arrêter », explique-t-il. Cette capacité à casser les lignes balle au pied a poussé le staff à l’utiliser dans un rôle hybride, parfait dans une défense à trois. Aux côtés d’un autre talent précoce, Jérémy Jacquet (20 ans), Aït Boudlal forme une charnière jeune, dynamique et audacieuse.
Beye continue d’énumérer les qualités de son joueur : calme, propre à la relance, rarement mis en difficulté en un contre un, et surtout doté d’une insouciance positive qui bouscule l’ordre établi. « Je ne sais pas où sont ses limites », admet-il, conscient que le défenseur, né en 2006, fera encore des erreurs mais mérite d’être accompagné sur le long terme.
Et cette explosion ne se limite pas à Rennes. Aït Boudlal a également été appelé pour la deuxième fois en équipe nationale du Maroc, honorant sa première apparition avec les Lions de l’Atlas face à l’Ouganda. Une étape symbolique pour un joueur qui, en l’espace de quelques mois, est passé du statut de pari à celui de révélation marquante.
Aujourd’hui, à Rennes comme chez les Lions de l’Atlas, Aït Boudlal apparaît comme l’un des jeunes défenseurs les plus prometteurs de sa génération. Et au rythme où il progresse, son ascension est loin d’être terminée.
