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Le Maroc qui présente sa candidature pour l’organisation du Mondial 2026 est dans la dernière ligne droite.

A moins de deux mois du vote qui aura lieu en Russie, le comité de candidature s’active et de nouveaux soutiens apparaissent. Le Maroc a reçu une délégation de la Fifa en avril pour une visite d’inspection. « La candidature du Maroc, c’est la candidature de l’Afrique. Le football est ici un facteur de développement », a lancé récemment El-Hadji Diouf, ancien international sénégalais et ambassadeur de la candidature marocaine. Depuis la première Coupe du monde en 1930 en Uruguay, l’évènement planétaire a posé ses valises une seule fois sur le continent africain, en 2010 en Afrique du Sud. Le Maroc qui candidate pour l’édition 2026 ne serait donc que le deuxième pays africain à recevoir la plus grande compétition internationale au monde. Le soutien de la France Et le Royaume du Maroc a pas mal d’arguments. A commencer par sa situation géographique, très proche des côtes européennes. De quoi satisfaire un bon nombre de fans du ballon rond qui pourraient se déplacer très facilement pour assister aux rencontres. « Je ne me vois pas ne pas soutenir un pays proche de nous », a expliqué Noël Le Graët. Le président de la Fédération française de football avance qu’une seule Coupe du monde sur le sol africain n’est pas beaucoup. « La France n’a qu’une voix, mais elle donnera peut-être un élan à l’Europe pour choisir le Maroc », ajoute-t-il dans les colonnes de L’Equipe. Et Noël Le Graët n’est pas sans savoir que la France et le premier partenaire économique du Maroc et qu’en cas de victoire, ce sont de nombreux marchés qui s’ouvriraient. D’autres pays européens ont aussi intérêt à ce que le royaume chérifien remporte l’attribution de ce Mondial, comme l’Espagne, deuxième partenaire économique européen. L’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et la Belgique ont aussi de quoi espérer de cette éventuelle Coupe du monde. « Nous, nous disons à l’Europe : votez pour nous, on votera pour vous la prochaine fois », a lancé Ahmad, le président de la Confédération africaine de football. « Fuseaux horaire, distance, fans, c’est une question d’intérêt pour l’Europe (de voter pour le Maroc). Visa aussi : les Européens n’ont pas besoin de visa pour aller au Maroc. Pour tout ça, on estime que l’Europe doit voter pour le Maroc », ajoute Ahmad. L’Algérie et l’Afrique du Sud en faveur du Maroc En dehors de l’Europe, le 29e sommet arabe qui s’est tenu en avril a appelé tous les Etats à « apporter un soutien total et un appui sans faille à cette candidature ». Sur son propre continent, le Maroc pourra compter sur son voisin l’Algérie, alors que les relations diplomatiques entre ces deux pays du Maghreb restent tendues. C’est pourtant du plus haut sommet de l’État algérien qu’est venue la décision de soutenir la candidature marocaine par la voix du président de la République Abdelaziz Bouteflika. L’ancien international algérien, Lakhdar Belloumi (59 ans, 100 sélections entre 1978 et 1989), est désormais ambassadeur de la candidature marocaine. En ce qui concerne le reste de l’Afrique, le Maroc pourrait compter sur la majeure partie des pays. L’Afrique du Sud a officiellement annoncé son soutien « L’Afrique du Sud a montré la voie et je suis confiant que le Maroc suivra. Le pays a des normes internationales, des stades et des infrastructures de qualité. Le Maroc peut rivaliser avec les meilleurs au monde », a dit Danny Jordaan, président de la Fédération sud-africaine de football. Premières inspections de la Fifa Le royaume chérifien a été inspecté il y a quelques jours par la Fifa qui s’est rendue dans les villes de Marrakech, Agadir, Tétouan, Tanger et Casablanca. L’instante dirigeante du ballon rond a émis des interrogations sur la capacité hôtelière et les infrastructures sportives du Royaume. En conférence de presse, Moulay Hafid Elalamy, le président du comité de candidature du Maroc, a indiqué que la « Task Force avait émis des remarques sur la non-conformité d’une partie des stades ». « La Fifa va envoyer des experts plus pointus pour échanger avec nous sur les solutions proposées en matière de stades », déclare-t-il. Le groupe de travail a posé des questions sur « les plans de reconversion des stades modulaires », a précisé M. Elalamy, par ailleurs ministre de l’Industrie. La Fifa a aussi pointé du doigts la question de la capacité hôtelière du pays, pourtant très touristique. Ces visites de la Fifa interviennent trois semaines après des critiques de la Fédération marocaine de football (FRMF) sur le système de notation et les critères techniques retenus par la Fifa pour la sélection du pays hôte. Depuis, des observateurs et médias marocains se disent « inquiets « des larges pouvoirs de la « Task Force », la structure créée par la Fifa pour évaluer les pays-hôtes. Elle peut, en théorie, écarter une candidature avant le vote prévu en juin. Candidat malheureux à quatre reprises à l’organisation du Mondial (1994, 1998, 2006 et 2010), le Maroc a présélectionné 12 villes-hôtes pour sa cinquième campagne et prévu 12 stades, dont cinq modulables. Les 207 fédérations membres de la Fifa éliront l’organisateur du Mondial 2026 le 13 juin à Moscou, à la veille de l’ouverture de la Coupe du monde en Russie.