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Issa Hayatou et Hicham El Amrani contre-attaquent et annoncent leur intention de faire appel, deux jours après avoir été condamnés par la Cour économique du Caire à verser chacun 500 millions de livres égyptiennes, pour avoir paraphé en 2016, au nom de la CAF, un contrat avec la société Lagardère Sports.

L’ancien président de la Confédération africaine de football et son ex-secrétaire général dénoncent un jugement injuste et qui ne vise qu’eux. Un « verdict […] passablement grotesque « aux yeux d’Issa Hayatou. « Une farce plus qu’une décision de justice », selon Hicham El Amrani. L’ancien patron du football africain et l’ancien chef de l’administration de la CAF n’ont pas de mots assez durs, ce 28 novembre 2018, pour critiquer le jugement de la Cour économique du Caire (CAC) rendu le 26 novembre. Hayatou et El Amrani vont faire appel Condamnés en Egypte à verser chacun 500 millions de livres égyptiennes (24,5 millions d’euros ou 16 milliards de francs CFA), l’ex-président de la Confédération africaine de football et l’ex-secrétaire général dénoncent une parodie de procès. Le Camerounais et le Marocains annoncent chacun vouloir faire appel. Le premier pour « mettre un terme définitif à cette diffamation intolérable et aux atteintes répétées à [s]on honneur ». Et le second pour qu’on « laisse [sa] réputation intacte ». Issa Hayatou assure par ailleurs être prêt à « porter l’affaire devant tout autre tribunal international compétent », tandis qu’Hicham El Amrani souligne vouloir prendre « le temps de la réflexion « concernant cette éventualité. Une entreprise égyptienne à l’origine de ce jugement Que reproche la Cour économique du Caire aux deux hommes ? D’avoir cédé la gestion des droits marketings/médias du football africain pour la période 2017-2028 à la société française Lagardère Sports (LSE), contre la somme d’un milliard de dollars US, dans des conditions supposées anormales. Ce contrat, signé par Issa Hayatou et Hicham El Amrani, violerait ainsi la loi égyptienne, notamment en matière de concurrence, estime la CAC. Au tout départ de cette affaire, il y a la plainte d’une entreprise égyptienne, Presentation Sports (PS), propriété du milliardaire Ahmed Abou Hashima. Celle-ci a saisi l’autorité égyptienne de la concurrence (ECA) fin 2016. En janvier 2017, l’ECA s’est saisie du dossier et a obtenu en mars 2017 un procès à la Cour économique. PS assure avoir formulé une offre supérieure à celle de Lagardère mais n’avoir jamais eu sa chance face à cette dernière. Une version largement contestée par Issa Hayatou : « Un jour seulement avant la signature […] avec Lagardère Sports, [. ] « Présentation » a soumis à la CAF une feuille de papier d’une page – qualifiée « d’offre » – proposant 1,2 milliard de dollars américains pour l’achat des droits commerciaux. Il n’est pas inutile de rappeler que les droits commerciaux n’ont jamais été mis en vente, mais seuls les contrats de licences étaient envisagés. « « Ce qui me fait sourire aujourd’hui, c’est qu’à l’époque même où un accord avait été signé avec Lagardère Sports, en juin 2015, la fameuse société Presentation n’existait même pas, renchérit Hicham El Amrani. Jamais la CAF n’a failli au suivi des procédures requises, surtout dans un cas de figure pareil. Il s’agit d’un contrat d’un milliard de dollars, qui représente l’indépendance financière d’une institution comme la CAF ! Ce n’est pas le genre de contrat qu’on va prendre à la légère ou pour lequel on ne va pas s’entourer des meilleurs experts ». Un contrat signé par et pour la CAF Issa Hayatou et Hicham El Amrani assurent en effet avoir agi uniquement en tant que mandataire de la CAF et dans son intérêt supérieur. « La preuve [. ] est que le contrat signé avec Lagardère Sports est toujours maintenu en vigueur par l’Exécutif actuel de la CAF et continue à produire ses effets », affirme le Camerounais dans son communiqué, oubliant au passage que son successeur, le Malgache Ahmad, renégocie actuellement le deal avec LSE. Les deux condamnés s’étonnent en tout cas du fait que la CAF n’ait pas été impliquée dans la procédure judiciaire. « On nous accuse […] d’avoir signé l’accord et d’avoir tout négocié de par nous-même, déplore le Marocain. C’est un argument assez grotesque. On ne peut pas se retrouver à négocier autour d’une table avec une société de l’envergure de Lagardère Sports [. ] sans avoir l’intégralité de la Confédération qui est derrière ce type de procédé. Il s’agit d’un travail collectif, avec des experts et le Comité exécutif qui valide tout cela ». Les deux anciens dirigeants martèlent donc que tout a été fait dans les règles et qu’on cherche uniquement à leur nuire. « Cette affaire est orchestrée avec un agenda politique et pour le bénéfice de certains individus », lâche Issa Hayatou, sans toutefois accuser des personnes. Un terrain sur lequel Hicham El Amrani ne préfère pas suivre son ancien patron, même s’il conclut : « Je pense personnellement que ce cas [la candidature de Presentation Sports, Ndlr] a été fabriqué depuis le départ. […] Les différentes tentatives effectuées il y a un an et demi/deux ans par cette société ont été faites dans le but de créer un minimum de contenu à envoyer à la justice égyptienne. «