Le destin a parfois le sens de l’ironie. Pour les débuts de Brahim Diaz et du nouveau Real Madrid version Xabi Alonso à la Coupe du Monde des Clubs 2025, c’est un visage bien connu de la Liga qui se dressera sur leur route : Yassine Bounou.
Ancien portier du Séville FC, formé à l’Atlético de Madrid, Yassine Bounou, dit Bono, avait brièvement été envisagé par les dirigeants madrilènes à l’été 2023 après la blessure de Thibaut Courtois. Finalement, le gardien marocain a pris la direction de l’Arabie saoudite, où Al-Hilal a déboursé 21 millions d’euros pour l’enrôler. Depuis, il a disputé 87 rencontres, encaissé 79 buts et réalisé 34 clean sheets, confirmant son statut de référence mondiale.
S’il a déjà remporté de prestigieux trophées en Espagne, affronter le Real Madrid reste pour lui un défi aussi stimulant que difficile. En dix confrontations face aux Merengue, Bounou n’a obtenu que deux victoires et un nul, concédant 25 buts au passage.
Malgré ce bilan défavorable, le Lion de l’Atlas aborde cette affiche avec sérénité et respect : « J’ai souvent affronté le Real Madrid, j’y ai des amis. Dans les rues d’Espagne, leurs supporters me témoignaient toujours du respect. Ce sera un honneur de les retrouver cette fois avec le maillot d’Al-Hilal, un club d’envergure mondiale », a-t-il confié au micro de Marca.
Un clin d’œil du destin l’attend également : retrouver Thibaut Courtois, son ancien coéquipier à l’Atlético. Ce dernier, interrogé sur la perspective de recroiser Bounou, a souri : « Mon fils me demande souvent certains maillots. Et Bono, qui est un bon ami et un excellent gardien, joue à Al-Hilal. Il est fort probable qu’il me le demande. »
Un objectif personnel fort : marquer l’histoire
Déterminé à briller, Yassine Bounou nourrit des ambitions élevées pour cette Coupe du Monde des Clubs : « Mon objectif est d’aller le plus loin possible. Je veux accomplir quelque chose d’inédit à mes yeux, encore plus grand que ce que j’ai vécu avec l’équipe nationale marocaine. »
Un défi de taille, car le gardien marocain reste sur une performance historique avec les Lions de l’Atlas lors de la Coupe du Monde 2022. Héros de la séance de tirs au but face à l’Espagne, il avait notamment stoppé deux tentatives (Busquets et Soler), ce qui avait mené le Maroc jusqu’au dernier carré.
Un épisode encore douloureux pour Luis Enrique, l’ancien sélectionneur espagnol : « Les données vidéo montraient qu’il devinait le bon côté sur 80 % des penalties. Mais il ne les arrêtait pas toujours. Contre nous, il a fait mieux que deviner, il les a stoppés. »
Rassurant pour le Real : sauf scénario inattendu, la rencontre ne devrait pas se jouer aux tirs au but. Mais face à un Bounou en quête de grandeur et animé par une expérience mondiale inédite, les Madrilènes sont prévenus.