clubs marocains en compétitions africaines

Le Football n’est pas un secteur essentiel en période de confinement. En tant qu’activité employant des millions d’individus et brassant des milliards, quel sera son sort en cas de confinement périodique ?

Comme d’autres secteurs non vitaux, les activités footballistiques sont à l’arrêt et leurs acteurs cherchent à minimiser l’impact financier du confinement.

Dans ce sens, la réaction fut plutôt rapide. Beaucoup de clubs et joueurs ont envisagé une baisse de salaire durant cette période et les moins fortunés comptent sur leurs fédérations respectives pour alimenter la trésorerie. Seulement, cette solution à court terme est moins envisageable si le confinement perdure. Les fédérations ne pourront pas soutenir les clubs indéfiniment, les sponsors non plus…

Confinement et conséquences

Cette crise sanitaire et économique va modifier aussi bien le paysage que certaines habitudes. Le Football n’y échappera pas, ses clubs non plus. Leurs principales ressources dépendent de la billetterie, du sponsoring et des droits de retransmission. Ces secteurs sont tous contraints au confinement, tout comme leur argent et les consommateurs que nous sommes. Ainsi, l’ensemble de l’activité autour du football se retrouve subitement à l’arrêt passant en quelques jours de l’accomplissement à l’état de survie.

En Europe, l’UEFA ne sait plus à quel saint se vouer pour respecter ses engagements actuels et à venir. Après le report de l’Euro, l’instance européenne s’est penchée sur les Ligues inter-clubs. Elle étudie des formules pour terminer ses compétitions et milite pour que les fédérations fassent autant avec leurs championnats respectifs. C’est par ailleurs la seule alternative pour respecter ses calendriers de Ligue Europa et de Ligue des Champions.

La tendance actuelle des fédérations européennes est de suivre les recommandations et directives étatiques. Peu sont enclin à suivre l’UEFA qui veut limiter la casse en évitant la perte de 2,5 milliards d’euros la saison prochaine.

Sur le plan africain, la CAF sera confrontée aux mêmes problèmes mais pas aux mêmes chiffres. Vu l’évolution et les prévisions actuelles, les championnats nationaux n’arriveront pas à leur terme d’ici le 30 juin. Le report des compétitions met aussi l’instance africaine en difficulté face à ses engagements. La CAF aura beaucoup de mal à respecter ses calendriers et honorer ses contrats de sponsoring et des droits télé.

La Botola n’échappera pas à la règle

Le doute persiste sur une éventuelle reprise de Botola qui dépendra aussi de l’évolution de la lutte contre la pandémie. Le Maroc a instauré l’état d’urgence avec un confinement relativement musclé pour limiter la propagation. De son côté, la FRMF ne prendra aucune initiative qui va à l’encontre des directives liées à l’urgence sanitaire. Son soutien aux clubs dépendra lui aussi de la période du confinement qui peut durer plusieurs semaines.

Qui dit confinement, dit dé-confinement et logiquement, la vie ne devrait pas reprendre normalement dès la fin du confinement. Seuls les secteurs essentiels devront poursuivre leurs activités avec une reprise partielle de quelques uns définis par l’état.
A la limite, on peut espérer une reprise des entraînements avec éventuellement des matchs à huit clos. Mais il sera hors de question d’autoriser les rassemblements en période de dé-confinement en l’absence d’un vaccin.

Le pire scénario

Malheureusement, d’après plusieurs experts, une seconde phase de contagion au Covid-19 ne serait pas à exclure. Une situation qui exigerait plusieurs périodes de confinement, alternées par des courtes périodes de dé-confinement.

Un tel scénario pourrait avoir un impact considérable sur la trésorerie des clubs de la planète, notamment sur celle de nos clubs. A moyen terme, la Fédération marocaine se retrouvera dans l’incapacité de soutenir financièrement toutes les équipes du royaume. Quant aux sponsors, ils finiront par abandonner progressivement leur soutien à cause de l’instabilité du secteur.
Dans ce cas de figure, il sera difficile de trouver d’autres solutions qu’un appel aux capitaux étrangers capables de sauver nos clubs.

L’hypothèse d’une telle situation suggère aussi une régulation du marché des transferts jusque-là dopé par une spéculation sans limite. Les promesses des salaires faramineux seront également revues à la baisse pour permettre aux clubs structurés de se relancer.

Généralement, les présidents de nos clubs pensent davantage aux profits à cours terme. On imagine quelques uns faire déjà les comptes pour partir avec moins de pertes. Les plus sérieux réfléchiront longtemps avant de signer un nouveau contrat ou de prolonger un joueur.

L’idée d’un confinement périodique reste plausible tant qu’on n’a pas éradiqué ce virus par la production d’un vaccin efficace. La possibilité d’un vaccin avant l’été 2020 n’est pas à exclure. La compétition fait rage entre laboratoires depuis que le niveau d’alerte est passé au stade 3.
Espérons que nous passerons rapidement au niveau 4 annonciateur d’un retour progressif à la normale. D’ici là, armons nous de patience, restons confiné(e)s et croyons au « Nour » du Divin, source de notre ingéniosité.
Restons positifs et soyons moins égoïstes en pensant au bien que notre confinement apporte à la terre, à sa faune et à sa flore.