Regragui
Walid Regragui

Dans un entretien accordé aux médias de la Fédération, Walid Regragui détaille les raisons de ses critères de sélection, la gestion du groupe élargi et sa vision pour intégrer progressivement les jeunes talents.

Au fil de ses réponses, Regragui expose une stratégie claire : maintenir la continuité, préserver l’équilibre du collectif et aborder la CAN avec l’ambition affirmée d’aller chercher le trophée, porté par le soutien indéfectible du public marocain.

Coach Walid, bonjour. Nous sommes à dix jours du début de la Coupe d’Afrique des Nations. Contrairement à vos habitudes, il n’y a pas eu de conférence de presse aujourd’hui. Pourquoi ce choix ?

C’est une décision personnelle. Je souhaite me concentrer pleinement sur cette compétition. L’essentiel pour moi était d’annoncer la liste et de me projeter immédiatement sur le rassemblement qui arrive très vite. Nous avons aussi voulu changer un peu nos habitudes, car durant la CAN, il y aura des conférences de presse avant chaque match et après chaque rencontre. Parler davantage aujourd’hui n’était pas nécessaire. La liste est là, c’est le choix du staff et le mien, et nous espérons avoir constitué l’équipe la plus compétitive possible pour aller chercher le trophée, inshallah.

À propos de cette liste, sur quels critères vous êtes-vous appuyé pour faire vos choix ?

Comme toujours, une liste idéale n’existe pas, sauf pour l’entraîneur. Chacun a ses préférences et ses attentes. De notre côté, nous restons sur des critères objectifs. Depuis l’après-CAN en Côte d’Ivoire, un véritable esprit de groupe s’est construit. L’aspect sportif est primordial, bien sûr, mais nous avons aussi tenu compte de la continuité : c’est une compétition longue, qui peut durer un mois, et nous avons gagné du temps grâce à des joueurs qui connaissent déjà notre système, notre fonctionnement et les exigences de cette CAN. L’équipe s’est construite progressivement sur presque deux ans, et les résultats parlent d’eux-mêmes : depuis l’après-CAN, nous comptons dix-neuf victoires pour un nul. Nous n’avons pas voulu tout bouleverser. La forme du moment compte aussi, mais il faut faire des choix. Nous avons réfléchi longuement à la construction de ce groupe, et nous espérons qu’il sera le meilleur possible pour remporter cette compétition.

Selon le règlement, vous pouviez convoquer vingt-huit joueurs, mais vous en avez retenu vingt-six, avec deux réservistes. Pourquoi cette configuration ?

Notre expérience de la Coupe du Monde et de la précédente CAN nous a guidés. Au Mondial, nous étions vingt-six, et à la CAN, vingt-sept avec certains joueurs en tribune. Nous avons voulu rester cohérents. L’idée est de disposer d’un groupe de vingt-six joueurs réellement concernés et en capacité de postuler. Les deux réservistes, Hamza Ighamane et Youssef Belhamri, sont mobilisables en cas de besoin. Pour Hamza, sa blessure évolue et nous avons décidé de prendre le risque — ou peut-être pas — de l’intégrer. Il nous rejoindra dès demain pour poursuivre les soins et, nous l’espérons, pourra nous aider durant la compétition. C’est un choix assumé. Hamza est un joueur talentueux et important dans l’évolution de l’équipe. Quant à Youssef, il restera avec son club mais pourra nous rejoindre si nécessaire. Les joueurs connaissent le fonctionnement, et nous voulions avant tout préserver l’équilibre du groupe. Dépasser vingt-six joueurs aurait été trop lourd, et même vingt-six, c’est déjà beaucoup.

Le public s’attendait peut-être à voir certains joueurs champions du monde U20. Comment expliquez-vous leurs absences ?

Chaque joueur des U20 aurait mérité d’être là, mais des choix doivent être faits. Ce qu’on oublie souvent, c’est que plusieurs joueurs de cette génération sont déjà présents avec nous : Ben Seghir, Talbi, Aït Boudlal auraient pu jouer la Coupe du Monde U20. À cela s’ajoutent Khannouss et Akhomach, qui ont seulement 21 ans. Cela fait déjà cinq très jeunes joueurs dans le groupe. Sans compter ceux qui ont participé aux JO ou remporté la CAN U23. Nous avons un effectif jeune, mais équilibré grâce à la présence de joueurs plus expérimentés pour les encadrer. Près de la moitié de l’équipe aura moins de 30 ans lors de la Coupe du Monde 2030. Nous préparons l’avenir tout en restant concentrés sur le présent. Pour gagner cette CAN, il faut de l’équilibre, et les jeunes sont bien là.

Avant de conclure, un mot pour le public qui sera très nombreux à soutenir l’équipe, au stade comme en dehors ?

J’ai toujours dit que nous avions le meilleur public au monde. Nous l’avons vu dans toutes les compétitions, des jeunes jusqu’aux A : ils sont toujours présents, toujours derrière nous. Je sais qu’ils seront là encore. Comme je l’ai dit, nous gagnerons ensemble. Ni le coach, ni les joueurs seuls : c’est tout un pays qui nous soutient. Nous ferons le maximum pour les rendre fiers et pour que nous puissions célébrer ensemble.

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