Une première mi-temps pleine d’espoir, un second synonyme d’effondrement
L’histoire semblait vouloir s’écrire pour de bon ce soir-là à Abidjan. Après un parcours remarquable, l’équipe nationale féminine du Maroc affrontait le Nigéria, triple championne en titre, en finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2024. Portées par l’élan populaire et une dynamique exceptionnelle, les Lionnes de l’Atlas ont livré une première période pleine de caractère, d’intensité et de maîtrise, laissant entrevoir la possibilité d’un premier sacre continental. Mais le rêve s’est brisé au retour des vestiaires, dans une seconde période douloureuse où le Maroc a cédé mentalement et physiquement, s’inclinant finalement sur le score de 3-1.
Une première période de haut niveau
Dès le coup d’envoi, les Marocaines ont imposé un rythme très intense, refusant tout complexe face à une équipe nigériane pourtant plus expérimentée. Sous la houlette de Reynald Pedros, le bloc marocain s’est montré compact, agressif à la récupération, et audacieux offensivement.
La première mi-temps a vu le Maroc dominer les débats, avec plusieurs séquences techniques remarquables, une bonne utilisation des ailes, et un but sublime de Ghizlane Chebbak, capitaine emblématique, qui a fait chavirer tout un peuple à la 27e minute. Les Lionnes ont même failli doubler la mise, mais une frappe de Lahmari a heurté la transversale. À la pause, le Maroc menait 1-0 et contrôlait parfaitement la rencontre. Avant que Mssoudy ne crucifie la gardienne d’un tir croisé du gauche pour le 2-0 qui sera le score à la pause.
Une seconde mi-temps marquée par la rupture
Le retour des vestiaires a tout changé. Le Nigéria, vexé, est revenu avec des intentions plus agressives, tandis que le Maroc a progressivement perdu son souffle, sa lucidité, et surtout sa solidité défensive. Les fautes se sont accumulées, les pertes de balle aussi.
En l’espace de 20 minutes, les Super Falcons ont renversé le score, profitant d’un pressing plus haut et de l’effritement du milieu marocain. Deux erreurs de relance ont permis à Oshoala (50e) puis Kanu (65e) de frapper fort. Le coup de massue est venu à la 81e, avec un troisième but sur corner mal défendu. Le Maroc n’a jamais su retrouver la flamme du premier acte.
Un goût amer, mais une fierté intacte
Cette défaite est douloureuse car elle intervient après une première mi-temps magistrale, une des plus belles de l’histoire du football féminin marocain. Elle révèle les progrès énormes accomplis depuis la CAN 2022, mais aussi les limites actuelles : la gestion des temps faibles, la profondeur de banc, et la capacité à répondre à la pression dans les grands moments.
Pour autant, ce parcours reste historique et porteur d’espoir. Le Maroc s’impose désormais comme une référence en Afrique, capable de rivaliser avec les meilleures. La qualification pour les Jeux olympiques de Paris, obtenue en parallèle, en est la preuve.
Leçon à retenir
- Point positif majeur : Une maîtrise collective remarquable en première période, montrant que le Maroc peut dominer même les géants africains.
- Le tournant : Une baisse physique nette dès la 55e minute, qui a laissé le Nigéria s’installer et frapper trois fois.
- À améliorer : Le mental sous pression, la gestion des transitions défensives, et l’efficacité offensive à 1-0.
· Une équipe qui nous a fait rêver
· Malgré la défaite, les Lionnes de l’Atlas ont prouvé qu’elles jouent désormais dans la cour des grandes nations africaines. Ce groupe jeune et ambitieux continuera à faire vibrer le pays. Le rendez-vous est désormais fixé à Paris 2024 pour continuer l’histoire