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Titulaire à 21 reprises pour un total de 24 matches disputés cette saison en Ligue 2, Nabil Dirar s’est imposé comme un élément indispensable du côté de Monaco. Pour Foot Mercato, l’international marocain revient sur son parcours, sa saison, et ses ambitions si le club remonte en Ligue 1.  

 

Son souhait est d’être convoqué avec les Lions mais ce n’est pas non plus sa priorité, sachant qu’il doit être plus régulier avec l’AS Monaco. Ce serait « un plus » si Taoussi faisait appel à lui. Retrouvez ci-dessous l’intégralité de l’entretien qu’il a accordé à Khaled Karouri de Foot Mercato.

Foot Mercato : Tout d’abord, pourriez-vous nous raconter votre parcours ?

Nabil Dirar : C’est un parcours avec un peu de chance, car j’ai commencé dans la rue, j’ai commencé tard dans les clubs. J’ai été formé dans un très, très bas niveau, puis dans une équipe de Division 3, avant qu’une équipe de D1 ne vienne me chercher, Westerlo. Là, j’ai fait deux ans, puis 4 ans à Bruges.

FM : C’est effectivement à Bruges que vous avez pris votre envol. Quel regard portez-vous sur votre séjour dans ce club ?

ND : Je trouve que, quand je suis arrivé au club, ils attendaient beaucoup de moi. J’avais un bon entraîneur, qui avait confiance en moi, qui m’a fait progresser. Je n’ai rien gagné là-bas, c’est mon seul regret. Mais, à part ça, j’ai passé de très belles saisons chez eux, j’ai passé de très bons moments.

FM : Vous avez ensuite quitté Bruges pour rejoindre l’AS Monaco, pour un montant de 7,5 M€. Une telle somme vous a-t-elle mis la pression ?

ND : C’est sûr. Quand j’ai reçu cette proposition, je n’y croyais pas vraiment. Mais après, j’ai visité les installations, je voyais que progressivement ça se confirmait, et j’étais le premier étonné en voyant ce transfert. Je ne pensais pas qu’un grand club comme Monaco, qui se retrouve en Ligue 2, ferait une telle proposition parce qu’ils ont confiance en moi et qu’ils attendent beaucoup de moi. J’avais la pression en arrivant, mais la pression est maintenant partagée car il y a eu beaucoup de transferts. Je joue plus libéré.

FM : Vous le dites, vous êtes plus libéré. Quel bilan faîtes-vous de vos performances au sein du club jusque-là ?

ND : Je trouve que j’ai beaucoup progressé défensivement et tactiquement, parce qu’on sait que la Ligue 2 est un championnat très difficile, où on n’a pas beaucoup d’espaces, où on a beaucoup de duels, où ça se joue sur les capacités physiques. J’essaie de travailler ça tous les jours, avec Ranieri on travaille beaucoup sur la tactique et c’est ça qui nous fait gagner des points.

FM : Estimez-vous avoir eu besoin d’un certain temps d’adaptation pour vous imposer à Monaco ?

ND : Au début, j’ai eu un peu de mal parce qu’on était dans une situation délicate, qu’on n’avait pas trop le temps de s’adapter, qu’il fallait prouver tout de suite. Mais on s’est plutôt pas mal débrouillé, on s’est sauvé. À part ça, je suis super content, je trouve que je me suis adapté assez vite. J’avais quand même en face un joueur comme Ludovic Giuly qui a beaucoup d’expérience, qui met une bonne ambiance, qui parle beaucoup, qui est comme un deuxième entraîneur.

FM : Vous avez déclaré avoir progressé tactiquement. Avez-vous ressenti quelques différences entre le football belge et le football français ?

ND : Avec Bruges, on avait une très belle équipe, on jouait beaucoup, la plupart du temps on avait le ballon. À Monaco, au début, on avait des difficultés, on n’avait pas le ballon, il fallait défendre à onze et attaquer à onze. J’ai donc quand même eu des moments difficiles, parce qu’on défendait parfois beaucoup et pour attaquer je n’avais plus d’énergie.

FM : D’une manière générale, on vous colle une étiquette d’enfant terrible. Comment l’expliquez-vous ?

ND : Quand j’étais plus jeune, il y a eu des moments où j’ai pété un peu les plombs. Mais bon, on avait la pression à Bruges, on a passé des moments un peu difficiles et j’ai pété un peu les plombs. J’ai donc eu cette étiquette d’enfant terrible, qu’on essaye de coller sur moi. Mais je ne suis pas un enfant terrible, je suis un bon gars, normal, comme les autres joueurs.

FM : Comme vous le dîtes, il s’agissait plus de pétages de plombs liés à votre jeunesse. Estimez-vous avoir changé et mûri depuis ?

ND : Depuis, j’ai vraiment bien changé. On me prenait un peu pour un psychopathe parce que j’avais un psychologue et un coach mental avec qui j’ai fait plusieurs séances. Mais c’est une page que j’ai tournée, pour le moment tout se passe bien. Ce sont vraiment des fautes de jeunesse, j’ai mûri parce que je me suis marié, j’ai un enfant. Je sais que je n’ai plus le droit à l’erreur, et que je suis là pour jouer au foot et non pas pour me battre ou m’engueuler avec tout le monde.

FM : Même si Monaco est en Ligue 2, le club est voué à monter en Ligue 1 et retrouver les premiers rôles. Sentez-vous que, malgré sa présence en L2, le club entre dans une nouvelle dimension ?

ND : Je ne le sens pas vraiment. Quand le club sera en Ligue 1, on sait qu’il y aura de nouveaux joueurs, qu’il y aura beaucoup de changements. La Ligue 1, c’est du très, très haut niveau, mais nous on se focalise pour l’instant juste sur notre championnat.

FM : Si le club remonte en Ligue 1 à l’issue de cette saison, l’objectif sera-t-il de jouer le maintien ou pourquoi pas de venir directement titiller le PSG ?

ND : On sait que Monaco a de grands moyens, que n’importe quel joueur rêverait de venir jouer en Ligue 1 à Monaco. On sait donc que si on monte, ce n’est pas pour jouer le maintien en Ligue 1. Monaco a vraiment sa place pour jouer le haut du tableau, on fera tout notre possible pour être dans les quatre premiers ou les six premiers.

FM : Vous qui avez été international marocain à sept reprises, qu’avez-vous pensé du parcours du Maroc à la dernière CAN, éliminé dès les poules ?

ND : Je reste supporter de mon équipe nationale, j’ai donc regardé. J’étais triste pour eux, mais ils ont quand même fait trois matches nuls, ce ne sont pas de mauvais résultats mais ce n’est pas assez pour se qualifier. Ils ont un bon noyau, de bons joueurs, il faut leur laisser du temps.

FM : Vous n’avez pas été sélectionné. Êtes-vous déçu ?

ND : C’est sûr que tout le monde rêverait de disputer la Coupe d’Afrique. Mais le sélectionneur ne m’a pas convoqué parce qu’il avait beaucoup de possibilités à mon poste. Je travaillerai avec mon club, et s’il me convoque ce sera un plus.

FM : Retrouver la sélection dans les semaines à venir constitue-t-il donc un objectif important pour vous ?

ND : C’est sûr mais, pour le moment, j’essaie de me focaliser sur Monaco et la montée en Ligue 1. On verra bien si je vais progresser, si je serai en forme, tout dépendra de moi et de mon travail.